
Les nouveaux pieds de nez de l’Algérie à la France
Malgré les signes de bonne volonté, et même de « repentance » multipliés par Emmanuel Macron et plusieurs de ses ministres dépêchés à Alger, les autorités algériennes ne ratent pas une occasion d’humilier l’ancien pays colonisateur. Bien qu’usée jusqu’à la corde depuis plus de soixante ans, la « rente mémorielle » est régulièrement exhumée par l’Algérie pour « casser l’ambiance » à la moindre occasion. À 18 mois de l’élection présidentielle algérienne, le président Tebboune use du ressentiment anti-français comme ses prédécesseurs. Les velléités exprimées par Édouard Philippe, l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron (dans un entretien à L’Express du 5 juin), de remettre en cause l’accord migratoire privilégié conclu avec Alger en 1968, contribuent à réveiller les aigreurs algériennes.
Loin de les modérer, le chef de l’État algérien vient de souffler sur les braises en remettant à l’honneur le couplet anti-français de l’hymne national de l’Algérie : le 24 mai dernier, par décret, le président Abdelmadjid Tebboune a réintroduit, pour certaines situations, le troisième couplet de l'hymne national de son pays, le Kassaman, couplet qui jusqu’alors n’était chanté qu’exceptionnellement. Il dit ceci :
« Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l'avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare-toi ! voici notre réponse
Le verdict, notre révolution le rendra
Car nous avons décidé que l'Algérie vivra.»
Cibler explicitement un pays étranger dans une hymne national, c’est, à notre connaissance, un cas unique au monde ! Le pouvoir algérien semblait être conscient que c’était « pousser le bouchon » un peu loin puisqu’il réservait l’exécution intégrale de ce chant à de rares occasions (lors des congrès du FLN et de l'investiture du président de la République), se contentant le reste du temps de la version courte... Sa réintroduction par le président algérien n’a donc rien d’anodin, comme le souligne l'ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, cité par Boulevard Voltaire (en lien ci-dessous). Pour sa part, notre ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est contentée de déclarer sur LCI que la décision du président algérien était « un peu à contre-temps ». De quoi intimider Alger !
