Histoire
Stanislav Petrov, l'homme qui sauva le monde en ne faisant rien, est mort
Il s’appelait Stanislav Petrov, et ce n’est que maintenant que l’on apprend sa mort, le 19 mai dernier, à l’âge de 77 ans. Presque personne ne connaît son nom. Pourtant, du temps de la Guerre Froide, cet ex lieutenant-colonel des forces aériennes soviétiques a sauvé le monde depuis un bunker secret non loin de Moscou. Et ce n’est d’ailleurs pas la seule fois où le monde est passé à un cheveu d’un holocauste nucléaire…
Comment a-t-il sauvé le monde ? En ne faisant rien ! Le 26 septembre 1983, alors que la Guerre Froide était au plus chaud, peu après minuit, les signaux d’alerte se déclenchent : un satellite espion a détecté le lancement de cinq missiles américains depuis le Montana. Leur objectif : la Russie. Stanislas Petrov est ce soir-là responsable d'Oko, le nouveau système d’alerte soviétique mis au point un an auparavant, destiné à prévenir de toute attaque ennemie. Mais le lieutenant-colonel des forces aériennes soviétiques fait quelque chose de rare dans un tel contexte : il réfléchit. Il n'y a que cinq missiles. Si les Américains étaient vraiment en train de lancer une attaque nucléaire, elle devrait être nettement plus massive, se dit-il. De plus, l'information n'est pas confirmée par le radar au sol. Mais le temps de cette réflexion pourrait amener la Russie à ne plus avoir le temps de se défendre et de répliquer. Petrov, décide, seul, de ne pas respecter les consignes et de ne pas en aviser l'état-major. Il signalera simplement à sa hiérarchie par téléphone qu'il s'agit d'une fausse alerte. Un quart d'heure plus tard, l'erreur est confirmée : ce n’était que le reflet du soleil sur les nuages… Il se trouve que, de tous les hommes présents ce soir-là dans le bunker, Petrov était le seul à avoir connu la vie civile. Un pur produit de l’Armée Rouge n’aurait peut-être pas réfléchi, mais juste obéi, déclenchant une guerre nucléaire…
Petrov dira simplement : "c'était mon travail, mais ils ont eu de la chance que je sois aux manettes ce soir-là." L'incident fut directement classé "top secret". Ce n’est que deux ans après l'éclatement de l'URSS en 1991, que l'histoire sera publiée par l'hebdomadaire Soverchenno Sekretno (Top Secret). En 1998, l’histoire sera rendue largement publique par un des supérieurs de Petrov, le colonel général Youri Votintsev, dans une interview accordée au quotidien allemand Bild. En 2013, il recevra le prix de Dresden pour sa contribution à la paix mondiale. En 2014, il sera même au coeur d'un documentaire réalisé par Peter Anthony intitulé "l'Homme qui a sauvé le monde". Son seul fait d’armes : avoir décidé de ne rien faire.
Comment a-t-il sauvé le monde ? En ne faisant rien ! Le 26 septembre 1983, alors que la Guerre Froide était au plus chaud, peu après minuit, les signaux d’alerte se déclenchent : un satellite espion a détecté le lancement de cinq missiles américains depuis le Montana. Leur objectif : la Russie. Stanislas Petrov est ce soir-là responsable d'Oko, le nouveau système d’alerte soviétique mis au point un an auparavant, destiné à prévenir de toute attaque ennemie. Mais le lieutenant-colonel des forces aériennes soviétiques fait quelque chose de rare dans un tel contexte : il réfléchit. Il n'y a que cinq missiles. Si les Américains étaient vraiment en train de lancer une attaque nucléaire, elle devrait être nettement plus massive, se dit-il. De plus, l'information n'est pas confirmée par le radar au sol. Mais le temps de cette réflexion pourrait amener la Russie à ne plus avoir le temps de se défendre et de répliquer. Petrov, décide, seul, de ne pas respecter les consignes et de ne pas en aviser l'état-major. Il signalera simplement à sa hiérarchie par téléphone qu'il s'agit d'une fausse alerte. Un quart d'heure plus tard, l'erreur est confirmée : ce n’était que le reflet du soleil sur les nuages… Il se trouve que, de tous les hommes présents ce soir-là dans le bunker, Petrov était le seul à avoir connu la vie civile. Un pur produit de l’Armée Rouge n’aurait peut-être pas réfléchi, mais juste obéi, déclenchant une guerre nucléaire…
Petrov dira simplement : "c'était mon travail, mais ils ont eu de la chance que je sois aux manettes ce soir-là." L'incident fut directement classé "top secret". Ce n’est que deux ans après l'éclatement de l'URSS en 1991, que l'histoire sera publiée par l'hebdomadaire Soverchenno Sekretno (Top Secret). En 1998, l’histoire sera rendue largement publique par un des supérieurs de Petrov, le colonel général Youri Votintsev, dans une interview accordée au quotidien allemand Bild. En 2013, il recevra le prix de Dresden pour sa contribution à la paix mondiale. En 2014, il sera même au coeur d'un documentaire réalisé par Peter Anthony intitulé "l'Homme qui a sauvé le monde". Son seul fait d’armes : avoir décidé de ne rien faire.