International
L’Italie à tribord, toute !
Après la chute du gouvernement et la démission de Mario Draghi, l’ancien patron de la Banque Centrale Européenne, la recomposition politique à l’œuvre en Italie s’opère en faveur des droites. Les sondages effectués en vue des élections législatives anticipées qui devraient se dérouler le 25 septembre, donnent largement en tête l’alliance menée par la patronne du parti nationaliste conservateur Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), Giorgia Meloni.
Un phénomène, cette Romaine de 45 ans ! Après avoir été le seul responsable politique à refuser de participer au gouvernement Draghi, ce qui aurait sauvé celui-ci de la chute, Giorgia Meloni s’apprête à récolter les fruits de son audace. La voici propulsée à la tête des droites et du centre droit, son parti Fratelli d’Italia, entraînant dans son sillage La Ligue du Nord de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi. Elle a su en effet convaincre la Ligue et Forza Italia de ne pas voter la confiance au gouvernement de Draghi, le soir du 19 juillet, au Sénat. Vu l’avance que les sondages prêtent à l’alliance des droites, Giorgia Meloni a toutes les chances de devenir la première femme à diriger le gouvernement italien en tant que Présidente du Conseil. « Nous sommes prêts. Cette nation a un besoin désespéré de recouvrer sa conscience, sa fierté et sa liberté », a-t-elle tweeté.
Ça ne sera pas un champ de roses sans épines. Si l’union des gauches est en ruines, les désaccords ne manquent pas au sein de la coalition, notamment sur l’aide militaire à l’Ukraine, à laquelle s’opposent la Ligue et Forza Italia alors que la patronne des Frères d’Italie défend l’OTAN et l’alliance avec les États-Unis. Mais c’est sur le rejet de la gauche, de ses marottes sociétales pilotées ou relayées par Bruxelles, et contre l’immigration massive, que Giorgia Meloni a réalisé l’union des droites. Elle l’a fait sans complexe. On l’accuse de venir du Mouvement social italien, néofasciste, dont elle a changé le nom en Frères d’Italie ? Elle assume cette filiation. On ne peut pas reprocher à cette oratrice passionnée d’arrondir les angles, de mettre son drapeau dans sa poche ou de maquiller son identité. Devant la droite italienne réunie le 19 octobre 2019, place San-Giovanni, à Rome, elle se présentait ainsi : « Je suis Giorgia. Je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne. Vous ne m’enlèverez pas ça. Nous défendrons Dieu, la patrie, et la famille de l’islamisation, faites-vous une raison ! » (La Croix, 22/07/2022). Concrètement, ses priorités ? Fermer les frontières pour protéger l'Italie de l'islamisation, réduire les naturalisations, renégocier les traités européens, lutter contre les « lobbys LGBT », encourager la natalité pour sortir de l’« l'hiver démographique » une nation à la moyenne d'âge la plus élevée des pays industrialisés après le Japon (Le Figaro, 11 août).
À six semaines des élections législatives anticipées en Italie, la coalition de droite est créditée de 45% des intentions de vote dans les enquêtes. Soit plus de 60% des sièges à la chambre des députés en raison du mode de scrutin italien. Cette avance de la coalition des droites est qualifiée d’« écrasante » par Radio France Internationale (10 août). Avec 23 à 24% des intentions de vote, le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia (FDI), est largement en tête, la Ligue de Matteo Salvini étant créditée de 14% des suffrages et Forza Italia d’environ 9%. La percée de FDI est spectaculaire : lors des législatives de 2018, le parti FDI n'avait obtenu qu’un peu plus de 4% des voix. Dans un article du 24 juin (en lien ci-dessous), Le Figaro retraçait le parcours politique de l’artisan de cette ascension, Giorgia Meloni, « mère supérieure des Frères d’Italie ».
Un phénomène, cette Romaine de 45 ans ! Après avoir été le seul responsable politique à refuser de participer au gouvernement Draghi, ce qui aurait sauvé celui-ci de la chute, Giorgia Meloni s’apprête à récolter les fruits de son audace. La voici propulsée à la tête des droites et du centre droit, son parti Fratelli d’Italia, entraînant dans son sillage La Ligue du Nord de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi. Elle a su en effet convaincre la Ligue et Forza Italia de ne pas voter la confiance au gouvernement de Draghi, le soir du 19 juillet, au Sénat. Vu l’avance que les sondages prêtent à l’alliance des droites, Giorgia Meloni a toutes les chances de devenir la première femme à diriger le gouvernement italien en tant que Présidente du Conseil. « Nous sommes prêts. Cette nation a un besoin désespéré de recouvrer sa conscience, sa fierté et sa liberté », a-t-elle tweeté.
Ça ne sera pas un champ de roses sans épines. Si l’union des gauches est en ruines, les désaccords ne manquent pas au sein de la coalition, notamment sur l’aide militaire à l’Ukraine, à laquelle s’opposent la Ligue et Forza Italia alors que la patronne des Frères d’Italie défend l’OTAN et l’alliance avec les États-Unis. Mais c’est sur le rejet de la gauche, de ses marottes sociétales pilotées ou relayées par Bruxelles, et contre l’immigration massive, que Giorgia Meloni a réalisé l’union des droites. Elle l’a fait sans complexe. On l’accuse de venir du Mouvement social italien, néofasciste, dont elle a changé le nom en Frères d’Italie ? Elle assume cette filiation. On ne peut pas reprocher à cette oratrice passionnée d’arrondir les angles, de mettre son drapeau dans sa poche ou de maquiller son identité. Devant la droite italienne réunie le 19 octobre 2019, place San-Giovanni, à Rome, elle se présentait ainsi : « Je suis Giorgia. Je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne. Vous ne m’enlèverez pas ça. Nous défendrons Dieu, la patrie, et la famille de l’islamisation, faites-vous une raison ! » (La Croix, 22/07/2022). Concrètement, ses priorités ? Fermer les frontières pour protéger l'Italie de l'islamisation, réduire les naturalisations, renégocier les traités européens, lutter contre les « lobbys LGBT », encourager la natalité pour sortir de l’« l'hiver démographique » une nation à la moyenne d'âge la plus élevée des pays industrialisés après le Japon (Le Figaro, 11 août).
À six semaines des élections législatives anticipées en Italie, la coalition de droite est créditée de 45% des intentions de vote dans les enquêtes. Soit plus de 60% des sièges à la chambre des députés en raison du mode de scrutin italien. Cette avance de la coalition des droites est qualifiée d’« écrasante » par Radio France Internationale (10 août). Avec 23 à 24% des intentions de vote, le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia (FDI), est largement en tête, la Ligue de Matteo Salvini étant créditée de 14% des suffrages et Forza Italia d’environ 9%. La percée de FDI est spectaculaire : lors des législatives de 2018, le parti FDI n'avait obtenu qu’un peu plus de 4% des voix. Dans un article du 24 juin (en lien ci-dessous), Le Figaro retraçait le parcours politique de l’artisan de cette ascension, Giorgia Meloni, « mère supérieure des Frères d’Italie ».