
Les citadins "déconfinés" rêvent de s’installer à la campagne
Ce n’est pas une résidence secondaire, luxe aujourd’hui lourdement taxé, que recherchent ces citadins traumatisés, mais bel et bien une résidence principale. Ils y voient un moyen d’épanouissement et un refuge contre une ville perçue comme de plus en plus oppressante, insalubre, dangereuse. Troquer un 50m² en banlieue parisienne pour une longère en Seine-et-Marne ou dans le Vexin leur paraît un bonheur accessible. Pour moins de 400 000 euros, on peut acquérir un ensemble de deux maisons et une grange offrant 8 chambres dans un village proche de Nemours, ou une chaumière avec 7,6 ha de terrain dans le pays d’Auge, ou encore une maison de 300 mètres carrés habitables avec 200 m² de dépendances, une piscine et 2 ha de terrain, en plein cœur de la Puisaye, chère à Colette.
La progression du marché immobilier rural est spectaculaire : + de 38 % par rapport à l’an dernier. Tandis qu’à Paris, le marché chute de 12%, il explose dans les départements limitrophes (+112% en Seine-et-Marne). Même phénomène en province (ex. : +117% dans l’Ain qui attire les Lyonnais). Certaines agences immobilières enregistrent jusqu’à une centaine de demandes par jour et opèrent une transaction quotidienne. Du jamais vu ! Au rythme du boom que connaît actuellement l’immobilier rural, les professionnels estiment que 10% des Français, soit 200 000 ménages, pourraient s’installer à la campagne dans les prochains mois. Après la crise sanitaire, la boutade qu’on attribue à Alphonse Allais : « On devrait construire les villes à la campagne, car l'air y est plus pur ! », paraît moins loufoque. Il n’est évidemment pas question de recréer des rurbains, mais de repeupler nos campagnes d’une marée d’ex-citadins.
