Société
Le scoutisme n’est pas du tourisme
Incroyable : bientôt, le scoutisme sera considéré comme une forme de tourisme parmi toutes les autres. Ni plus, ni moins, qu’il s’agisse de mouvements confessionnels ou laïcs. C’est là la conséquence directe de la transcription en droit français le 20 décembre dernier d’une directive européenne dite "Travel". Cette directive, qui entrera en vigueur le 1er juillet prochain, va mettre sur un même pied les mouvements scouts et n’importe quel tour opérateur. Elle imposera à tous les organismes dont l’activité principale consiste à organiser des départs de groupes, de souscrire au registre du commerce. Ils devront également abonder un fonds de garantie destiné à financer annulations et rapatriements éventuels.
Si l’idée initiale de ce texte est de protéger les consommateurs des tour-opérateurs peu scrupuleux, elle s’applique aussi aux organismes d’éducation populaire et mouvements de jeunesse qui, jusque-là, bénéficiaient d’une dérogation. Or, si l’immatriculation au registre au commerce est une formalité très peu coûteuse, abonder au fonds de garantie représente 10 % de leur produit d’exploitation. Une somme potentiellement énorme, hors de portée de bien des petites associations… Les seules solutions proposées pour l’instant par le gouvernement n’en sont pas : soit se "tourner vers les banques", afin de contracter un emprunt, soit s’affilier aux deux garants associatifs spécifiques au secteur du tourisme, l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat) et l’association professionnelle de solidarité du tourisme (APST). Comme si le scoutisme, et l’éducation populaire, n’étaient qu’une forme de tourisme…
Si l’idée initiale de ce texte est de protéger les consommateurs des tour-opérateurs peu scrupuleux, elle s’applique aussi aux organismes d’éducation populaire et mouvements de jeunesse qui, jusque-là, bénéficiaient d’une dérogation. Or, si l’immatriculation au registre au commerce est une formalité très peu coûteuse, abonder au fonds de garantie représente 10 % de leur produit d’exploitation. Une somme potentiellement énorme, hors de portée de bien des petites associations… Les seules solutions proposées pour l’instant par le gouvernement n’en sont pas : soit se "tourner vers les banques", afin de contracter un emprunt, soit s’affilier aux deux garants associatifs spécifiques au secteur du tourisme, l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat) et l’association professionnelle de solidarité du tourisme (APST). Comme si le scoutisme, et l’éducation populaire, n’étaient qu’une forme de tourisme…