
Le Sénat américain s’attaque à l’Arabie Saoudite
Mais c’est tout autant une première que le Sénat lâche ainsi l’allié privilégié des Etats-Unis, et s’attaque nommément, loin des circonvolutions de Donald Trump, à l’héritier du trône saoudien, Mohammed ben Salmane. Véritable camouflet pour le Président américain, et moment rare dans l’histoire parlementaire américaine, ce vote s’est fait à l’unanimité, rapprochant pour une fois élus démocrates et républicains.
Jusque-là, Donald Trump avait privilégié, comme le fait d’ailleurs la France, les intérêts économiques et stratégiques des USA au Moyen-Orient, se refusant à tirer les conséquences du fait que Ben Salmane ait, comme a pu le vérifier la CIA, directement commandité l’assassinat. Ce vote pour l’instant symbolique - mais le symbole est fort - doit maintenant obtenir la majorité à la Chambre des représentants, toujours dominée par les républicains, pour entrer en vigueur. Si tel était le cas, Trump aurait alors à choisir entre le Congrès américain et l’Arabie Saoudite.
Dans un autre texte, les sénateurs ont par ailleurs également exigé jeudi 13 décembre “l’arrêt d’une intervention militaire à l’étranger”. C’est également une première. Cette demande d’arrêt du soutien des États-Unis à la coalition internationale au Yémen a été approuvée par 49 élus démocrates et 7 républicains, sur un total de 100 sénateurs américains, en vertu du War Powers Act. Ce texte vise à limiter les pouvoirs du président concernant les interventions militaires à l’étranger, lorsque celui-ci n’a pas obtenu l’aval du Congrès. Là aussi, ce vote pour l’instant principalement symbolique vise à mettre la pression sur la Maison Blanche, alors que l’ONU vient d’obtenir une trêve partielle dans différentes régions du Yémen.