Politique
L’UNEF, symbole de l’éclatement de la Gauche
Faut-il dissoudre l’UNEF ? Certains, à droite, le réclament pour provoquer un choc qu’ils estiment salutaire après ses engagements « racialistes » et « islamo-gauchistes ». Reconnue le 17 mars sur Europe 1 par la présidente de l’UNEF, Mélanie Luce, l’organisation de réunions « non mixtes racisées » (interdites aux étudiants masculins et blancs) a provoqué un tollé jusque dans les rangs de la Gauche (qui feint de découvrir des pratiques qui se déroulent depuis des années à l'UNEF et ailleurs). Mais une dissolution de ce syndicat d’étudiants demanderait que soit établie la diffusion de propos incitant à la haine raciale ou à la violence, alors qu’il s’agit en l’occurrence de réunions d’adhérents dans un cadre associatif, ce qui rend une telle mesure juridiquement discutable (voir notre lien ci-dessous). D’autres estiment qu’entamer un processus de dissolution serait faire trop d’honneur à cette organisation moribonde qui ne regroupe plus que 2% des étudiants (depuis 5 ans, elle a perdu sa très modeste – en termes d’effectifs, pas de subventions ! – première place au bénéfice de la Fédération des associations générales étudiantes – FAGE – dans des élections dont le taux de participation dépasse à peine les 7%). Ces dernières années, le déclin de l’UNEF a été accéléré par des révélations de harcèlements sexuels en son sein, par le port du voile islamique chez une de ses dirigeantes, par l’annulation de la représentation à La Sorbonne de la pièce d’Eschyle Les Suppliantes accusée de « perpétuer des schémas racistes ». Même à gauche, le militantisme de l’UNEF sur les questions de « déconstruction », d’« identité de genre », d’ « intersectionnalité » (l’étude de discriminations et de dominations simultanées) et d’ « écriture inclusive » ne suffit plus à donner le change. L’UNEF s’est cherchée de nouveaux clients en faisant liste commune sur certains campus avec le mouvement des Étudiants musulmans de France (EMF). À l’Institut d'études politiques de Grenoble, cette alliance s’est concrétisée par le placardage des noms de deux enseignants-chercheurs, désignés comme « islamophobes » à la vindicte islamique.
Fondée en 1907, l'Union nationale des étudiants de France a connu son apogée en mai 68, époque où l’UNEF revendiquait l’adhésion d’un étudiant sur deux. L’organisation était alors tombée aux mains des Trotskistes qui en firent une pouponnière pour les futurs cadres du Parti socialiste (Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du PS ; Manuel Valls, Lionel Jospin, Jack Lang, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, la députée LFI Clémentine Autain, le fondateur de SOS Racisme Harlem Désir, la militante féministe Caroline de Haas…). Mais voilà, la majorité des anciennes figures de la Gauche se sont « embourgeoisées », et ne se retrouvent pas dans l’engagement de leurs lointains successeurs dans les « réunions non mixtes racisées » ou dans la défense du port du voile islamique. Ils y voient une « dérive ». Il y a pourtant une certaine logique à passer de l'anticolonialisme de la guerre d'Algérie – qui a assis la politisation marxisante de l’UNEF dans les années soixante – à l'idéologie portée aujourd’hui par les « décoloniaux » sous l’inspiration des universités américaines. En revanche, le principe de non-contradiction vole en éclat quand des féministes font l’apologie du voile et quand des anti-racistes prônent l’exclusion des Blancs à certaines réunions.
Mieux vaudrait frapper l’UNEF au portefeuille : elle reçoit chaque année quelque 600 000 euros de subventions de l’État, proportionnellement aux sièges obtenus lors des élections étudiantes du CNOUS (Centre national des œuvres universitaires et scolaires) et du CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), sommes qui devraient normalement être utilisées à la formation des étudiants élus. Ces subventions sont aujourd’hui dans le collimateur de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale : « Quand on reçoit des subventions publiques, il est inacceptable qu’on se mette dans ce genre de comportements ». Va-t-il donner l’ordre à son administration de contrôler les dépenses de l’UNEF, quitte à mobiliser la Cour des comptes et à saisir l’Inspection générale des finances ? Des paroles aux actes… on sait qu’il y a souvent aujourd’hui un pas de géant à franchir.
Fondée en 1907, l'Union nationale des étudiants de France a connu son apogée en mai 68, époque où l’UNEF revendiquait l’adhésion d’un étudiant sur deux. L’organisation était alors tombée aux mains des Trotskistes qui en firent une pouponnière pour les futurs cadres du Parti socialiste (Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du PS ; Manuel Valls, Lionel Jospin, Jack Lang, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, la députée LFI Clémentine Autain, le fondateur de SOS Racisme Harlem Désir, la militante féministe Caroline de Haas…). Mais voilà, la majorité des anciennes figures de la Gauche se sont « embourgeoisées », et ne se retrouvent pas dans l’engagement de leurs lointains successeurs dans les « réunions non mixtes racisées » ou dans la défense du port du voile islamique. Ils y voient une « dérive ». Il y a pourtant une certaine logique à passer de l'anticolonialisme de la guerre d'Algérie – qui a assis la politisation marxisante de l’UNEF dans les années soixante – à l'idéologie portée aujourd’hui par les « décoloniaux » sous l’inspiration des universités américaines. En revanche, le principe de non-contradiction vole en éclat quand des féministes font l’apologie du voile et quand des anti-racistes prônent l’exclusion des Blancs à certaines réunions.
Mieux vaudrait frapper l’UNEF au portefeuille : elle reçoit chaque année quelque 600 000 euros de subventions de l’État, proportionnellement aux sièges obtenus lors des élections étudiantes du CNOUS (Centre national des œuvres universitaires et scolaires) et du CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), sommes qui devraient normalement être utilisées à la formation des étudiants élus. Ces subventions sont aujourd’hui dans le collimateur de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale : « Quand on reçoit des subventions publiques, il est inacceptable qu’on se mette dans ce genre de comportements ». Va-t-il donner l’ordre à son administration de contrôler les dépenses de l’UNEF, quitte à mobiliser la Cour des comptes et à saisir l’Inspection générale des finances ? Des paroles aux actes… on sait qu’il y a souvent aujourd’hui un pas de géant à franchir.