
Le Président et ses interlocuteurs nous ont fait perdre une heure
C’est en effet un véritable choix de société qui s’effectue actuellement en catimini dans la torpeur de juillet. Le gouvernement a choisi cette période pour programmer en deuxième lecture le projet de loi bioéthique à l'Assemblée nationale. Une façon de passer en force au mépris des opposants, après avoir abandonné le texte aux « transhumanistes » les plus extrémistes de la majorité présidentielle, à commencer par le rapporteur du projet de loi, Jean-Louis Touraine. Oubliés, les « états-généraux » et les auditions à l’Elysée ! Méprisé, ce sondage IFOP, selon lequel 7 Français interrogés sur 10 considèrent que ce projet de loi devrait être suspendu ou retiré pour donner la priorité à la gestion des conséquences économiques et sociales de la pandémie… Depuis le 29 juin, une commission spéciale s’est « lâchée » sur les sujets les plus transgressifs après avoir « détricoté » le texte révisé par les sénateurs en première lecture... (ainsi la majorité des députés a-t-elle jeté aux orties la mesure introduite par le Sénat stipulant que « nul n’a de droit à l’enfant »). Non seulement les membres de cette commission ont rétabli dans ses grandes lignes la première version votée par l’Assemblée nationale, mais ils y ont injecté les mesures les plus transgressives. L’une des plus extrémistes, la technique de la FIV à deux mères (ROPA : réception de l’ovocyte du partenaire pour éclater la maternité entre deux femmes – un truc de dingue !) avait été mise en avant pour être refusée par le gouvernement et lui donner d’apparaître ainsi « modéré », selon la vieille technique : deux pas en avant, un pas en arrière. Mais pour le reste, c’est « open bar » : non seulement légalisation de l’AMP (assistance médicale à la procréation) sans père remboursée par la Sécu bien qu’elle soit détournée de sa fin thérapeutique, mais aussi aggravation de l’eugénisme par un renforcement du tri des embryons (DPI-A) afin d’éliminer ceux qui seront suspects d’être porteurs de maladie, et saut dans le transhumanisme avec la création d’embryons chimères homme animal et d’embryons humains transgéniques ! On tourne le dos à la médecine pour instrumentaliser l’embryon et l’exploiter à des fins commerciales sous l’approbation des lobbies… Quant aux 1200 amendements déposés en deux semaines par des députés, ceux-ci n’auront eu qu’une poignée de minutes pour les défendre.
Comment le président peut-il « réclamer l’unité de la nation pour aborder une crise sanitaire et économique sans précédent » en faisant l’impasse sur l’intérêt des plus fragiles ? s’indigne Tugdual Derville, Délégué général de l'association Alliance Vita (son décryptage du vote de la Commission spéciale de l’Assemblée nationale en lien ci-dessous).