Santé
La mortalité infantile repart à la hausse en France
C’est un chiffre passé strictement inaperçu en ces temps électoraux, et pourtant essentiel : pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale, la mortalité infantile a augmenté.
La France n’est décidément pas un pays nordique. Si nous avions été la Finlande ou la Suède, la mort de 1200 enfants de moins de un an aurait peut-être pu être évitée. Un constat d’une dureté sans nom pour les parents ayant vécu une telle épreuve. Pourtant, c’est ce que souligne une étude parue tout récemment dans la revue scientifique The Lancet Regional Health Europe. La mortalité infantile avait connu dans l’Hexagone une baisse continue de l’après-guerre à la fin des années 2000. Voici pourtant que le taux de décès d’enfants de moins de un an augmente de nouveau depuis 2012. Il est ainsi passé de 3,32 décès pour 1000 naissances en 2012 à 3,56 décès pour 1000 naissances en 2019. L'augmentation des décès serait de 7% en dix ans. Difficile pour autant d’en saisir les causes exactes, même si des critères de santé de la mère avant et pendant la grossesse jouent sans doute : obésité, tabagisme mais aussi âge plus élevé : en parallèle de la multiplication des grossesses multiples, de plus en plus de mères sont âgées de plus de 40 ans.
Faute de pouvoir être fixé avec certitude sur les raisons de cette augmentation des décès de tous jeunes bébés, les auteurs de l’étude appellent à analyser chaque décès, comme c’est d’ailleurs le cas pour la mortalité maternelle depuis déjà une vingtaine d’années. Les taux les plus élevés de mortalité infantile se situent aux Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis. Preuve que l’accès aux soins comme la précarité peuvent contribuer à cette hausse. Serait-elle le symptôme d’une fracture sociale plus profonde ? C’est possible, et plus encore alors que de nombreuses petites maternités ont été fermées pour des raisons d’économies. Au total, la politique de réduction des coûts menée par les ministères de la Santé successifs auront entraîné la disparition de 338 maternités sur 835 entre 1997 et 2019. Soit la disparition de 40% d’entre elles en moins de vingt ans. Or éloigner les maternités du domicile, c’est aussi prendre le risque de multiplier des accouchements en urgence, mettant en danger la santé de la mère comme de son enfant. "L’augmentation historique récente de la mortalité infantile depuis 2012 en France doit inciter à une enquête approfondie urgente pour en comprendre les causes et préparer des actions correctives", estiment les chercheurs à l’origine de cette étude. Malgré ces résultats inquiétants, "la réduction de la mortalité infantile en France n'a pas été identifiée comme une cible prioritaire par les autorités de santé publique et aucune analyse approfondie n'a été menée en France."
La France n’est décidément pas un pays nordique. Si nous avions été la Finlande ou la Suède, la mort de 1200 enfants de moins de un an aurait peut-être pu être évitée. Un constat d’une dureté sans nom pour les parents ayant vécu une telle épreuve. Pourtant, c’est ce que souligne une étude parue tout récemment dans la revue scientifique The Lancet Regional Health Europe. La mortalité infantile avait connu dans l’Hexagone une baisse continue de l’après-guerre à la fin des années 2000. Voici pourtant que le taux de décès d’enfants de moins de un an augmente de nouveau depuis 2012. Il est ainsi passé de 3,32 décès pour 1000 naissances en 2012 à 3,56 décès pour 1000 naissances en 2019. L'augmentation des décès serait de 7% en dix ans. Difficile pour autant d’en saisir les causes exactes, même si des critères de santé de la mère avant et pendant la grossesse jouent sans doute : obésité, tabagisme mais aussi âge plus élevé : en parallèle de la multiplication des grossesses multiples, de plus en plus de mères sont âgées de plus de 40 ans.
Faute de pouvoir être fixé avec certitude sur les raisons de cette augmentation des décès de tous jeunes bébés, les auteurs de l’étude appellent à analyser chaque décès, comme c’est d’ailleurs le cas pour la mortalité maternelle depuis déjà une vingtaine d’années. Les taux les plus élevés de mortalité infantile se situent aux Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis. Preuve que l’accès aux soins comme la précarité peuvent contribuer à cette hausse. Serait-elle le symptôme d’une fracture sociale plus profonde ? C’est possible, et plus encore alors que de nombreuses petites maternités ont été fermées pour des raisons d’économies. Au total, la politique de réduction des coûts menée par les ministères de la Santé successifs auront entraîné la disparition de 338 maternités sur 835 entre 1997 et 2019. Soit la disparition de 40% d’entre elles en moins de vingt ans. Or éloigner les maternités du domicile, c’est aussi prendre le risque de multiplier des accouchements en urgence, mettant en danger la santé de la mère comme de son enfant. "L’augmentation historique récente de la mortalité infantile depuis 2012 en France doit inciter à une enquête approfondie urgente pour en comprendre les causes et préparer des actions correctives", estiment les chercheurs à l’origine de cette étude. Malgré ces résultats inquiétants, "la réduction de la mortalité infantile en France n'a pas été identifiée comme une cible prioritaire par les autorités de santé publique et aucune analyse approfondie n'a été menée en France."