Économie
Le trafic de drogue intégré au PIB : une annonce stupéfiante !
L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (Insee) l’a annoncé, le mardi 30 janvier : à partir du mois de mai, le trafic de drogue sera intégré dans le calcul du PIB. But annoncé : « Tenir compte de la consommation de stupéfiants et des activités liées à cette consommation sur le territoire national » afin de mieux calculer la production de richesse nationale. » Mais aussi obtempérer à une demande récurrente d’Eurostat (l’organisme européen de statistiques) : certains pays européens ayant légalisé la vente du cannabis, Eurostat impose d’uniformiser les modes de calcul afin de pouvoir comparer entre elles les économies européennes. La France n’est-elle pas championne de la consommation de cannabis et de cocaïne en Europe ?
Sur Boulevard Voltaire, Christian de Moliner, professeur agrégé et écrivain, se demande pourquoi l’INSEE consent à prendre en compte un commerce illégal en France, mais refuse de comptabiliser les revenus de la prostitution, elle aussi illégale chez nous mais légale dans d’autres pays de l’Union européenne. Selon les directives d’Eurostat, il s’agit en effet de décompter tous les échanges économiques, légaux ou illégaux, du moment qu’ils sont effectués d’un «commun accord». Mais l’INSEE excipe de l’existence des réseaux de proxénètes pour justifier son refus d’inclure la prostitution dans ses calculs… ce qui trahit un désaccord au sein de l’Europe sur cette notion bien floue de « commun accord » ! On pourrait ajouter : pourquoi ne pas comptabiliser aussi le trafic d’organes ou la GPA ? Au nom de quoi se l’interdire, pourvu qu’il y ait « commun accord » ? La légalisation suivra-t-elle le chemin ouvert par la statistique ? …
Le dangereux précédent créé par cette entrée officielle du commerce illégal dans le calcul de notre PIB a-t-il au moins une quelconque utilité économique ? « Il est très difficile de mesurer ce qui est illicite » relève Christian de Moliner : le PIB recevra un coup de pouce « au jugé » par un simple jeu d’écriture qui « ne fera pas baisser notre pourcentage catastrophique d’endettement (98 %) ».
Sur Boulevard Voltaire, Christian de Moliner, professeur agrégé et écrivain, se demande pourquoi l’INSEE consent à prendre en compte un commerce illégal en France, mais refuse de comptabiliser les revenus de la prostitution, elle aussi illégale chez nous mais légale dans d’autres pays de l’Union européenne. Selon les directives d’Eurostat, il s’agit en effet de décompter tous les échanges économiques, légaux ou illégaux, du moment qu’ils sont effectués d’un «commun accord». Mais l’INSEE excipe de l’existence des réseaux de proxénètes pour justifier son refus d’inclure la prostitution dans ses calculs… ce qui trahit un désaccord au sein de l’Europe sur cette notion bien floue de « commun accord » ! On pourrait ajouter : pourquoi ne pas comptabiliser aussi le trafic d’organes ou la GPA ? Au nom de quoi se l’interdire, pourvu qu’il y ait « commun accord » ? La légalisation suivra-t-elle le chemin ouvert par la statistique ? …
Le dangereux précédent créé par cette entrée officielle du commerce illégal dans le calcul de notre PIB a-t-il au moins une quelconque utilité économique ? « Il est très difficile de mesurer ce qui est illicite » relève Christian de Moliner : le PIB recevra un coup de pouce « au jugé » par un simple jeu d’écriture qui « ne fera pas baisser notre pourcentage catastrophique d’endettement (98 %) ».