
La République en Marche est en panne
Le résultat final de ces élections législatives partielles qui se déroulent en Seine-Maritime, à la Réunion, dans le Haut-Rhin, les Yvelines, le Maine-et-Loire et le Val-de-Marne, paraît déjà largement établi : la droite devrait conserver ses fiefs du Haut-Rhin et du Maine-et-Loire, et la gauche ceux de La Réunion, de Seine-Maritime et dans le Val-de-Marne. Dans les Yvelines, à l’issue du premier tour, le candidat LR Philippe Benassaya, maire et conseiller départemental de Bois-d'Arcy, était en tête avec près d'un tiers des suffrages (36,7%) devant Sandrine Grandgambe (24,9%), candidate de la gauche et des écologistes, soutenue notamment par Benoît Hamon, ancien député de la circonscription (2011-2017). Il sera intéressant d’observer dimanche prochain le score des écologistes présents au second tour non seulement dans les Yvelines, mais dans le Haut-Rhin et le Val-de-Marne. On verra alors si les « sorties » des maires EELV sur le Tour de France, la 5G et le sapin de Noël qui viennent de défrayer la chronique (cf. LSDJ n°1066) ont découragé les électeurs écologistes. De toute façon, « verts » ou non, les électeurs ne se sont pas précipités pour voter dimanche dernier, c’est un euphémisme : près de quatre électeurs sur cinq ne se sont pas rendus aux urnes dans les six circonscriptions concernées par ce premier tour. L’abstention a atteint des records historiques : 79% dans la 1ère circonscription du Haut-Rhin, 80% dans les Yvelines, 82% dans la 5e de Seine-Maritime et dans la 3e de Maine-et-Loire, et 84% dans la 1ère de la Réunion !
Mais la crise qui ébranle la majorité a connu un signal plus fort que cette défaite électorale avec la démission, dès le lendemain, du n°2 de LREM, Pierre Person. Non seulement il a quitté la direction « pour donner un nouveau souffle au parti », a-t-il expliqué au Monde (21 septembre), mais il « invite tous ceux qui veulent bâtir les succès de demain à quitter eux aussi leurs fonctions à la tête du parti pour écrire une nouvelle page » et « se réinventer ». Il estime en effet que le parti « ne produit plus d'idées nouvelles » et qu’il n’est pas « en mesure d'affronter (la) nouvelle étape du quinquennat ». Sur le fond, ce député issu de la gauche reproche au macronisme de pratiquer « l’effacement » des différences au sein de LREM (dont il reste membre) : « Notre unité ne doit pas se résumer à l'unanimité ou à une synthèse molle ».
Le résultat de cette défaite et de cette démission ne s’est pas fait attendre : quelques heures plus tard, au soir du lundi 21 septembre, le « bureau exécutif » de LREM a tenu une réunion des plus houleuses, selon l’Obs (en lien ci-dessous) : « Les menaces de démission et amabilités en tout genre ont fusé ». Sacha Houlié, député de la Vienne, et Aurore Bergé porte-parole du parti, ont immédiatement démissionné du bureau exécutif de LREM. « Le malaise est profond dans notre mouvement. Nous ne savons plus qui nous sommes et ce que nous portons », a déclaré Aurore Bergé.