Économie
L’Inde, nouvelle pharmacie du monde
La Chine est le premier producteur et exportateur mondial de médicaments contrefaits, des plus basiques aux plus complexes : selon l’OCDE, 55% des saisies réalisées dans le monde en 2016 provenaient de Chine, et 30% de Hongkong. Mais quand il s’agit de produire de véritables médicaments, et notamment des génériques, c’est désormais en Inde que cela se passe. En trois décennies, l’Inde est en effet devenue la nouvelle pharmacie du monde, et la championne des génériques. Plus de 19 milliards de dollars de produits pharmaceutiques ont ainsi été exportés l’an passé, un chiffre en hausse de 11% sur un an. Aujourd’hui, 40% des génériques consommés aux États-Unis et la moitié des vaccins du monde y sont fabriqués.
Ce succès s’est d’abord fondé sur une législation très laxiste en matière de respect des brevets et de la propriété intellectuelle. Un laxisme qui permet aujourd’hui à Sun Pharma de réaliser 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour un résultat de 847 millions de dollars, quand ses deux concurrents, Cipla et Lupin, réalisent pour leur part plus de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Mais c’est aussi cette délocalisation de la production au bout du monde qui explique une partie des pénuries de médicaments en Europe ou en France, tandis que les prix sont multipliés par 7 à 10 entre l’Inde et une pharmacie française. Selon les prévisions du cabinet GlobalData, les ventes de médicaments par le sous-continent devraient passer de 20 milliards de dollars en 2015 à 55 milliards en 2020. Et ce grâce à l’explosion des génériques, dont les ventes devraient bondir de 84%.
Le gouvernement français a en tout cas décidé cet été de lancer un plan de lutte contre la pénurie de médicaments. Un de ses buts : relocaliser cette industrie pharmaceutique implantée dans les pays peu coûteux en main d'œuvre. Selon le ministère de la Santé, les pénuries ont été multipliées par vingt entre 2008 et 2018, plus d'un Français sur quatre s’étant retrouvé en difficulté pour acheter un produit, même courant.
Ce succès s’est d’abord fondé sur une législation très laxiste en matière de respect des brevets et de la propriété intellectuelle. Un laxisme qui permet aujourd’hui à Sun Pharma de réaliser 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour un résultat de 847 millions de dollars, quand ses deux concurrents, Cipla et Lupin, réalisent pour leur part plus de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Mais c’est aussi cette délocalisation de la production au bout du monde qui explique une partie des pénuries de médicaments en Europe ou en France, tandis que les prix sont multipliés par 7 à 10 entre l’Inde et une pharmacie française. Selon les prévisions du cabinet GlobalData, les ventes de médicaments par le sous-continent devraient passer de 20 milliards de dollars en 2015 à 55 milliards en 2020. Et ce grâce à l’explosion des génériques, dont les ventes devraient bondir de 84%.
Le gouvernement français a en tout cas décidé cet été de lancer un plan de lutte contre la pénurie de médicaments. Un de ses buts : relocaliser cette industrie pharmaceutique implantée dans les pays peu coûteux en main d'œuvre. Selon le ministère de la Santé, les pénuries ont été multipliées par vingt entre 2008 et 2018, plus d'un Français sur quatre s’étant retrouvé en difficulté pour acheter un produit, même courant.