International
Le « Convoi de la liberté », une idée canadienne qui fait son chemin dans le monde
Pas plus que l’insurrection des Gilets jaunes en France, on n’avait vu venir ce que mijotaient les camionneurs canadiens. Venus de diverses régions du Canada, ils ont investi Ottawa avec leurs poids lourds, le week-end dernier (29-30 janvier) et se sont massés autour du Parlement (cf. LSDJ n°1496). Certains n’ont pas quitté la capitale fédérale dimanche soir, la plongeant « dans un étrange cauchemar, un bouchon qui s’éternise, infernal » selon Radio Canada. D’autres, qui ont dû rentrer chez eux, promettent de revenir le week-end prochain si le « Convoi de la liberté » s’y trouve encore. Le président Trudeau et sa famille -déjà à l’isolement pour cause de Covid- ont été exfiltrés dans sa résidence secondaire.
Justin Trudeau est la bête noire des manifestants à cause des restrictions sanitaires et en particulier de l’obligation vaccinale en vigueur depuis le 15 janvier ou l’isolement de 14 jours imposés aux camionneurs franchissant la frontière avec les Etats-Unis (la plus longue du monde, près de 9000 km). Mais ce jeune président, proche d’Emmanuel Macron idéologiquement et affectivement, n’est clairement pas du goût des chauffeurs routiers, vaccinés ou non (ils le sont à 90%) et de ceux qui les soutiennent. Même si les restrictions sanitaires varient au Canada selon les Etats, elles sont dans l’ensemble drastiques et, s’agissant des routiers, de portée fédérale. Le passe vaccinal est de rigueur sur tout le territoire ou plutôt était puisque le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a déclaré que le fait que lui et le premier ministre Justin Trudeau aient contracté la COVID-19, bien qu’ils aient été entièrement vaccinés, montre que l’exigence de vaccination « a fait son temps » dans sa province. Quant au Québec, il a renoncé le 1er février à son projet de « contribution santé », une taxe qui aurait visé spécifiquement les non vaccinés. Cette mesure « est venue diviser les Québécois » et l’ « on voit la grogne grandir de jour en jour », a expliqué François Legault, le Premier ministre du Québec.
Les Canadiens réputés être largement favorables aux mesures sanitaires, y compris au passe vaccinal, semblent ébranlés par le « Convoi de la liberté ». Une partie de la population s’est montrée solidaire des chauffeurs routiers en leur offrant gîte et couvert au long de leur route. A Ottawa, on a vu des policiers ravitailler les manifestants. Également en signe de solidarité, une centaine de camionneurs ont bloqué, le 29 janvier, dans le sud de l'Alberta, l'autoroute 4, une importante artère routière pour le transport des biens entre le Canada et les États-Unis. Pour le gouvernement fédéral, c’est un sérieux avertissement de la montée d’un ras-le-bol populaire. Il devient délicat de ranger ces routiers parmi les infréquentables ou « les déplorables » selon la délicate expression utilisée naguère, de l’autre côté de la frontière, par Hillary Clinton pour désigner cette catégorie de la population. « Ce sont des gens aux pensées inappropriées » a déclaré pour sa part Justin Trudeau. Abondamment diffusés par les médias, des incidents survenus en marge de la manifestation pacifique d’Ottawa, les photos d’un drapeau nazi, la profanation du monument de la ville dédié au soldat inconnu, une scène de pillage dans un centre distribuant de la soupe populaire, ne suffiront sans doute pas à convaincre l’opinion que la manifestation des routiers précipite le Canada vers le nazisme. Les Canadiens n’ont certes pas la fibre révolutionnaire des Français, mais ce ne sont pas pour autant des naïfs près à tomber dans les panneaux tendus par des provocateurs.
Quel que soit l’avenir du « Convoi de la liberté » canadien, il aura donné des idées dans le monde entier aux réfractaires au passe vaccinal et autres mesures sanitaires. En Australie, où la rigueur des restrictions sanitaires excède celle du Canada, des chauffeurs de poids lourds ont lancé à leur tour le 31 janvier des convois convergeant vers Canberra, la capitale fédérale. Pris à parti par des manifestants, le Premier ministre australien Scott Morrison a été obligé de fuir. En Europe se préparent des « convois de la liberté » à destination de Bruxelles. Le mot-dièse #Convoidelaliberté fleurit sur les réseaux sociaux. Un grand rendez-vous de protestataires faisant leur jonction de plusieurs pays d’Europe est prévu à Bruxelles le 14 février. La fronde s’organise également en Suisse où des opposants aux mesures sanitaires sont appelés à rejoindre Berne, la capitale fédérale, avec leurs camions, leurs voitures, leurs motos, leurs vélos et même leurs tracteurs.
