
L’euro coûte très cher aux Français
Cette évaluation a été obtenue en projetant, via des algorithmes eux-mêmes basés sur les données de pays hors zone euro, ce que serait le PIB par habitant d’un pays donné s’il n’avait pas adopté l’euro, et en tentant compte de la crise financière de 2009. La France (-3591 milliards d'euros sur 20 ans) et l’Italie (-4325 milliards) ont souffert de ne plus pouvoir dévaluer leurs monnaies, ce qu’elles faisaient régulièrement avant l’adoption de l’euro pour soutenir leur compétitivité quand elles n'arrivaient pas à exporter suffisamment leurs produits. Tandis que l’Allemagne (+2.000 milliards) s’appuyait sur la stabilité de l’euro, dans la continuité du deutsche mark, pour exporter ses produits de haute valeur ajoutée comme ses voitures et ses machines-outils.
Ce n’est donc pas l’euro comme tel qui serait la source du problème mais la faiblesse de notre industrie et les pesanteurs de nos dépenses publiques. Le recours à la dévaluation n’est qu’un pis-aller qu’on ne peut utiliser à répétition sauf à ruiner la monnaie. C’est bien le dynamisme de nos entreprises et la voracité d’un Etat lourdement endetté qui sont en cause (à cause, par exemple, du coût du travail et de la fiscalité sur la transmission des entreprises). De là à en conclure, comme le fait cette étude, que « pour profiter de l'euro, la France doit suivre avec rigueur la voie de la réforme du président Macron », il y a un pas…qu’on ne franchira pas, faute d’avoir vu l’exécution de la réforme annoncée de l’Etat.