
Le financement des syndicats, un secret d’Etat !
Une fois de plus, la France se distingue. Dans tous les pays comparables au nôtre, 90 % des ressources des syndicats proviennent des cotisations de leurs membres et du placement de leurs réserves. Mais chez nous, les cotisations ne couvrent que 3 à 4 % des budgets de syndicats vidés de leurs bases d’adhérents. Pourtant ils continuent d’exercer sur les politiques économiques et sociales un poids sans rapport avec leur représentativité. La raison en est simple : les syndicats bénéficient de financements publics. Non seulement ils se nourrissent de l’argent public, mais ils profitent du paritarisme pour coloniser les caisses de retraite et de formation professionnelle (66 millions d'euros provenant de la formation atterrissent chaque année dans les caisses des syndicats et du patronat). Supposée clarifier partiellement l’origine des recettes des syndicats par un système de « financement mutualisé » (une contribution payée par les entreprises et des subventions de l’Etat) sous la houlette de l’Association de gestion du fonds paritaire national (AGFPN), la loi Sapin de mars 2014 n’a nullement rendu transparente l’utilisation de cette manne.
C’est donc l’Etat qui, pour acheter la paix sociale, maintient à flot avec nos impôts ces syndicats largement politisés. Mais attention, leur financement reste un secret d’Etat ! Fait sans précédent sous la Vème République, les parlementaires ont décidé non seulement d’enterrer mais d’interdire pendant 25 ans sous peine de 15000 euros d'amende et d'un an d'emprisonnement, la publication du rapport de la commission d’enquête conduite en novembre 2011 par le président du Conseil départemental du Loir-et-Cher et ex-député centriste Nicolas Perruchot, qui dénonçait ce financement occulte (ce rapport explosif fut néanmoins publié par Le Point du 16/02/2012 ).
Dans l’émission Radio Brunet de RMC, le 12 novembre, Eric Brunet est revenu sur ce scandale.