Justin Trudeau est la bête noire des manifestants à cause des restrictions sanitaires et en particulier de l’obligation vaccinale en vigueur depuis le 15 janvier ou l’isolement de 14 jours imposés aux camionneurs franchissant la frontière avec les Etats-Unis (la plus longue du monde, près de 9000 km). Mais ce jeune président, proche d’Emmanuel Macron idéologiquement et affectivement, n’est clairement pas du goût des chauffeurs routiers, vaccinés ou non (ils le sont à 90%) et de ceux qui les soutiennent. Même si les restrictions sanitaires varient au Canada selon les Etats, elles sont dans l’ensemble drastiques et, s’agissant des routiers, de portée fédérale. Le passe vaccinal est de rigueur sur tout le territoire ou plutôt était puisque le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a déclaré que le fait que lui et le premier ministre Justin Trudeau aient contracté la COVID-19, bien qu’ils aient été entièrement vaccinés, montre que l’exigence de vaccination « a fait son temps » dans sa province. Quant au Québec, il a renoncé le 1er février à son projet de « contribution santé », une taxe qui aurait visé spécifiquement les non vaccinés. Cette mesure « est venue diviser les Québécois » et l’ « on voit la grogne grandir de jour en jour », a expliqué François Legault, le Premier ministre du Québec.
Les Canadiens réputés être largement favorables aux mesures sanitaires, y compris au passe vaccinal, semblent ébranlés par le « Convoi de la liberté ». Une partie de la population s’est montrée solidaire des chauffeurs routiers en leur offrant gîte et couvert au long de leur route. A Ottawa, on a vu des policiers ravitailler les manifestants. Également en signe de solidarité, une centaine de camionneurs ont bloqué, le 29 janvier, dans le sud de l'Alberta, l'autoroute 4, une importante artère routière pour le transport des biens entre le Canada et les États-Unis. Pour le gouvernement fédéral, c’est un sérieux avertissement de la montée d’un ras-le-bol populaire. Il devient délicat de ranger ces routiers parmi les infréquentables ou « les déplorables » selon la délicate expression utilisée naguère, de l’autre côté de la frontière, par Hillary Clinton pour désigner cette catégorie de la population. « Ce sont des gens aux pensées inappropriées » a déclaré pour sa part Justin Trudeau. Abondamment diffusés par les médias, des incidents survenus en marge de la manifestation pacifique d’Ottawa, les photos d’un drapeau nazi, la profanation du monument de la ville dédié au soldat inconnu, une scène de pillage dans un centre distribuant de la soupe populaire, ne suffiront sans doute pas à convaincre l’opinion que la manifestation des routiers précipite le Canada vers le nazisme. Les Canadiens n’ont certes pas la fibre révolutionnaire des Français, mais ce ne sont pas pour autant des naïfs près à tomber dans les panneaux tendus par des provocateurs.
Quel que soit l’avenir du « Convoi de la liberté » canadien, il aura donné des idées dans le monde entier aux réfractaires au passe vaccinal et autres mesures sanitaires. En Australie, où la rigueur des restrictions sanitaires excède celle du Canada, des chauffeurs de poids lourds ont lancé à leur tour le 31 janvier des convois convergeant vers Canberra, la capitale fédérale. Pris à parti par des manifestants, le Premier ministre australien Scott Morrison a été obligé de fuir. En Europe se préparent des « convois de la liberté » à destination de Bruxelles. Le mot-dièse #Convoidelaliberté fleurit sur les réseaux sociaux. Un grand rendez-vous de protestataires faisant leur jonction de plusieurs pays d’Europe est prévu à Bruxelles le 14 février. La fronde s’organise également en Suisse où des opposants aux mesures sanitaires sont appelés à rejoindre Berne, la capitale fédérale, avec leurs camions, leurs voitures, leurs motos, leurs vélos et même leurs tracteurs.