International
Le passe vaccinal en mauvaise posture face aux poids lourds
Ceux qui prédisaient que le « Convoi de la liberté » (Freedom Convoy) tournerait court se sont trompés. Les camionneurs canadiens qui ont envahi le centre d’Ottawa le 29 janvier pour protester contre le passe vaccinal et autres mesures sanitaires (cf. LSDJ n°1496 et n°1499) bloquent toujours, au bout de dix jours, la capitale fédérale avec environ 500 poids lourds dans le centre-ville où se trouvent le Parlement, la banque du Canada et le bureau du premier ministre. D’autres camions stationnent à proximité. De nombreux manifestants qui les avaient rejoints dès le début du rassemblement n’ont pas non plus lâché prise. Barrages routiers, klaxons, feux d’artifice, n’ont pas cessé.
Le dimanche 6 février, jugeant la situation « complètement hors de contrôle car ce sont les manifestants qui font la loi », le maire d’Ottawa a décrété l’état d’urgence et demandé à la police locale de rétablir l’ordre. Mais le chef de la police a répondu qu’il n’avait pas « les ressources suffisantes pour faire face de manière adéquate et efficace à cette situation », tout en continuant d’assurer la sécurité dans le reste de la ville. Il a cependant averti que toute aide apportée aux manifestants (nourriture, carburant, etc.) était désormais interdite sous peine d’arrestation immédiate des contrevenants. Une menace difficile à mettre à exécution, lui-même ayant avoué l’insuffisance de ses effectifs. Le renfort de quelque 250 membres de la gendarmerie royale du Canada – un corps de police fédéral – paraît insuffisant à débloquer la ville. Quant à l’armée (petite : 45 000 hommes, toutes armes confondues), ses chefs ne paraissent pas disposés à lui faire jouer le rôle de police réclamé à mots couverts par le chef de la police d’Ottawa.
Née du refus de certains chauffeurs routiers de se faire vacciner pour pouvoir franchir la frontière entre les États-Unis et le Canada, la manifestation a cristallisé le ras-le-bol de Canadiens plus nombreux que le pouvoir fédéral ne l'avait envisagé. La population, réputée aimer l’ordre par-dessus tout et peu encline à soutenir un quelconque mouvement contestataire, semblait jusque-là largement favorable à la vaccination. Mais les mesures sanitaires drastiques finissent pas lasser, notamment les vaccinations à répétition, de plus en plus difficiles à justifier sur le plan strictement sanitaire, et dont l’efficacité et l’innocuité font l’objet de suspicions croissantes au Canada comme ailleurs. Si la majorité de ces mesures sanitaires dépend des provinces, le pouvoir fédéral est en première ligne dans la crise déclenchée par les camionneurs contraints de se faire vacciner pour traverser la frontière avec les États-Unis. Il est dans le collimateur des manifestants, à commencer par le Premier ministre Justin Trudeau, réélu en septembre dernier. Exfiltré d’Ottawa avec sa famille touchée par le Covid, il est resté étrangement silencieux après avoir qualifié les manifestants de « minorité marginale » manipulée par l’extrême-droite, depuis sa retraite campagnarde. Il a fini par sortir de son silence lundi 7 février, lors d'un débat organisé en urgence à la Chambre des communes, pour appeler les routiers à lever leur « siège » d'Ottawa. « Il faut que ça cesse ! » a martelé le premier ministre. Mais il n’a annoncé aucune mesure concrète pour débloquer la situation, et s’est borné à déplorer les effets de l’épidémie en exhortant les Canadiens « à écouter la science » pour se faire vacciner. Bref, il est apparu en position de faiblesse, rendant son appel quelque peu dérisoire. Les partis d'opposition ont critiqué l’absence de Justin Trudeau ces derniers jours, les conservateurs l’accusant en outre d’être responsable d'une « division jamais vue dans le pays ».
