
Les éoliennes et les voitures électriques sont encore loin de sauver la planète !
Cette bataille s’inscrit dans une contestation croissante des éoliennes, pas seulement dans les sites écologiquement ou esthétiquement sensibles, mais dans les campagnes où les paysans sont soumis à de fortes pressions pour autoriser leur installation dans leurs champs, sans que les conditions de leur maintenance et, à terme, de leur démantèlement soient claires. Emmanuel Macron a dû reconnaître lors de son passage à Pau, en janvier dernier, que « le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays ». Mais « en même temps », le gouvernement veut doubler la part des éoliennes d’ici à 2030 (8 000 actuellement, 15 000 d’ici à 2030 dont 18% en mer, ce qui suppose de construire 80 parcs par an). La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit de réduire les possibilités de saisir la justice grâce à la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (Asap) votée en octobre dernier. Le fait est qu’à force de réglementations et de recours, il faut en moyenne huit années pour implanter des éoliennes en France, soit deux fois plus longtemps qu’en Allemagne. Mais notre voisin a le choix entre les éoliennes et ses très polluantes centrales à charbon, tandis que la France bénéficie (encore) de ses centrales nucléaires, bêtes noires des écologistes français bien que championnes de l’énergie décarbonée.
Alors que les éoliennes n’ont plus le vent en poupe dans l’opinion, la cote des voitures électriques et hybrides s’effrite elle aussi. Les véhicules tout-électriques présentent le double inconvénient d’une autonomie réduite et d’un accès aux bornes problématique. En France, ces bornes sont souvent occupées ou en panne, témoigne une enquête du Point. Pas grave, dira-t-on, pour les voitures hybrides puisqu’avec leurs moteurs thermiques, essence ou diesel, elles peuvent continuer à rouler. Mais c’est un véhicule alourdi par sa batterie (en moyenne de 250 kg) qui va surconsommer… et polluer. Cela arrive plus souvent qu’à leur tour aux voitures d’entreprises (la moitié des ventes de véhicules électrifiés), faute de bornes de recharge suffisantes sur les sites de ces entreprises.
Qu’ils soient tout électriques ou hybrides, les véhicules dotés de batteries présentent le problème écologique majeur de la production et du recyclage de celles-ci, sans parler de la source de l’électricité qui les recharge. Selon le quotidien de l’écologie Reporterre (en lien ci-dessous), produire un véhicule électrique émettrait deux fois plus de gaz à effet de serre qu’un véhicule thermique, depuis l’extraction des métaux nécessaires à la fabrication, jusqu’à la mise au rebut. Il faut donc que la recherche industrielle mette les bouchées doubles (sans pour autant polluer à tout va !) pour produire des véhicules raisonnablement « propres » de préférence en Europe et – pourquoi pas ? – en France. La solution viendra peut-être de la pile à combustible à hydrogène (Toyota commercialise déjà en France une berline ainsi motorisée) …quand l’équipement routier sera à la hauteur d’une innovation galopante.