Politique
Les Marseillais se révoltent contre le reconfinement que leur impose Paris
Bien que composée à Strasbourg comme « chant de guerre pour l'armée du Rhin », « La Marseillaise » porte bien son nom d’emprunt. Aujourd’hui, une nouvelle fois, les Marseillais donnent de la voix et brandissent l’étendard de la révolte. Ils se cabrent contre le quasi-reconfinement que leur impose depuis Paris, un ministre de la Santé accusé par les autorités locales, gauche et droite réunies, d’avoir fait mine de les concerter. « On va se battre ! » annonce Michèle Rubirola, nouveau maire EELV de Marseille.
L’annonce par Olivier Veran, le 23 septembre, de « la fermeture totale » des bars, restaurants et salles de sport pour une durée de 15 jours à partir de samedi, a tétanisé les Marseillais. Elle entre en collision avec les différents plans annoncés ces dernières semaines pour relancer l'économie et accompagner les secteurs d'activité les plus durement touchés par la crise sanitaire. Le ministre de la Santé a pris cette décision « sans avoir laissé le temps aux précédentes mesures de porter leurs fruits et sans concertation des acteurs locaux », dénonce Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d'industrie à Marseille. « Cette nouvelle fermeture est, bien sûr, catastrophique pour nos bars et restaurants et pour l'ensemble de l'industrie agro-alimentaire. C'est aussi une mesure très lourde de conséquences pour l'économie. » La réaction du président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) des Bouches-du-Rhône, Bernard Marty, est encore plus vive : « On est très, très en colère parce que la moindre des choses aurait été qu'on soit averti. On a presque le sentiment que Paris considère qu'à Marseille, on est du menu fretin », a-t-il déclaré à l'AFP.
Michèle Rubirola, maire de Marseille, « fulmine » contre le gouvernement. « Je suis très en colère, explique-t-elle à La Provence (en lien ci-dessous) parce que je ne comprends pas pourquoi ils ont pris de telles décisions. Elles sont disproportionnées par rapport à la réalité de la situation à Marseille. Le taux d’incidence diminue (NDLR : le R effectif ou taux de reproduction du virus est passé en dessous de 1 depuis quatre jours chez les moins de 60 ans), le taux de positivité au virus se stabilise (NDLR : il a même baissé dans les Bouches-du-Rhône de 9% le 9 septembre à 8,2% le 20 septembre). Le temps en réanimation est passé à 15 jours, ce qui est une bonne nouvelle. Même les marins-pompiers indiquent une baisse de la viralité dans les eaux usées, ce qui est bon signe. Cela signifie que les gestes barrières sont respectés et que l’efficacité s’avère. Et voilà qu’on condamne Marseille, seulement Marseille. » (NDLR : Marseille est classée en « zone d’alerte maximale » comme la Guadeloupe, alors que Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Montpellier sont en « alerte renforcée »). Comment l’explique-t-elle ? « Une fois de plus, les décisions sont prises sans concertation par des gens basés à Paris et déconnectés de la réalité. J’ai appelé le préfet qui nous comprend mais dit ne rien pouvoir faire. Je ne lui en veux pas. Lorsque nous nous sommes concertés le week-end après les annonces de Jean Castex, il a très bien compris qu’on pouvait laisser les bars et restaurants ouverts à condition d’être vigilants. Et là, on est devant une décision autoritaire et déconnectée. »
Michèle Rubirola ne cache pas sa solidarité avec ses administrés « prêts à entrer en résistance ». « Moi, explique-t-elle, je suis d’abord médecin. Je sais que pour adhérer à une décision, il faut la comprendre et accepter qu’elle fasse du bien. Comment les Marseillais peuvent-ils comprendre une série de décisions qui vont à l’encontre des réalités sanitaires ? Nous sommes face à une sanction. Elle condamne le tissu économique déjà fragilisé. Et va-t-elle résoudre le problème pour autant ? On sait très bien que le virus circule beaucoup dans la sphère privée, où on applique moins bien les gestes barrières. Et eux sanctionnent la sphère publique, là où on a pris toutes les mesures nécessaires. À Paris, ils n’en tiennent pas compte. Mais on va se battre. » Même « colère noire » chez Maryse Joissains, maire LR d’Aix-en-Provence, Renaud Muselier, président LR de la Région Sud, et Martine Vassal, présidente LR du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole. Le Rassemblement National n’est pas en reste pour dénoncer des « mesures qui manquent totalement de cohérence et ressemblent à une gesticulation du gouvernement ».
