International
La victoire des Talibans n’est pas tragique seulement pour l’Afghanistan
Entrés sans coup férir à Kaboul, les Talibans contrôlent à présent presque tout le pays. Cette catastrophe n’est pas une surprise pour tous ceux qui ont suivi les péripéties de ce pays depuis près de deux siècles et les échecs occidentaux successifs (britanniques, russes, américains) à le pacifier. Aujourd’hui, militairement et diplomatiquement, le fiasco est total. Les Américains en portent la principale responsabilité à cause de la précipitation et de l’impréparation de leur retrait et de la naïveté dont ils ont fait preuve vis-à-vis des autorités afghanes corrompues (comme jadis au Sud-Vietnam). Les 300 000 soldats gouvernementaux suréquipés dont se targuait encore le 8 juillet Joe Biden (cf. LSDJ 1361) n’étaient que des fantômes destinés à enrichir leurs chefs.
La victoire des Talibans, aidés en sous-main par le Pakistan (le pays où Ben Laden avait trouvé refuge), a des répercussions mondiales. La Chine s’est empressée de pointer du doigt la désinvolture avec laquelle les Américains, une fois de plus, abandonnent leurs alliés. Pékin et Moscou ont aussitôt noué des contacts avec le nouveau pouvoir à Kaboul. La position stratégique de l’Afghanistan, les richesses du sous-sol afghan, notamment en métaux rares, expliquent cet empressement.
En Afghanistan, les principaux perdants sont les citadins qui avaient commencé à vivre comme dans d’autres villes du monde à la mode occidentale, et qui perdent d’un coup tout ce que celle-ci leur avait donné de positif en termes de liberté, d’instruction, de santé, de développement, d’art de vivre, loin des mœurs tribales et de l’islam primitif des montagnes afghanes. À quoi s’ajoute bien sûr le statut des femmes redevenues du jour au lendemain, comme entre 1996 et 2001, lors de la première conquête du pays par les Talibans, des êtres inférieurs, assujettis aux hommes, maris, pères, frères, à l’instar de leurs consœurs dans les pays régis par la charia.
Dans les pays occidentaux et notamment européens, la question qui se pose maintenant est de savoir si les Talibans au pouvoir se contenteront ou non d’un « califat » réduit à l’Afghanistan. Selon Cédric Bannel, énarque et ancien diplomate familier de l’Afghanistan (Le Figaro du 20 août), le mouvement taliban serait en effet partagé entre un courant islamo-nationaliste donnant la priorité à l’instauration de la pureté de l’islam dans le pays débarrassé de toute influence occidentale, et un courant islamo-internationaliste voulant exporter le djihad sur la Terre entière. Mais on ne voit pas pourquoi les deux options seraient incompatibles. La mise sous surveillance en France, le 23 août, de cinq Afghans fraîchement exfiltrés de Kaboul avec d’autres réfugiés mais soupçonnés d’être des Talibans, vient renforcer les craintes que de nouveaux attentats sanctionnent une générosité pas assez regardante.
Connaissant de très longue date la dangerosité et la duplicité islamiques, les minorités religieuses des pays musulmans redoutent que la victoire des Talibans dope les fanatiques islamistes et aggrave les discriminations et les persécutions qui leur sont infligées. L’inquiétude de ces minorités, notamment chrétiennes, est maximale au Pakistan, dont les autorités sont soupçonnées d’avoir largement contribué à la victoire des Talibans. C’est aussi le cas au Bangladesh, troisième plus grand pays à majorité musulmane au monde après l'Indonésie et le Pakistan. À Dacca, le ministre bangladais des Affaires étrangères s’est empressé de reconnaître le nouveau régime de Kaboul. Au Bengladesh, relève Vatican News (en lien ci-dessous), les mouvements islamistes radicaux liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ont multiplié ces dernières années les attentats, attaques et assassinats ciblés contre des missionnaires, des chefs religieux, des blogueurs et des coopérateurs.
La victoire des Talibans, aidés en sous-main par le Pakistan (le pays où Ben Laden avait trouvé refuge), a des répercussions mondiales. La Chine s’est empressée de pointer du doigt la désinvolture avec laquelle les Américains, une fois de plus, abandonnent leurs alliés. Pékin et Moscou ont aussitôt noué des contacts avec le nouveau pouvoir à Kaboul. La position stratégique de l’Afghanistan, les richesses du sous-sol afghan, notamment en métaux rares, expliquent cet empressement.
En Afghanistan, les principaux perdants sont les citadins qui avaient commencé à vivre comme dans d’autres villes du monde à la mode occidentale, et qui perdent d’un coup tout ce que celle-ci leur avait donné de positif en termes de liberté, d’instruction, de santé, de développement, d’art de vivre, loin des mœurs tribales et de l’islam primitif des montagnes afghanes. À quoi s’ajoute bien sûr le statut des femmes redevenues du jour au lendemain, comme entre 1996 et 2001, lors de la première conquête du pays par les Talibans, des êtres inférieurs, assujettis aux hommes, maris, pères, frères, à l’instar de leurs consœurs dans les pays régis par la charia.
Dans les pays occidentaux et notamment européens, la question qui se pose maintenant est de savoir si les Talibans au pouvoir se contenteront ou non d’un « califat » réduit à l’Afghanistan. Selon Cédric Bannel, énarque et ancien diplomate familier de l’Afghanistan (Le Figaro du 20 août), le mouvement taliban serait en effet partagé entre un courant islamo-nationaliste donnant la priorité à l’instauration de la pureté de l’islam dans le pays débarrassé de toute influence occidentale, et un courant islamo-internationaliste voulant exporter le djihad sur la Terre entière. Mais on ne voit pas pourquoi les deux options seraient incompatibles. La mise sous surveillance en France, le 23 août, de cinq Afghans fraîchement exfiltrés de Kaboul avec d’autres réfugiés mais soupçonnés d’être des Talibans, vient renforcer les craintes que de nouveaux attentats sanctionnent une générosité pas assez regardante.
Connaissant de très longue date la dangerosité et la duplicité islamiques, les minorités religieuses des pays musulmans redoutent que la victoire des Talibans dope les fanatiques islamistes et aggrave les discriminations et les persécutions qui leur sont infligées. L’inquiétude de ces minorités, notamment chrétiennes, est maximale au Pakistan, dont les autorités sont soupçonnées d’avoir largement contribué à la victoire des Talibans. C’est aussi le cas au Bangladesh, troisième plus grand pays à majorité musulmane au monde après l'Indonésie et le Pakistan. À Dacca, le ministre bangladais des Affaires étrangères s’est empressé de reconnaître le nouveau régime de Kaboul. Au Bengladesh, relève Vatican News (en lien ci-dessous), les mouvements islamistes radicaux liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ont multiplié ces dernières années les attentats, attaques et assassinats ciblés contre des missionnaires, des chefs religieux, des blogueurs et des coopérateurs.