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Le Groenland, 51e État américain ?
Acheter le Groenland ? C'est tout sauf une nouvelle lubie de Donald Trump. L’actuel locataire de la Maison Blanche a pourtant frisé l’incident diplomatique en annonçant l’annulation de sa visite au Danemark, après le rejet par sa Première Ministre, Mette Frederiksen, de son offre de racheter le Groenland. Mais si d’aucuns le prennent à l’ironie, le sujet est bien plus sérieux qu’il n’en a l’air, dans un contexte de fonte des glaces et d’un point de vue géostratégique et économique.
Sur le principe, d’abord, ce n’est pas la première fois que les États-Unis se disent intéressés par le rachat du Groenland, qui fait techniquement partie de l’Amérique du Nord : déjà, en 1867, l’Alaska était racheté à la Russie, et une proposition avait été faite au Danemark pour racheter Islande et Groenland. En 1946, le président Harry S. Truman avait récidivé, en vain. Par ailleurs, les Etats-Unis tels que nous les connaissons ont grandi plus d’une fois contre monnaie sonnante et trébuchante, notamment grâce à un Talleyrand se faisant convaincre (et corrompre) pour vendre les larges possessions françaises sous Napoléon. Alors que la France possédait l’équivalent de la moitié des Etats-Unis, pour Napoléon, vendre la Nouvelle-Orléans et la Louisiane était l’occasion "de donner à l'Angleterre une rivale maritime qui, tôt ou tard, abaissera son orgueil". En 1848, la "cession mexicaine" mettait fin à la guerre américano-mexicaine, et permettait aux USA de récupérer 1,36 millions de kilomètres carrés : Californie, Nevada, Utah, mais aussi une bonne partie de l’Arizona, du Colorado, du Nouveau-Mexique et du Wyoming…
Alors, le Groenland, 51e État américain ? L’emplacement s’avère tout aussi stratégique que le débouché du Mississippi jadis, face aux ambitions militaires et économiques de la Chine et de la Russie dans l'Arctique, alors que la fonte des glaces ouvre de nouvelles routes commerciales. La route du Nord raccourcit en effet énormément le trajet entre les océans Pacifique et Atlantique. Mais ce territoire de 2 millions de kilomètres carrés recouvert de glace à 85% est aussi une ressource potentielle, son sous-sol étant censé regorger de minéraux précieux (fer, or, rubis, uranium…) dont la fonte de la calotte glaciaire facilitera l’extraction, et de gisements pétroliers et gaziers.
Pour l’instant, seule la base aérienne de Thulé et ses 600 hommes veille sur place à la sécurité américaine. Et demain ? Quel avenir pour ce territoire de 56 000 habitants qui a obtenu en 1979 le statut de territoire autonome du Danemark ? Le Groenland, la Terre Verte, qui vit en majorité des 650 millions de dollars annuels versés par le Danemark, a besoin d’argent. Alors qui sait, tant Donald Trump est avant tout un commercial, un négociateur adepte du jeu de la rupture et de la réconciliation pour arriver à ses fins. La course pour l’Arctique est lancée.
Sur le principe, d’abord, ce n’est pas la première fois que les États-Unis se disent intéressés par le rachat du Groenland, qui fait techniquement partie de l’Amérique du Nord : déjà, en 1867, l’Alaska était racheté à la Russie, et une proposition avait été faite au Danemark pour racheter Islande et Groenland. En 1946, le président Harry S. Truman avait récidivé, en vain. Par ailleurs, les Etats-Unis tels que nous les connaissons ont grandi plus d’une fois contre monnaie sonnante et trébuchante, notamment grâce à un Talleyrand se faisant convaincre (et corrompre) pour vendre les larges possessions françaises sous Napoléon. Alors que la France possédait l’équivalent de la moitié des Etats-Unis, pour Napoléon, vendre la Nouvelle-Orléans et la Louisiane était l’occasion "de donner à l'Angleterre une rivale maritime qui, tôt ou tard, abaissera son orgueil". En 1848, la "cession mexicaine" mettait fin à la guerre américano-mexicaine, et permettait aux USA de récupérer 1,36 millions de kilomètres carrés : Californie, Nevada, Utah, mais aussi une bonne partie de l’Arizona, du Colorado, du Nouveau-Mexique et du Wyoming…
Alors, le Groenland, 51e État américain ? L’emplacement s’avère tout aussi stratégique que le débouché du Mississippi jadis, face aux ambitions militaires et économiques de la Chine et de la Russie dans l'Arctique, alors que la fonte des glaces ouvre de nouvelles routes commerciales. La route du Nord raccourcit en effet énormément le trajet entre les océans Pacifique et Atlantique. Mais ce territoire de 2 millions de kilomètres carrés recouvert de glace à 85% est aussi une ressource potentielle, son sous-sol étant censé regorger de minéraux précieux (fer, or, rubis, uranium…) dont la fonte de la calotte glaciaire facilitera l’extraction, et de gisements pétroliers et gaziers.
Pour l’instant, seule la base aérienne de Thulé et ses 600 hommes veille sur place à la sécurité américaine. Et demain ? Quel avenir pour ce territoire de 56 000 habitants qui a obtenu en 1979 le statut de territoire autonome du Danemark ? Le Groenland, la Terre Verte, qui vit en majorité des 650 millions de dollars annuels versés par le Danemark, a besoin d’argent. Alors qui sait, tant Donald Trump est avant tout un commercial, un négociateur adepte du jeu de la rupture et de la réconciliation pour arriver à ses fins. La course pour l’Arctique est lancée.
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