Société
Mais qui veut la peau du mariage ?
Ils auront fait partie des dommages collatéraux d’une année 2020 marquée par le Covid-19 : les nouveaux chiffres officiels de l'INSEE seront publiés le 19 janvier, mais l’on sait déjà que seulement 40 000 mariages ont été célébrés en 2020, contre 227 000 l'année précédente. Comment organiser son mariage entre confinement, couvre-feu, limitation à 30 personnes, rassemblements festifs interdits, traiteurs et lieux fermés ? Nombreux, d'ailleurs, sont les futurs époux hésitant encore à reprogrammer la cérémonie, et la fête de famille, dans les mois à venir, tant l'incertitude est grande. Selon les chiffres de l’Assocem, l’association des consultants en mariage, plus de 55% des mariages programmés sur l’année 2020 ont été reportés. Et quelques-uns ont hélas été annulés.
Mais avant même la pandémie, en 2019, le nombre de mariages en France était déjà historiquement faible. Selon l'Insee, un plus bas historique depuis 1946 a été atteint en 2016. 227 000 mariages avaient été été célébrés en 2019, dont 221 000 entre personnes de sexe différent et 6 000 entre personnes de même sexe. "Cette évolution s'explique par un changement des comportements, les couples se marient moins souvent qu'avant et opteraient pour d'autres formes de conjugalité. En effet, l'union libre s'est développée et le nombre de Pacs ne cesse de progresser ces dernières années." Mais si le mariage est ainsi de plus en plus délaissé au profit du Pacs, cela ne doit rien au hasard. Cela correspond à un choix fait en France de ne pas promouvoir une véritable politique familiale, voire de détruire peu à peu l'institution que constitue le mariage. Étape après étape, texte après texte, il a été peu à peu dépouillé sciemment de ses attraits, dans une démarche que l’on pourrait qualifier sans crainte de politique. On se souvient de Dominique Voynet célébrant en 2010 le Pacs d’un proche élu écologiste. "Le Pacs est choisi en majorité par des couples hétérosexuels. Il devient une sorte de succédané de mariage, alors qu'il avait été élaboré en son temps par Elisabeth Guigou d'abord pour les homosexuels et la protection de leurs droits, expliquait-elle alors. "Des mariages, il m'arrive d'en célébrer ; c'est une institution réactionnaire. Avec une espérance de vie de couple de plus de cinquante ans, cela donne le vertige !" concluait-elle, explicite tant sur sa vision d’une union durable que sur sa détestation politique du concept même de mariage.
Mais c'est aussi "à force de faciliter le divorce que le mariage est désormais moins protégé qu’un contrat", s’inquiétaient récemment le philosophe Denis Moreau et le magistrat Alexandre Stobinsky dans une tribune du Figarovox. Ainsi, "nous sommes passés, dans le champ matrimonial, de la logique de l’engagement sur la durée à celle du projet, limité dans le temps et résiliable." Le mariage n’est alors plus conçu comme une promesse réciproque des époux mais comme simple un projet, dont le législateur choisit de faciliter sans cesse davantage la fin. La dernière réforme en date de la loi relative au divorce conduit d'ailleurs à aligner encore plus le régime du mariage sur celui du Pacs, qui peut être dénoncé unilatéralement, sans préavis. "Le mariage perd progressivement le caractère institutionnel qu’il a longtemps porté – bien avant sa consécration par les religions monothéistes – et qui faisait de lui la forme la plus aboutie de la conjugalité."
Mais avant même la pandémie, en 2019, le nombre de mariages en France était déjà historiquement faible. Selon l'Insee, un plus bas historique depuis 1946 a été atteint en 2016. 227 000 mariages avaient été été célébrés en 2019, dont 221 000 entre personnes de sexe différent et 6 000 entre personnes de même sexe. "Cette évolution s'explique par un changement des comportements, les couples se marient moins souvent qu'avant et opteraient pour d'autres formes de conjugalité. En effet, l'union libre s'est développée et le nombre de Pacs ne cesse de progresser ces dernières années." Mais si le mariage est ainsi de plus en plus délaissé au profit du Pacs, cela ne doit rien au hasard. Cela correspond à un choix fait en France de ne pas promouvoir une véritable politique familiale, voire de détruire peu à peu l'institution que constitue le mariage. Étape après étape, texte après texte, il a été peu à peu dépouillé sciemment de ses attraits, dans une démarche que l’on pourrait qualifier sans crainte de politique. On se souvient de Dominique Voynet célébrant en 2010 le Pacs d’un proche élu écologiste. "Le Pacs est choisi en majorité par des couples hétérosexuels. Il devient une sorte de succédané de mariage, alors qu'il avait été élaboré en son temps par Elisabeth Guigou d'abord pour les homosexuels et la protection de leurs droits, expliquait-elle alors. "Des mariages, il m'arrive d'en célébrer ; c'est une institution réactionnaire. Avec une espérance de vie de couple de plus de cinquante ans, cela donne le vertige !" concluait-elle, explicite tant sur sa vision d’une union durable que sur sa détestation politique du concept même de mariage.
Mais c'est aussi "à force de faciliter le divorce que le mariage est désormais moins protégé qu’un contrat", s’inquiétaient récemment le philosophe Denis Moreau et le magistrat Alexandre Stobinsky dans une tribune du Figarovox. Ainsi, "nous sommes passés, dans le champ matrimonial, de la logique de l’engagement sur la durée à celle du projet, limité dans le temps et résiliable." Le mariage n’est alors plus conçu comme une promesse réciproque des époux mais comme simple un projet, dont le législateur choisit de faciliter sans cesse davantage la fin. La dernière réforme en date de la loi relative au divorce conduit d'ailleurs à aligner encore plus le régime du mariage sur celui du Pacs, qui peut être dénoncé unilatéralement, sans préavis. "Le mariage perd progressivement le caractère institutionnel qu’il a longtemps porté – bien avant sa consécration par les religions monothéistes – et qui faisait de lui la forme la plus aboutie de la conjugalité."