
Le meilleur des mondes au rendez-vous de la rentrée de janvier
Auditionnés par les sénateurs au début de ce mois de décembre, les représentants d’Alliance Vita leur ont fait part de leurs demandes prioritaires : « Stopper la dérégulation de l’accès aux techniques artificielles de procréation humaine, refuser tout « droit à l’enfant » sans père, enrayer l’instrumentalisation de l’embryon humain et l’intensification de la sélection anténatale. »
Auditionné également par la Commission de bioéthique du Sénat le 11 décembre, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, a consacré son intervention à la recherche sur l’embryon (vidéo en lien ci-dessous, à partir de 19h22 sur ce sujet). Ayant suivi de près l’élaboration des précédentes lois de bioéthique, il constate la pente suivie par le législateur concernant la recherche sur l’embryon : « On a donc connu l’époque où la loi a interdit toute recherche (1994), puis a ouvert une dérogation temporaire (2004), puis a pérennisé cette dérogation (2011), puis a autorisé la recherche sous conditions (2013), puis a ouvert une dérogation dans la dérogation pour faciliter la recherche qui améliore la PMA (2016), puis supprime toute les conditions (2019-2020). Nous y sommes. » Ainsi, a-t-il fait observer aux sénateurs, loin de poser des garde-fous, les lois de bioéthique n’ont cessé de déréguler la recherche sur l’embryon : « Elles n’ont pas protégé la dignité de l’embryon, elles ont protégé l’intérêt des chercheurs », des laboratoires, de la technoscience. Celle-ci a en effet fait miroiter à la médecine des succès thérapeutiques à partir de l’utilisation de l’embryon humain, succès qui ne se sont pas concrétisés. Paradoxe ou fuite en avant : « Moins la recherche sur l’embryon apporte la preuve de sa pertinence, plus il faudrait l’affranchir de toute contrainte pour l’inscrire dans une finalité industrielle et commerciale » a souligné Jean-Marie Le Méné. À défaut de guérir -au prix du sacrifice d’un embryon humain- on se lance dans la production massive de cellules souches embryonnaires au profit de startups ou de sociétés à but lucratif dans une perspective utilitariste incompatible avec le principe de non-patrimonialité (indisponibilité) du corps humain. Et le président de la Fondation Lejeune de conclure : « On attend du législateur une réponse de sagesse qui ne peut pas être celle de la technique ni celle des industriels. »