
La pression migratoire sur la France bat ses propres records
Non seulement les chiffres officiels des demandeurs d’asile sont alarmants, mais ils seraient minimisés selon Eurostat. L'office statistique européen a récemment signifié aux autorités françaises que, depuis plusieurs années, les données qu’elles lui fournissent sur le nombre de personnes déposant une demande d'asile en France sont faussées. En effet, elles ne tiennent pas compte des « dublinés » (les demandeurs sous procédure des accords de Dublin), c’est-à-dire de ceux qui requièrent l'asile auprès d'un pays européen après être entrés dans l'UE par le biais d'un autre. Ainsi, chaque mois, des milliers de migrants ne seraient pas intégrés au total des demandes d'asile déposées en France. Or voilà dix ans que l'administration française a été avertie du problème, relève CheckNews, le service de presse de l'entité européenne. Dix ans, mais elle n’y a toujours pas remédié, alors même que les directives européennes « demandent explicitement aux pays de compter les candidats soumis à la procédure de Dublin », souligne CheckNews. En cause, les mauvaises statistiques françaises, mais aussi la volonté manifeste de minimiser le nombre de migrants en ne tenant pas compte de ceux qui sont supposés migrer vers un autre pays. Comme disait Mark Twain, « il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. »
D’où sont venus principalement les demandeurs d’asile en 2019 ? D’Afghanistan, de Guinée, de Géorgie, d’Albanie et du Bangladesh, selon la DGEF. Comme ceux d’Afrique du Nord, il s’agit essentiellement de migrants économiques, non de réfugiés politiques (le ministère de l’Intérieur reconnaît lui-même une « anomalie » concernant les migrants géorgiens et albanais, dont les pays d'origine sont considérés comme « sûrs »). Alors que le président de la République annonce l’ouverture d’un débat (un de plus !) sur l’immigration, beaucoup estiment que ce sont non seulement les conditions d’asile, mais aussi d’accès à la citoyenneté française qu’il faut réviser, à commencer par le droit du sol. En outre, il semble inéluctable de remettre en cause la législation européenne sur une série de « droits » supranationaux, dont les conditions du regroupement familial.