Politique
Le phénomène Zemmour chamboule la course présidentielle
« Depuis qu’il y a une rumeur de ma candidature, tout le monde se met à parler comme moi » constatait Éric Zemmour au micro de RTL le 14 septembre. Tout le monde, c’est-à-dire les candidats de droite et du centre, Pécresse, Ciotti, Xavier Bertrand, « même Michel Barnier », l’ex-commissaire européen. A quel sujet ? L’immigration, bien sûr, que Zemmour dénonce depuis 20 ans dans ses livres et ses interventions, avec cette note spécifique qu’au-delà d’un certain pourcentage, la quantité a valeur de qualité. Selon Zemmour, c’est par les masses qui pénètrent légalement et illégalement sur le territoire national que s’installe insensiblement, insidieusement, « le grand remplacement » (cf. « Le Suicide français », Albin Michel, 2014).
Ira, n’ira pas ? Sa campagne de conférences promouvant son dernier livre, « La France n’a pas dit son dernier mot » (Rubempré), est un triomphe enviable non seulement pour un auteur mais, en la circonstance, pour tous les candidats à l’élection présidentielle. Mais lui se garde bien de se déclarer, sachant, comme le cardinal de Retz, qu’en certaines circonstances, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ». Pour l’instant, dit Zemmour, « je suis candidat… au débat. » On devrait en avoir une illustration très médiatique lorsqu’il affrontera Jean-Luc Mélenchon, jeudi prochain 23 septembre (20h45) sur BFMTV, une chaîne assurée de faire un « carton » d’audience avec un essayiste qui n’est pas vraiment sa tasse de thé…
Quelle que soit in fine la décision de Zemmour, il existe un nouvel espace à droite depuis que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont renoncé à se présenter, en laissant de nombreux « orphelins ». Les Républicains ou apparentés restant en lice - Éric Ciotti, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Michel Barnier, Denis Payre - risquent fort de s’enliser dans une improbable primaire, Xavier Bertrand, qui fait bande à part, passe difficilement pour un candidat de droite, tandis que Jean-Frédéric Poisson (La voix du peuple, l’ex-parti chrétien-démocrate), le plus proche de Zemmour sur plusieurs thèmes régaliens, présente une candidature de témoignage. Quant à Marine Le Pen, elle ne cesse de décevoir les électeurs du Rassemblement national dans sa laborieuse quête de respectabilité. Zemmour, lui, tient la vedette avec une réimpression à 200 000 exemplaires de « La France n’a pas dit son dernier mot » avant même la sortie du livre en librairie, et surtout 10 % d’intentions de vote… avant son hypothétique candidature.
Il reste ou resterait à bâtir une équipe qui « tienne la route », à obtenir les cinq cents signatures de maires et de grands électeurs nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle, et à rassembler la dizaine de millions d’euros que coûte une campagne… Mais il paraît déjà acquis, à huit mois de l’élection, que l’irruption de Zemmour dans le jeu politique a changé la donne, obligeant tous les médias, pour faire de l’audience, à inviter « ce “polémiste d’extrême droite multi-condamné” dont on ne veut plus prononcer le nom » (comme le rappelle l’intéressé lui-même en introduction de son dernier livre), et les prétendants engagés dans la course à la présidentielle à raboter sans cesse la langue de bois. Pour Guillaume Tabard (Le Figaro, en lien ci-dessous), « le phénomène Zemmour interpelle à la fois la sphère politique et la sphère médiatique ».
Ira, n’ira pas ? Sa campagne de conférences promouvant son dernier livre, « La France n’a pas dit son dernier mot » (Rubempré), est un triomphe enviable non seulement pour un auteur mais, en la circonstance, pour tous les candidats à l’élection présidentielle. Mais lui se garde bien de se déclarer, sachant, comme le cardinal de Retz, qu’en certaines circonstances, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ». Pour l’instant, dit Zemmour, « je suis candidat… au débat. » On devrait en avoir une illustration très médiatique lorsqu’il affrontera Jean-Luc Mélenchon, jeudi prochain 23 septembre (20h45) sur BFMTV, une chaîne assurée de faire un « carton » d’audience avec un essayiste qui n’est pas vraiment sa tasse de thé…
Quelle que soit in fine la décision de Zemmour, il existe un nouvel espace à droite depuis que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont renoncé à se présenter, en laissant de nombreux « orphelins ». Les Républicains ou apparentés restant en lice - Éric Ciotti, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Michel Barnier, Denis Payre - risquent fort de s’enliser dans une improbable primaire, Xavier Bertrand, qui fait bande à part, passe difficilement pour un candidat de droite, tandis que Jean-Frédéric Poisson (La voix du peuple, l’ex-parti chrétien-démocrate), le plus proche de Zemmour sur plusieurs thèmes régaliens, présente une candidature de témoignage. Quant à Marine Le Pen, elle ne cesse de décevoir les électeurs du Rassemblement national dans sa laborieuse quête de respectabilité. Zemmour, lui, tient la vedette avec une réimpression à 200 000 exemplaires de « La France n’a pas dit son dernier mot » avant même la sortie du livre en librairie, et surtout 10 % d’intentions de vote… avant son hypothétique candidature.
Il reste ou resterait à bâtir une équipe qui « tienne la route », à obtenir les cinq cents signatures de maires et de grands électeurs nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle, et à rassembler la dizaine de millions d’euros que coûte une campagne… Mais il paraît déjà acquis, à huit mois de l’élection, que l’irruption de Zemmour dans le jeu politique a changé la donne, obligeant tous les médias, pour faire de l’audience, à inviter « ce “polémiste d’extrême droite multi-condamné” dont on ne veut plus prononcer le nom » (comme le rappelle l’intéressé lui-même en introduction de son dernier livre), et les prétendants engagés dans la course à la présidentielle à raboter sans cesse la langue de bois. Pour Guillaume Tabard (Le Figaro, en lien ci-dessous), « le phénomène Zemmour interpelle à la fois la sphère politique et la sphère médiatique ».