Écologie
La vallée de Chamonix n’est pas toute la France !
En se mettant en scène devant la Mer de Glace attaquée par le réchauffement climatique (12-13 février), Emmanuel Macron joue la carte verte et blanche, un « joker » brandi devant l’opinion avant les élections municipales qui s’annoncent favorables aux « Verts ». Il n'est pas sûr pourtant que le symbole soit beaucoup plus convaincant que les 20 mesures écologiques imposées aux agents de l’Etat par Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique (exemple : une gourde distribuée en cadeau de Noël au personnel de l’Elysée, pour remplacer les bouteilles en plastique…) Si beaucoup de Français ont peur du « grand réchauffement », ils doutent de l’engagement du gouvernement à le combattre comme ils doutent de la volonté de La République en Marche de s’opposer au « grand remplacement ». Ne serait-ce qu’en raison des gages que la majorité donne par ailleurs au libre-échange – très mauvais pour la planète ! – et à l’immigration présentée comme une « chance pour la France » pour compenser la dénatalité et la pénurie de main-d’œuvre.
S’agissant du climat, on a entendu la réponse des Gilets jaunes aux taxes supposées réduire l’empreinte carbone des Français : « Vous nous parlez de la fin du monde, on vous parle de la fin du mois ». Chacun peut se laisser convaincre qu’il faut agir d’urgence pour certains sites, telle la vallée de Chamonix polluée à l’extrême par les camions qui y déferlent, ou pour le Mont Blanc assailli par les touristes, ou encore pour protéger notre littoral de la submersion. Mais l’enthousiasme des Français pour la lutte contre le réchauffement climatique se refroidit quand elle implique de nouvelles taxes dont la seule destination évidente est le renflouement des caisses de l’Etat. Si « l'art de l'impôt consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus de plumes avec le moins possible de cris » (Colbert), le gouvernement est loin de l’objectif désigné par le ministre des finances de Louis XIV.
Le soupçon des Français d’être arnaqués au nom de l’écologie ne peut que croître et se fortifier devant les comparatifs des pays bons et mauvais élèves en matière de pollution et d’empreinte carbone. Si le bilan des émissions de gaz à effet de serre en France n'est pas à la hauteur des engagements de l'Accord de Paris (2015), c’est que celui-ci était irréaliste. Aucun des géants de la planète, Etats-Unis, Chine, Inde, n’avait la ferme intention de s’y tenir dans les délais impartis (Trump l’ayant, quant à lui, dénoncé en 2017). Le fait est que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne cessent de croître : +0,6% en 2019 selon le Global carbon project (GCP). L'utilisation de charbon par la Chine (9,53 milliards de tonnes de CO2 émises en 2018), par les Etats-Unis (5,15 milliards), et par l'Union européenne (3,48 milliards de tonnes) a certes diminué, mais le charbon reste une énergie prisée dans les pays émergents. Paradoxe : la Chine baisse ses émissions pour protéger sa population mais continue d’exporter massivement ses techniques et brevets liés au charbon, notamment en Asie. Ailleurs, le recul du charbon a été compensé par une plus grande utilisation de pétrole et de gaz naturel, qui ne sont guère meilleurs pour la planète. Par comparaison avec la plupart des pays du monde dont, en Europe, l’Allemagne et la Pologne, la France paraît très vertueuse grâce au nucléaire qui assure environ 70% de la production d'électricité (qui pose, certes, d’autres problèmes, dont celui de l’enfouissement des déchets nucléaires). Au total, la France n’émet que 0,9% des émissions de CO2 dans le monde… quand la Chine en émet plus de 28% et les Etats-Unis plus de 14%. Les Français mériteraient donc d’être chaudement félicités plutôt que surtaxés !
S’agissant du climat, on a entendu la réponse des Gilets jaunes aux taxes supposées réduire l’empreinte carbone des Français : « Vous nous parlez de la fin du monde, on vous parle de la fin du mois ». Chacun peut se laisser convaincre qu’il faut agir d’urgence pour certains sites, telle la vallée de Chamonix polluée à l’extrême par les camions qui y déferlent, ou pour le Mont Blanc assailli par les touristes, ou encore pour protéger notre littoral de la submersion. Mais l’enthousiasme des Français pour la lutte contre le réchauffement climatique se refroidit quand elle implique de nouvelles taxes dont la seule destination évidente est le renflouement des caisses de l’Etat. Si « l'art de l'impôt consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus de plumes avec le moins possible de cris » (Colbert), le gouvernement est loin de l’objectif désigné par le ministre des finances de Louis XIV.
Le soupçon des Français d’être arnaqués au nom de l’écologie ne peut que croître et se fortifier devant les comparatifs des pays bons et mauvais élèves en matière de pollution et d’empreinte carbone. Si le bilan des émissions de gaz à effet de serre en France n'est pas à la hauteur des engagements de l'Accord de Paris (2015), c’est que celui-ci était irréaliste. Aucun des géants de la planète, Etats-Unis, Chine, Inde, n’avait la ferme intention de s’y tenir dans les délais impartis (Trump l’ayant, quant à lui, dénoncé en 2017). Le fait est que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne cessent de croître : +0,6% en 2019 selon le Global carbon project (GCP). L'utilisation de charbon par la Chine (9,53 milliards de tonnes de CO2 émises en 2018), par les Etats-Unis (5,15 milliards), et par l'Union européenne (3,48 milliards de tonnes) a certes diminué, mais le charbon reste une énergie prisée dans les pays émergents. Paradoxe : la Chine baisse ses émissions pour protéger sa population mais continue d’exporter massivement ses techniques et brevets liés au charbon, notamment en Asie. Ailleurs, le recul du charbon a été compensé par une plus grande utilisation de pétrole et de gaz naturel, qui ne sont guère meilleurs pour la planète. Par comparaison avec la plupart des pays du monde dont, en Europe, l’Allemagne et la Pologne, la France paraît très vertueuse grâce au nucléaire qui assure environ 70% de la production d'électricité (qui pose, certes, d’autres problèmes, dont celui de l’enfouissement des déchets nucléaires). Au total, la France n’émet que 0,9% des émissions de CO2 dans le monde… quand la Chine en émet plus de 28% et les Etats-Unis plus de 14%. Les Français mériteraient donc d’être chaudement félicités plutôt que surtaxés !