Le gouvernement serait bien avisé de prendre conscience d’une exaspération qui monte depuis la province et pourrait prendre le relais de celle des « Gilets jaunes ». Les nouvelles révélations sur les errements et mensonges des autorités dans leur gestion de la crise sanitaire qui ressortent des auditions en cours actuellement devant la Commission d’enquête du Sénat, devraient l’inciter à changer de logiciel. Ses oukases dictés par la peur ne viendront pas à bout de la Covid-19 mais finiront par ruiner et démanteler le pays.
L’annonce par Olivier Veran, le 23 septembre, de « la fermeture totale » des bars, restaurants et salles de sport pour une durée de 15 jours à partir de samedi, a tétanisé les Marseillais. Elle entre en collision avec les différents plans annoncés ces dernières semaines pour relancer l'économie et accompagner les secteurs d'activité les plus durement touchés par la crise sanitaire. Le ministre de la Santé a pris cette décision « sans avoir laissé le temps aux précédentes mesures de porter leurs fruits et sans concertation des acteurs locaux », dénonce Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de commerce et d'industrie à Marseille. « Cette nouvelle fermeture est, bien sûr, catastrophique pour nos bars et restaurants et pour l'ensemble de l'industrie agro-alimentaire. C'est aussi une mesure très lourde de conséquences pour l'économie. » La réaction du président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) des Bouches-du-Rhône, Bernard Marty, est encore plus vive : « On est très, très en colère parce que la moindre des choses aurait été qu'on soit averti. On a presque le sentiment que Paris considère qu'à Marseille, on est du menu fretin », a-t-il déclaré à l'AFP.
Michèle Rubirola, maire de Marseille, « fulmine » contre le gouvernement. « Je suis très en colère, explique-t-elle à La Provence (en lien ci-dessous) parce que je ne comprends pas pourquoi ils ont pris de telles décisions. Elles sont disproportionnées par rapport à la réalité de la situation à Marseille. Le taux d’incidence diminue (NDLR : le R effectif ou taux de reproduction du virus est passé en dessous de 1 depuis quatre jours chez les moins de 60 ans), le taux de positivité au virus se stabilise (NDLR : il a même baissé dans les Bouches-du-Rhône de 9% le 9 septembre à 8,2% le 20 septembre). Le temps en réanimation est passé à 15 jours, ce qui est une bonne nouvelle. Même les marins-pompiers indiquent une baisse de la viralité dans les eaux usées, ce qui est bon signe. Cela signifie que les gestes barrières sont respectés et que l’efficacité s’avère. Et voilà qu’on condamne Marseille, seulement Marseille. » (NDLR : Marseille est classée en « zone d’alerte maximale » comme la Guadeloupe, alors que Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Montpellier sont en « alerte renforcée »). Comment l’explique-t-elle ? « Une fois de plus, les décisions sont prises sans concertation par des gens basés à Paris et déconnectés de la réalité. J’ai appelé le préfet qui nous comprend mais dit ne rien pouvoir faire. Je ne lui en veux pas. Lorsque nous nous sommes concertés le week-end après les annonces de Jean Castex, il a très bien compris qu’on pouvait laisser les bars et restaurants ouverts à condition d’être vigilants. Et là, on est devant une décision autoritaire et déconnectée. »
Michèle Rubirola ne cache pas sa solidarité avec ses administrés « prêts à entrer en résistance ». « Moi, explique-t-elle, je suis d’abord médecin. Je sais que pour adhérer à une décision, il faut la comprendre et accepter qu’elle fasse du bien. Comment les Marseillais peuvent-ils comprendre une série de décisions qui vont à l’encontre des réalités sanitaires ? Nous sommes face à une sanction. Elle condamne le tissu économique déjà fragilisé. Et va-t-elle résoudre le problème pour autant ? On sait très bien que le virus circule beaucoup dans la sphère privée, où on applique moins bien les gestes barrières. Et eux sanctionnent la sphère publique, là où on a pris toutes les mesures nécessaires. À Paris, ils n’en tiennent pas compte. Mais on va se battre. » Même « colère noire » chez Maryse Joissains, maire LR d’Aix-en-Provence, Renaud Muselier, président LR de la Région Sud, et Martine Vassal, présidente LR du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole. Le Rassemblement National n’est pas en reste pour dénoncer des « mesures qui manquent totalement de cohérence et ressemblent à une gesticulation du gouvernement ».
Le gouvernement serait bien avisé de prendre conscience d’une exaspération qui monte depuis la province et pourrait prendre le relais de celle des « Gilets jaunes ». Les nouvelles révélations sur les errements et mensonges des autorités dans leur gestion de la crise sanitaire qui ressortent des auditions en cours actuellement devant la Commission d’enquête du Sénat, devraient l’inciter à changer de logiciel. Ses oukases dictés par la peur ne viendront pas à bout de la Covid-19 mais finiront par ruiner et démanteler le pays.