International
Mali : des alliés douteux dans la lutte contre le terrorisme islamique
L’armée française poursuit la guerre contre le terrorisme islamique au Mali, notamment au nord du pays, dans la région frontalière avec le Niger et le Burkina Faso. L’état-major de l’opération Barkhane a annoncé y avoir tué dans la nuit de dimanche à lundi un «des principaux responsables» de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Mohamed «Tinka» Ag Almouner. A la différence d’autres chefs djihadistes, c’était un Touareg malien : il était donc chez lui, connaissant parfaitement le terrain et ayant toutes facilités pour entretenir des contacts avec la population. De son côté, l’armée française s’appuie localement sur des groupes armés supposés hostiles aux terroristes et loyaux envers les autorités maliennes.
Mais peut-on se fier à la loyauté de ces groupes signataires avec l’Etat malien de l'accord pour la paix et la réconciliation, à Alger en 2015, ou jugés « coopératifs » dans la lutte contre les djihadistes ? Ces groupes armés font régulièrement l’objet d’accusations de violations des droits de l’homme, de trafic de migrants, de trafic de drogue, ou de recrutement forcé d'enfants soldats. Ces accusations viennent d’être étayées par un long rapport d’un panel d’experts indépendants mis en place par le Conseil de sécurité de l’ONU, daté du 8 août et publié le 29 août par Le Monde : plusieurs chefs de ces groupes y sont nommément accusés de mener un double jeu et d’avoir perpétré plusieurs attaques terroristes. Un exemple parmi beaucoup d’autres : le rapport accuse Alkassoum Ag Abdoulaye, le chef d’état-major de la CPA, la Coalition du peuple pour l’Azawad signataire de l’accord de paix d’Alger, d’avoir organisé les deux attaques qui ont visé le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, les 24 octobre 2017 et 27 janvier 2018, faisant une vingtaine de morts parmi les soldats.
Ces révélations mettent en lumière une difficulté récurrente dans la lutte contre le terrorisme islamique : faire la part entre les « amis » et les « ennemis » quand les uns et les autres entretiennent des liens mafieux, claniques et religieux susceptibles de les rendre à tout moment solidaires de ceux qu’ils sont censés combattre. Au Mali, souligne le rapport de l'ONU, la fréquence de ces retournements compromet la stabilisation du pays.
Mais peut-on se fier à la loyauté de ces groupes signataires avec l’Etat malien de l'accord pour la paix et la réconciliation, à Alger en 2015, ou jugés « coopératifs » dans la lutte contre les djihadistes ? Ces groupes armés font régulièrement l’objet d’accusations de violations des droits de l’homme, de trafic de migrants, de trafic de drogue, ou de recrutement forcé d'enfants soldats. Ces accusations viennent d’être étayées par un long rapport d’un panel d’experts indépendants mis en place par le Conseil de sécurité de l’ONU, daté du 8 août et publié le 29 août par Le Monde : plusieurs chefs de ces groupes y sont nommément accusés de mener un double jeu et d’avoir perpétré plusieurs attaques terroristes. Un exemple parmi beaucoup d’autres : le rapport accuse Alkassoum Ag Abdoulaye, le chef d’état-major de la CPA, la Coalition du peuple pour l’Azawad signataire de l’accord de paix d’Alger, d’avoir organisé les deux attaques qui ont visé le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, les 24 octobre 2017 et 27 janvier 2018, faisant une vingtaine de morts parmi les soldats.
Ces révélations mettent en lumière une difficulté récurrente dans la lutte contre le terrorisme islamique : faire la part entre les « amis » et les « ennemis » quand les uns et les autres entretiennent des liens mafieux, claniques et religieux susceptibles de les rendre à tout moment solidaires de ceux qu’ils sont censés combattre. Au Mali, souligne le rapport de l'ONU, la fréquence de ces retournements compromet la stabilisation du pays.