
Les Français se laisseront-ils reconfiner par la peur ?
« Ils ne passeront pas ! » avait dit et répété Emmanuel Macron quelques heures après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, en reprenant curieusement la formule des « rouges » de la guerre d’Espagne. Moins de deux semaines après la décapitation de Samuel Paty par un musulman tchétchène, force est de constater qu’« ils » sont encore passés à l’action ce 29 octobre, jour anniversaire du « prophète » Mahomet. Et non pas une fois mais quatre : outre celle de Nice, une deuxième attaque a eu lieu à Avignon (l’agresseur menaçait des passants avec une arme de poing en criant « Allah Akbar », avant d'être mortellement blessé par des policiers), une troisième attaque a été déjouée à Lyon (un Afghan armé d’un couteau arrêté près de la gare de Perrache), une quatrième s’est déroulée devant le consulat français de Djeddah en Arabie Saoudite dont le vigile a été blessé.
Covid-19, terrorisme islamique : deux virus dont les Français sont de plus en plus nombreux à douter que le gouvernement sache les combattre. Vont-ils une seconde fois obéir docilement aux ordres du Président de la République en acceptant de se recalfeutrer pour un temps dont personne ne peut prédire la durée ? Le soir même du discours présidentiel, la veille de cette série d’attentats, des Turcs immigrés bravaient impunément le couvre-feu pour s’en prendre aux Arméniens français au cri d’« Allah Akbar » dans les rues de Vienne (Isère) et dans la banlieue de Lyon. Comment est-il possible qu’en plein couvre-feu, des communautés règlent leurs comptes sur la voie publique tandis que, dans les banlieues « sensibles », se poursuivent les rodéos sauvages et le bizness de la drogue ? Et comment se fait-il qu’un nouvel attentat islamiste soit perpétré au cœur d’une ville déjà ensanglantée par le terrorisme (86 morts le 14 juillet 2016, sur la promenade des Anglais) ? Ce nouveau carnage s’est produit dans un haut-lieu spirituel laissé sans protection spécifique (ce sont des policiers municipaux armés et postés à proximité qui ont neutralisé le terroriste) alors que le gouvernement venait d’annoncer que les églises et sanctuaires étaient des cibles privilégiées par les islamistes à l’approche de la Toussaint. Pourquoi a-t-il fallu attendre cette nouvelle série d’attentats pour que le Premier ministre Jean Castex porte le plan « Vigipirate » à son plus haut niveau ? Quant au ministre de la Justice, va-t-il continuer à soutenir que l’insécurité est de l’ordre du « ressenti » et que « la France n’est pas un coupe-gorge » (Éric Dupont-Moretti, 1er septembre 2020, Europe 1) ?
Sur le plan sanitaire, en revanche, pas question de minimiser, au contraire ! « Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée », a argué le président pour justifier ce deuxième confinement. Pourquoi donc les mois passés n’ont-ils pas été employés à « tester, tracer, isoler », ni à doubler le nombre de lits de réanimation comme l’avait promis le ministre de la Santé (les postes de réanimation sont en réalité passés de 5000 à… 5800) ? Le Premier ministre devait préciser les contours de ce reconfinement lors d'une conférence de presse, ce jeudi à 18h30. Une intervention attendue sans illusion par nombre de salariés et de chefs d’entreprise, et de tous les acteurs du commerce indépendant qui voient leur activité une seconde fois à l’arrêt tandis que les grandes surfaces et les plateformes numériques prospèrent. Plus largement, c’est la vie sociale, culturelle et spirituelle (les célébrations sans fidèles à partir du 2 novembre ?!) de tous les Français qui va être durablement blessée par ce qui ressemble terriblement à un ukase sanitaire imposé par la peur, alors que le principal problème est l’encombrement des services de réanimation et une « stratégie de test défaillante » comme le dénonce le médecin urgentiste Gérald Kierzek (en lien ci-dessous). À ce point, il est crucial de redéfinir nos raisons de vivre… et pour ceux qui nous dirigent, de réviser de fond en comble leur façon de gouverner.