
Le trafic de drogue intégré au PIB : une annonce stupéfiante !
Sur Boulevard Voltaire, Christian de Moliner, professeur agrégé et écrivain, se demande pourquoi l’INSEE consent à prendre en compte un commerce illégal en France, mais refuse de comptabiliser les revenus de la prostitution, elle aussi illégale chez nous mais légale dans d’autres pays de l’Union européenne. Selon les directives d’Eurostat, il s’agit en effet de décompter tous les échanges économiques, légaux ou illégaux, du moment qu’ils sont effectués d’un «commun accord». Mais l’INSEE excipe de l’existence des réseaux de proxénètes pour justifier son refus d’inclure la prostitution dans ses calculs… ce qui trahit un désaccord au sein de l’Europe sur cette notion bien floue de « commun accord » ! On pourrait ajouter : pourquoi ne pas comptabiliser aussi le trafic d’organes ou la GPA ? Au nom de quoi se l’interdire, pourvu qu’il y ait « commun accord » ? La légalisation suivra-t-elle le chemin ouvert par la statistique ? …
Le dangereux précédent créé par cette entrée officielle du commerce illégal dans le calcul de notre PIB a-t-il au moins une quelconque utilité économique ? « Il est très difficile de mesurer ce qui est illicite » relève Christian de Moliner : le PIB recevra un coup de pouce « au jugé » par un simple jeu d’écriture qui « ne fera pas baisser notre pourcentage catastrophique d’endettement (98 %) ».