
Le déclin de la population mondiale ne neutralise pas la « bombe démographique »
La baisse de la population étant très contrastée selon les pays et les continents, les différentiels démographiques vont bouleverser l’équilibre géopolitique. Plus d’une vingtaine de pays encourent un effondrement démographique de plus de 50%, tels en Europe, l’Espagne (46 à 23 millions d’habitants), l’Italie (61 à 31), le Portugal (11 à 4,5) et, en Asie, le Japon (128 à 60 millions), la Thaïlande (71 à 35), la Corée du Sud (53 à 27) et la Chine : le pays le plus peuplé du monde, devenu le rival des Etats-Unis, devrait en effet chuter de quelque 1,4 milliard d’habitants aujourd’hui à 732 millions en 2100 (les Etats-Unis pourraient ainsi dépasser la Chine d'ici la fin du siècle). En cause, pour tous ces pays, la généralisation de la contraception et, s’agissant particulièrement de la Chine, l’effet d’inertie de la politique de l’enfant unique et des avortements massifs de fœtus féminins (comme en Inde). Inversement, les pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, devraient voir leur population tripler au cours de ce siècle, passant d’environ 1,03 milliard aujourd’hui à 3,07 milliards en 2100, ce qui en fait des bombes démographiques (le Nigeria passerait de 206 à 790 millions d'habitants, devenant en 2100 le deuxième pays le plus peuplé au monde derrière l'Inde mais devant la Chine).
Ce n’est évidemment pas une perspective rassurante pour l’Europe déjà confrontée à une forte pression migratoire. « L’Afrique et le monde arabe façonneront notre avenir », conclut Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet, manifestement favorable à une compensation de la dénatalité européenne par l’immigration. Souhaitons que cette prédiction soit aussi peu fiable que l’étude sur l’hydroxychloroquine récemment publiée par sa « prestigieuse » revue…