Les jours prochains diront si la situation canadienne a trouvé une issue. L’exemple de ces « convois de la liberté » convergeant de divers points du pays après avoir franchi, pour certains d’entre eux, des milliers de kilomètres, a suscité des manifestations de soutien dans d’autres villes du Canada (à Québec, Toronto, Vancouver), et fait actuellement des émules en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Europe. En France, de nombreux opposants au passe vaccinal appellent sur les réseaux sociaux à « rouler sur Paris » samedi prochain, en guise de répétition avant la « convergence européenne » prévue à Bruxelles le 14 février. À suivre !
Le dimanche 6 février, jugeant la situation « complètement hors de contrôle car ce sont les manifestants qui font la loi », le maire d’Ottawa a décrété l’état d’urgence et demandé à la police locale de rétablir l’ordre. Mais le chef de la police a répondu qu’il n’avait pas « les ressources suffisantes pour faire face de manière adéquate et efficace à cette situation », tout en continuant d’assurer la sécurité dans le reste de la ville. Il a cependant averti que toute aide apportée aux manifestants (nourriture, carburant, etc.) était désormais interdite sous peine d’arrestation immédiate des contrevenants. Une menace difficile à mettre à exécution, lui-même ayant avoué l’insuffisance de ses effectifs. Le renfort de quelque 250 membres de la gendarmerie royale du Canada – un corps de police fédéral – paraît insuffisant à débloquer la ville. Quant à l’armée (petite : 45 000 hommes, toutes armes confondues), ses chefs ne paraissent pas disposés à lui faire jouer le rôle de police réclamé à mots couverts par le chef de la police d’Ottawa.
Née du refus de certains chauffeurs routiers de se faire vacciner pour pouvoir franchir la frontière entre les États-Unis et le Canada, la manifestation a cristallisé le ras-le-bol de Canadiens plus nombreux que le pouvoir fédéral ne l'avait envisagé. La population, réputée aimer l’ordre par-dessus tout et peu encline à soutenir un quelconque mouvement contestataire, semblait jusque-là largement favorable à la vaccination. Mais les mesures sanitaires drastiques finissent pas lasser, notamment les vaccinations à répétition, de plus en plus difficiles à justifier sur le plan strictement sanitaire, et dont l’efficacité et l’innocuité font l’objet de suspicions croissantes au Canada comme ailleurs. Si la majorité de ces mesures sanitaires dépend des provinces, le pouvoir fédéral est en première ligne dans la crise déclenchée par les camionneurs contraints de se faire vacciner pour traverser la frontière avec les États-Unis. Il est dans le collimateur des manifestants, à commencer par le Premier ministre Justin Trudeau, réélu en septembre dernier. Exfiltré d’Ottawa avec sa famille touchée par le Covid, il est resté étrangement silencieux après avoir qualifié les manifestants de « minorité marginale » manipulée par l’extrême-droite, depuis sa retraite campagnarde. Il a fini par sortir de son silence lundi 7 février, lors d'un débat organisé en urgence à la Chambre des communes, pour appeler les routiers à lever leur « siège » d'Ottawa. « Il faut que ça cesse ! » a martelé le premier ministre. Mais il n’a annoncé aucune mesure concrète pour débloquer la situation, et s’est borné à déplorer les effets de l’épidémie en exhortant les Canadiens « à écouter la science » pour se faire vacciner. Bref, il est apparu en position de faiblesse, rendant son appel quelque peu dérisoire. Les partis d'opposition ont critiqué l’absence de Justin Trudeau ces derniers jours, les conservateurs l’accusant en outre d’être responsable d'une « division jamais vue dans le pays ».
Les jours prochains diront si la situation canadienne a trouvé une issue. L’exemple de ces « convois de la liberté » convergeant de divers points du pays après avoir franchi, pour certains d’entre eux, des milliers de kilomètres, a suscité des manifestations de soutien dans d’autres villes du Canada (à Québec, Toronto, Vancouver), et fait actuellement des émules en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Europe. En France, de nombreux opposants au passe vaccinal appellent sur les réseaux sociaux à « rouler sur Paris » samedi prochain, en guise de répétition avant la « convergence européenne » prévue à Bruxelles le 14 février. À suivre !