
L'alarmante raréfaction des animaux sauvages
Déforestation, pesticides, épuisement ou artificialisation des sols, extraction minière, urbanisation, le problème est mondial, même si les attaques contre la biodiversité sont plus spectaculaires en Afrique ou en Amérique latine. Mais avant de pointer du doigt un pays comme le Brésil pour la déforestation massive qu'il pratique pour cultiver du soja, il faut remarquer qu'en important ce soja pour nourrir nos poulets, nous poussons à cette déforestation, observe le responsable agriculture et alimentation de WWF-France. Il fait une remarque analogue à propos de la diminution des zones humides où vivent 10 % des espèces d'animaux sauvages connues dans le monde : en France, la surface des zones humides a été divisée par deux en trente ans, entraînant une chute de 60 % de la biodiversité (83 % depuis 1970 dans le monde).
Marco Lambertini, directeur général du WWF International, lance un appel d'urgence aux nations pour « un nouvel accord global pour la nature et les hommes ». « Préserver la nature ce n'est pas juste protéger les tigres, pandas, baleines », souligne-t-il. « C'est bien plus vaste : il ne peut y avoir de futur sain et prospère pour les hommes sur une planète au climat déstabilisé, aux océans épuisés, au sol dégradé et aux forêts vidées, une planète dépouillée de sa biodiversité ».
A la Conférence mondiale sur la biodiversité, programmée en 2020 à Pékin, les Etats seront appelés à renforcer leurs engagements pour protéger la nature. Se mettront-ils d'accord ? L'espoir viendra peut-être de l'économie qui commence à souffrir de la dégradation de la nature, par exemple avec la diminution du stock de pêche ou du rendement des céréales. Les intérêts économiques de l'industrie agroalimentaire finiront peut-être par prendre le relais de considérations éthiques moins contraignantes…