Politique
Le vote blanc, un vote comme un autre ?
Près de trois millions de personnes ont voté blanc ou nul lors du deuxième tour de l’élection présidentielle. Combien seront-elles lors des prochaines élections législatives ? Il ne serait pas étonnant qu’aux côtés d’une abstention de plus en plus importante, les électeurs soient aussi nombreux à exprimer leur mécontentement en votant blanc.
Depuis une loi de 2014, les votes blancs sont décomptés lors du dépouillement, mais pas comptabilisés dans le résultat final. Que demandent les apôtres du vote blanc ? Que ce pourcentage soit intégré au calcul du score final d’une élection, réduisant d’autant le pourcentage attribué à chaque candidat. Dit autrement, ils désirent que l’on donne au bulletin blanc la même valeur que tout autre suffrage exprimé, et même que des bulletins blancs soient mis à disposition dans les bureaux de vote. Les tenants de ce non vote y voient une voie médiane permettant aux électeurs d’exprimer leur mécontentement autrement que par l’abstention ou un vote extrême.
Alors, le vote blanc, un vote comme un autre ? Si certains militent pour qu’un tel vote soit reconnu et distingué des bulletins nuls, il est assez peu probable que les décideurs politiques l’acceptent. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agirait d’une forme de remise en cause du système électoral lui-même. Certes, les tenants du vote blanc se rendent aux urnes, mais ils considèrent ce vote comme l’expression d’une opinion : leur refus de cautionner quelque candidat que ce soit, le choix restant ne correspondant ni à leurs idées, ni à leurs attentes. Reconnaître le vote blanc reviendrait donc à démonétiser le candidat élu au second tour, à remettre plus encore en question sa légitimité alors que l’argument du candidat mal élu est de plus en plus fréquemment utilisé au lendemain des élections.
La question se pose d’autant plus dans une situation dite de barrage, comme on a pu en connaître lors des deux derniers scrutins présidentiels, ayant opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Moins le candidat auquel il est quasi unanimement demandé de faire barrage a des chances de l’emporter, plus le vote blanc se libère. Ce fut plus le cas en 2017 qu’en 2022, l’écart entre les deux qualifiés au second tour s’étant resserré. Pas moins de 6,35% des électeurs ont finalement voté blanc au second tour de l'élection présidentielle 2022. Un recul de deux points par rapport à la présidentielle de 2017. Cela représente tout de même plus de 2,2 millions de personnes ayant fait le choix d’accomplir leur devoir électoral pour ne choisir aucun des deux candidats.
Le risque le plus élevé en termes de légitimité posé par la reconnaissance du vote blanc adviendrait au fond quand celui-ci devient conséquent, voire majoritaire, en tout cas supérieur à celui du candidat élu. Quid de la légitimité de cet élu, et à partir de quel seuil de vote blanc conviendrait-il d’annuler le scrutin et de le recommencer ? Et combien de fois de suite le recommencer, avant de se résoudre à une élection presque par défaut ?
Depuis une loi de 2014, les votes blancs sont décomptés lors du dépouillement, mais pas comptabilisés dans le résultat final. Que demandent les apôtres du vote blanc ? Que ce pourcentage soit intégré au calcul du score final d’une élection, réduisant d’autant le pourcentage attribué à chaque candidat. Dit autrement, ils désirent que l’on donne au bulletin blanc la même valeur que tout autre suffrage exprimé, et même que des bulletins blancs soient mis à disposition dans les bureaux de vote. Les tenants de ce non vote y voient une voie médiane permettant aux électeurs d’exprimer leur mécontentement autrement que par l’abstention ou un vote extrême.
Alors, le vote blanc, un vote comme un autre ? Si certains militent pour qu’un tel vote soit reconnu et distingué des bulletins nuls, il est assez peu probable que les décideurs politiques l’acceptent. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agirait d’une forme de remise en cause du système électoral lui-même. Certes, les tenants du vote blanc se rendent aux urnes, mais ils considèrent ce vote comme l’expression d’une opinion : leur refus de cautionner quelque candidat que ce soit, le choix restant ne correspondant ni à leurs idées, ni à leurs attentes. Reconnaître le vote blanc reviendrait donc à démonétiser le candidat élu au second tour, à remettre plus encore en question sa légitimité alors que l’argument du candidat mal élu est de plus en plus fréquemment utilisé au lendemain des élections.
La question se pose d’autant plus dans une situation dite de barrage, comme on a pu en connaître lors des deux derniers scrutins présidentiels, ayant opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Moins le candidat auquel il est quasi unanimement demandé de faire barrage a des chances de l’emporter, plus le vote blanc se libère. Ce fut plus le cas en 2017 qu’en 2022, l’écart entre les deux qualifiés au second tour s’étant resserré. Pas moins de 6,35% des électeurs ont finalement voté blanc au second tour de l'élection présidentielle 2022. Un recul de deux points par rapport à la présidentielle de 2017. Cela représente tout de même plus de 2,2 millions de personnes ayant fait le choix d’accomplir leur devoir électoral pour ne choisir aucun des deux candidats.
Le risque le plus élevé en termes de légitimité posé par la reconnaissance du vote blanc adviendrait au fond quand celui-ci devient conséquent, voire majoritaire, en tout cas supérieur à celui du candidat élu. Quid de la légitimité de cet élu, et à partir de quel seuil de vote blanc conviendrait-il d’annuler le scrutin et de le recommencer ? Et combien de fois de suite le recommencer, avant de se résoudre à une élection presque par défaut ?