Économie
Le vertigineux piqué de Boeing
Rude fin d’année pour l’avionneur Boeing, l’un des plus anciens du monde et le plus important avec son concurrent Airbus. Son patron, Dennis Muilenburg, a été acculé à la démission peu avant que la commission des Transports du Congrès des Etats-Unis, penchée sur des documents fournis par Boeing, ne déclare qu’ils donnaient une « image très inquiétante » de la sécurité du 737 MAX, malgré les efforts déployés par la compagnie ces neuf derniers mois pour rendre l’appareil de nouveau navigable. Ce modèle phare de Boeing (commandé à 4 400 exemplaires par 106 compagnies) est en effet interdit de vol depuis le 13 mars, après deux crashs qui ont fait 346 victimes. Boeing avait néanmoins continué à produire le 737 MAX, dans l’espoir de remédier aux défaillances du MCAS, le système anti-décrochage de l’appareil, et à la formation des pilotes, identifiées comme les causes principales de ces accidents (des problèmes sur le simulateur de vol du 737 MAX avaient été signalés en vain par un ancien pilote d’essai de Boeing dès 2016).
Mais ces problèmes n’étant toujours pas résolus et les révélations s’accumulant sur le processus douteux de certification du 737 Max, la FAA (l’agence fédérale de la sécurité aérienne) a annoncé que l’appareil ne sera pas certifié avant le premier trimestre 2020. La FAA est elle-même accusée de complaisances envers Boeing, qui s’était ingéré dans le processus de certification du 737 Max, et de manque de réactivité après le premier accident, en octobre 2018, en Indonésie. Ce n’est qu’au second crash peu après le décollage d’un 737 Max, celui d’Ethiopian Airlines, en mars 2019, que la FAA et Boeing ont pris la mesure du problème, sans équivalent dans l’histoire récente de l’aviation commerciale.
Après l’annonce de la FAA, le groupe qui avait déjà réduit la production de l’avion, a annoncé qu'il la suspendait à partir de janvier. À charge pour le nouveau PDG, David Calhoun, de la relancer, après l’avoir sécurisée et avoir obtenu de nouvelles autorisations de voler pour les quelque 400 exemplaires de 737 MAX garés sur d’immenses parkings. Dans le meilleur des cas, les spécialistes estiment que la production du 737 MAX ne sera pas normalisée avant la mi-2021. En attendant, la société dépense près d'un milliard de dollars par mois pour sortir de ce bourbier. Le gel de la production du Max n’est pas une mauvaise nouvelle seulement pour les 12 000 salariés de l’usine Boeing de Renton (État de Washington) d’où sortent tous les avions de la famille 737. Elle affecte aussi quelque 900 sous-traitants, dont 30 français, notamment GE Aviation et Snecma (Safran), qui fournissent ses réacteurs. Néanmoins, l’annonce de la nomination du nouveau PDG a été accueillie avec soulagement par la Bourse : alors que les actions Boeing avaient chuté de plus de 20% depuis ces accidents, elles ont rebondi de 3,6% à l'ouverture, le 23 décembre.
Mais ces problèmes n’étant toujours pas résolus et les révélations s’accumulant sur le processus douteux de certification du 737 Max, la FAA (l’agence fédérale de la sécurité aérienne) a annoncé que l’appareil ne sera pas certifié avant le premier trimestre 2020. La FAA est elle-même accusée de complaisances envers Boeing, qui s’était ingéré dans le processus de certification du 737 Max, et de manque de réactivité après le premier accident, en octobre 2018, en Indonésie. Ce n’est qu’au second crash peu après le décollage d’un 737 Max, celui d’Ethiopian Airlines, en mars 2019, que la FAA et Boeing ont pris la mesure du problème, sans équivalent dans l’histoire récente de l’aviation commerciale.
Après l’annonce de la FAA, le groupe qui avait déjà réduit la production de l’avion, a annoncé qu'il la suspendait à partir de janvier. À charge pour le nouveau PDG, David Calhoun, de la relancer, après l’avoir sécurisée et avoir obtenu de nouvelles autorisations de voler pour les quelque 400 exemplaires de 737 MAX garés sur d’immenses parkings. Dans le meilleur des cas, les spécialistes estiment que la production du 737 MAX ne sera pas normalisée avant la mi-2021. En attendant, la société dépense près d'un milliard de dollars par mois pour sortir de ce bourbier. Le gel de la production du Max n’est pas une mauvaise nouvelle seulement pour les 12 000 salariés de l’usine Boeing de Renton (État de Washington) d’où sortent tous les avions de la famille 737. Elle affecte aussi quelque 900 sous-traitants, dont 30 français, notamment GE Aviation et Snecma (Safran), qui fournissent ses réacteurs. Néanmoins, l’annonce de la nomination du nouveau PDG a été accueillie avec soulagement par la Bourse : alors que les actions Boeing avaient chuté de plus de 20% depuis ces accidents, elles ont rebondi de 3,6% à l'ouverture, le 23 décembre.