International
Les nouveaux pieds de nez de l’Algérie à la France
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune était attendu en France depuis des mois à l’invitation d’Emmanuel Macron… D’abord programmée pour le début du mois de mai, la visite du chef d’État algérien avait été repoussée à juin, par crainte, dit-on à Alger, que la fête ne soit gâchée par les manifestations contre la réforme des retraites. Le 15 juin, Abdelmadjid Tebboune a effectivement pris l’avion pour une visite d’État. Mais sa destination n’était pas Paris mais Moscou ! Le président algérien y a signé en grande pompe avec Vladimir Poutine plusieurs accords de « partenariat stratégique »… Cette démarche confirme l’ambition de l’Algérie d’être admise dans le club des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui se garde de prendre parti à propos de la guerre en Ukraine, et se pose en force alternative à l’ordre mondial dominé par Washington. Aux dernières nouvelles, Paris et Alger seraient « en discussion pour trouver une date qui puisse convenir ». La tâche est d’autant plus compliquée pour la diplomatie française qu’elle veut éviter « en même temps » d’aggraver par ses assiduités envers l’Algérie la brouille avec le Maroc. Le royaume reproche en particulier à la France ne pas reconnaître sa souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. La visite d'État d'Emmanuel Macron au Maroc, promise plusieurs fois, ne cesse elle aussi d'être reportée...
Malgré les signes de bonne volonté, et même de « repentance » multipliés par Emmanuel Macron et plusieurs de ses ministres dépêchés à Alger, les autorités algériennes ne ratent pas une occasion d’humilier l’ancien pays colonisateur. Bien qu’usée jusqu’à la corde depuis plus de soixante ans, la « rente mémorielle » est régulièrement exhumée par l’Algérie pour « casser l’ambiance » à la moindre occasion. À 18 mois de l’élection présidentielle algérienne, le président Tebboune use du ressentiment anti-français comme ses prédécesseurs. Les velléités exprimées par Édouard Philippe, l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron (dans un entretien à L’Express du 5 juin), de remettre en cause l’accord migratoire privilégié conclu avec Alger en 1968, contribuent à réveiller les aigreurs algériennes.
Loin de les modérer, le chef de l’État algérien vient de souffler sur les braises en remettant à l’honneur le couplet anti-français de l’hymne national de l’Algérie : le 24 mai dernier, par décret, le président Abdelmadjid Tebboune a réintroduit, pour certaines situations, le troisième couplet de l'hymne national de son pays, le Kassaman, couplet qui jusqu’alors n’était chanté qu’exceptionnellement. Il dit ceci :
« Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l'avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare-toi ! voici notre réponse
Le verdict, notre révolution le rendra
Car nous avons décidé que l'Algérie vivra.»
Cibler explicitement un pays étranger dans une hymne national, c’est, à notre connaissance, un cas unique au monde ! Le pouvoir algérien semblait être conscient que c’était « pousser le bouchon » un peu loin puisqu’il réservait l’exécution intégrale de ce chant à de rares occasions (lors des congrès du FLN et de l'investiture du président de la République), se contentant le reste du temps de la version courte... Sa réintroduction par le président algérien n’a donc rien d’anodin, comme le souligne l'ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, cité par Boulevard Voltaire (en lien ci-dessous). Pour sa part, notre ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est contentée de déclarer sur LCI que la décision du président algérien était « un peu à contre-temps ». De quoi intimider Alger !
Malgré les signes de bonne volonté, et même de « repentance » multipliés par Emmanuel Macron et plusieurs de ses ministres dépêchés à Alger, les autorités algériennes ne ratent pas une occasion d’humilier l’ancien pays colonisateur. Bien qu’usée jusqu’à la corde depuis plus de soixante ans, la « rente mémorielle » est régulièrement exhumée par l’Algérie pour « casser l’ambiance » à la moindre occasion. À 18 mois de l’élection présidentielle algérienne, le président Tebboune use du ressentiment anti-français comme ses prédécesseurs. Les velléités exprimées par Édouard Philippe, l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron (dans un entretien à L’Express du 5 juin), de remettre en cause l’accord migratoire privilégié conclu avec Alger en 1968, contribuent à réveiller les aigreurs algériennes.
Loin de les modérer, le chef de l’État algérien vient de souffler sur les braises en remettant à l’honneur le couplet anti-français de l’hymne national de l’Algérie : le 24 mai dernier, par décret, le président Abdelmadjid Tebboune a réintroduit, pour certaines situations, le troisième couplet de l'hymne national de son pays, le Kassaman, couplet qui jusqu’alors n’était chanté qu’exceptionnellement. Il dit ceci :
« Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l'avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare-toi ! voici notre réponse
Le verdict, notre révolution le rendra
Car nous avons décidé que l'Algérie vivra.»
Cibler explicitement un pays étranger dans une hymne national, c’est, à notre connaissance, un cas unique au monde ! Le pouvoir algérien semblait être conscient que c’était « pousser le bouchon » un peu loin puisqu’il réservait l’exécution intégrale de ce chant à de rares occasions (lors des congrès du FLN et de l'investiture du président de la République), se contentant le reste du temps de la version courte... Sa réintroduction par le président algérien n’a donc rien d’anodin, comme le souligne l'ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, cité par Boulevard Voltaire (en lien ci-dessous). Pour sa part, notre ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est contentée de déclarer sur LCI que la décision du président algérien était « un peu à contre-temps ». De quoi intimider Alger !
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Boulevard Voltaire