International
Le panda, l’arme de séduction massive de la Chine
Deux bébés pandas viennent de voir le jour au ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher). Tous les médias se sont pâmés devant la naissance de ces deux plantigrades, pour l’instant roses et minuscules, appelés à devenir ces énormes animaux amateurs de bambous, comme leurs parents, leur mère Huan Huan, et leur père Yuan Zi.
Car la famille de pandas du zoo de Beauval vient de Chine, exemple parfait de ce que l’on appelle la "diplomatie du panda". Il ne s’agit en effet pas d’un don, mais d’un prêt, gage d’amitié de la part du géant chinois envers les pays étrangers, et arme de séduction massive… Voir un panda donne, inconsciemment, une vision positive, chaleureuse, naturelle, de la dictature chinoise. C’est donc un instrument de "soft power", comme on dit en termes diplomatiques.
Yuan Zi et Huan Huan ont été prêtés pour dix ans à la France en 2011. Un prêt qui a bien failli tomber à l’eau, en 2008, quand Carla Bruni osa rencontrer le dalaï-lama. Prêter un panda à un pays en signe de bonnes relations n’est pour autant pas une nouveauté, loin s’en faut. Cette "diplomatie du panda" remonte en fait au VIe siècle, du temps de la dynastie Tang, quand l'impératrice Wu Zetian envoya deux pandas à l'empereur japonais Tenmu, en 685. En 1941, la République de Chine, en guerre contre le Japon, offre de nouveau un panda, cette fois au Bronx, à New York. D’autres "ours chats", comme on les nomme en mandarin seront offerts au zoo de Moscou en 1957 et en 1959, puis au zoo de Pyongyang en 1965. Le fondateur du Parti communiste chinois, Mao Zedong reprendra l’idée en offrant un panda au président Khrouchtchev en 1965, puis au président américain Richard Nixon lors d’une visite d'État en 1972. Suivront des dons de pandas au Japon et à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne en 1974. Au total, entre 1957 et 1982, la Chine aura offert 23 pandas à 9 pays.
Depuis les années 1980, les pandas ne sont plus donnés mais prêtés, ou plutôt loués à prix d’or, à des zoos et à des investisseurs privés. Ainsi, la France a obtenu son couple de pandas en 2011, aujourd’hui au zoo parc de Beauval... juste après avoir scellé un accord commercial avec la Chine de 20 milliards d'euros concernant la fourniture du pays en uranium. Mais attention : si les jeunes pandas peuvent sortir du pays, à la différence de bien des citoyens chinois, ils peuvent aussi être "rapatriés" si tel ou tel pays ne mérite plus "l'amitié" de Pékin.
Cet animal fétiche du pays l’est surtout à l’export : vous ne le trouverez sur aucun billet ni aucune pièce de monnaie en Chine, contrairement à Mao. Aujourd’hui, les pandas géants ne sont plus considérés "en danger" d’extinction selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), entre politique de reboisement (notamment dans l'est du pays, dans la province du Zhejiang) et développement de réserves naturelles (67 aujourd’hui contre 13 en 1992). En dix ans, le nombre de pandas à travers le monde a ainsi augmenté de 17%. L’espèce reste toutefois "vulnérable", avec 500 pandas vivant en captivité et 2 000 à l’état sauvage en Chine. Quant au puissant Empire du Milieu, il n’est pas certain qu’il se soucie encore de cultiver une bonne image à l’étranger…
Car la famille de pandas du zoo de Beauval vient de Chine, exemple parfait de ce que l’on appelle la "diplomatie du panda". Il ne s’agit en effet pas d’un don, mais d’un prêt, gage d’amitié de la part du géant chinois envers les pays étrangers, et arme de séduction massive… Voir un panda donne, inconsciemment, une vision positive, chaleureuse, naturelle, de la dictature chinoise. C’est donc un instrument de "soft power", comme on dit en termes diplomatiques.
Yuan Zi et Huan Huan ont été prêtés pour dix ans à la France en 2011. Un prêt qui a bien failli tomber à l’eau, en 2008, quand Carla Bruni osa rencontrer le dalaï-lama. Prêter un panda à un pays en signe de bonnes relations n’est pour autant pas une nouveauté, loin s’en faut. Cette "diplomatie du panda" remonte en fait au VIe siècle, du temps de la dynastie Tang, quand l'impératrice Wu Zetian envoya deux pandas à l'empereur japonais Tenmu, en 685. En 1941, la République de Chine, en guerre contre le Japon, offre de nouveau un panda, cette fois au Bronx, à New York. D’autres "ours chats", comme on les nomme en mandarin seront offerts au zoo de Moscou en 1957 et en 1959, puis au zoo de Pyongyang en 1965. Le fondateur du Parti communiste chinois, Mao Zedong reprendra l’idée en offrant un panda au président Khrouchtchev en 1965, puis au président américain Richard Nixon lors d’une visite d'État en 1972. Suivront des dons de pandas au Japon et à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne en 1974. Au total, entre 1957 et 1982, la Chine aura offert 23 pandas à 9 pays.
Depuis les années 1980, les pandas ne sont plus donnés mais prêtés, ou plutôt loués à prix d’or, à des zoos et à des investisseurs privés. Ainsi, la France a obtenu son couple de pandas en 2011, aujourd’hui au zoo parc de Beauval... juste après avoir scellé un accord commercial avec la Chine de 20 milliards d'euros concernant la fourniture du pays en uranium. Mais attention : si les jeunes pandas peuvent sortir du pays, à la différence de bien des citoyens chinois, ils peuvent aussi être "rapatriés" si tel ou tel pays ne mérite plus "l'amitié" de Pékin.
Cet animal fétiche du pays l’est surtout à l’export : vous ne le trouverez sur aucun billet ni aucune pièce de monnaie en Chine, contrairement à Mao. Aujourd’hui, les pandas géants ne sont plus considérés "en danger" d’extinction selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), entre politique de reboisement (notamment dans l'est du pays, dans la province du Zhejiang) et développement de réserves naturelles (67 aujourd’hui contre 13 en 1992). En dix ans, le nombre de pandas à travers le monde a ainsi augmenté de 17%. L’espèce reste toutefois "vulnérable", avec 500 pandas vivant en captivité et 2 000 à l’état sauvage en Chine. Quant au puissant Empire du Milieu, il n’est pas certain qu’il se soucie encore de cultiver une bonne image à l’étranger…