Islam
L’islamisme impose de renouveler nos relations avec les musulmans
« Face à l’islamisme, l’Occident doit séduire le monde musulman » estime l’écrivain marocain Driss Ghali, diplômé en sciences politiques, dans cet article publié par Causeur. « A l’agressivité de l’islamisme, il faut répondre par la volonté d’en découdre sur le plan idéologique et sur le terrain social.» Si en effet militairement, la guerre menée contre les islamistes est imperdable, la lutte contre le terrorisme islamique n’est gagnable que si elle intègre le combat idéologique et le combat social.
Idéologiquement, il faut faire la vérité sur l’islam en reconnaissant « qu’islam et djihad marchent côte à côte depuis leur origine. » Les salafistes d’aujourd’hui s’inscrivent dans une tradition bien ancrée dans le monde arabo-musulman selon laquelle la renaissance de la civilisation islamique implique de brandir l’épée au nom de l’islam pour sortir du « statut quo politico-social ». Mais on laisse sans réponse les populations musulmanes « travaillées depuis les années 1980 par le wahhabisme saoudien», constate Driss Ghali qui pointe un « vide conceptuel entre la laïcité à la française et la charia ».
Il constate aussi l’absence de leader capable de tenir tête aux salafistes parmi des élites occidentalisées dans les pays du Maghreb, tiraillées entre la lutte contre l’islamisme et l’attachement à la foi musulmane. De plus, la carte du monde arabe est instable : « La Libye a disparu, le Soudan s’est fracturé, le Sinaï est en insurrection, l’Irak et la Syrie sont « finis » en tant qu’Etat-nation ».
Il faut donc que l’Europe prépare l’avenir « en rendant possible l’émergence de leaders nord-africains suffisamment aguerris pour résister aux assauts de l’islamisme ». Il ne s’agit pas seulement de former des élites mais de « gagner la bataille des idées » auprès des foules aujourd’hui totalement abandonnées à la propagande islamiste : « Chaque jour, des centaines de canaux satellites déversent de la haine sur les 377 millions d’Arabes qui vivent en lisère de l’Europe. Combien de chaînes avons-nous pour leur riposter » et contrer « le discours victimaire servi quotidiennement pas le wahhabisme satellitaire » ? Il faut donc lancer des médias européens parlant l’arabe (dans sa version classique et ses dialectes) et le berbère pour démystifier les rumeurs et les contre-vérités distillées par les salafistes.
Mais cela restera insuffisant si le fossé économique entre les deux rives de la Méditerranée n’est pas peu à peu comblé : « En Espagne, le PIB par tête est neuf fois plus élevé qu’au Maroc, pays pourtant situé à 14 km de la Costa del Sol. Une bombe à retardement et une usine à fabriquer de la frustration. » Que l’Europe se tourne donc vers le Sud et non plus quasi exclusivement vers l’Est pour organiser une coopération intense avec les pays concernés…qui sont à ses portes.
Idéologiquement, il faut faire la vérité sur l’islam en reconnaissant « qu’islam et djihad marchent côte à côte depuis leur origine. » Les salafistes d’aujourd’hui s’inscrivent dans une tradition bien ancrée dans le monde arabo-musulman selon laquelle la renaissance de la civilisation islamique implique de brandir l’épée au nom de l’islam pour sortir du « statut quo politico-social ». Mais on laisse sans réponse les populations musulmanes « travaillées depuis les années 1980 par le wahhabisme saoudien», constate Driss Ghali qui pointe un « vide conceptuel entre la laïcité à la française et la charia ».
Il constate aussi l’absence de leader capable de tenir tête aux salafistes parmi des élites occidentalisées dans les pays du Maghreb, tiraillées entre la lutte contre l’islamisme et l’attachement à la foi musulmane. De plus, la carte du monde arabe est instable : « La Libye a disparu, le Soudan s’est fracturé, le Sinaï est en insurrection, l’Irak et la Syrie sont « finis » en tant qu’Etat-nation ».
Il faut donc que l’Europe prépare l’avenir « en rendant possible l’émergence de leaders nord-africains suffisamment aguerris pour résister aux assauts de l’islamisme ». Il ne s’agit pas seulement de former des élites mais de « gagner la bataille des idées » auprès des foules aujourd’hui totalement abandonnées à la propagande islamiste : « Chaque jour, des centaines de canaux satellites déversent de la haine sur les 377 millions d’Arabes qui vivent en lisère de l’Europe. Combien de chaînes avons-nous pour leur riposter » et contrer « le discours victimaire servi quotidiennement pas le wahhabisme satellitaire » ? Il faut donc lancer des médias européens parlant l’arabe (dans sa version classique et ses dialectes) et le berbère pour démystifier les rumeurs et les contre-vérités distillées par les salafistes.
Mais cela restera insuffisant si le fossé économique entre les deux rives de la Méditerranée n’est pas peu à peu comblé : « En Espagne, le PIB par tête est neuf fois plus élevé qu’au Maroc, pays pourtant situé à 14 km de la Costa del Sol. Une bombe à retardement et une usine à fabriquer de la frustration. » Que l’Europe se tourne donc vers le Sud et non plus quasi exclusivement vers l’Est pour organiser une coopération intense avec les pays concernés…qui sont à ses portes.