Société
La menace du terrorisme islamique reste omniprésente en France
« Le risque terroriste d'origine sunnite demeure la principale menace à laquelle est confronté notre pays » a déclaré le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin s’exprimait au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) le 31 août, deux jours avant l’ouverture du procès des complices des assassins de janvier 2015 (attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo à Paris, contre une policière municipale à Montrouge, puis contre les clients et le personnel de l'Hyper Cacher de Vincennes – au total 17 morts). « Depuis 2013, 61 attentats ont été déjoués, dont 32 depuis 2017 ; au début de l'année encore, un projet d'ampleur a été déjoué », a précisé le ministre. « Depuis 2017, a-t-il ajouté, ce sont dix attaques qui ont abouti, sur le territoire national, à la mort de vingt personnes ». Rappelons qu’entre 2013 et 2017, la prévention n’a pas empêché les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (notamment au Bataclan) et sa périphérie (130 morts, 413 blessés), ni celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts, 458 blessés), pour ne citer que les plus meurtriers.
À la menace d’actions d’envergure téléguidées par l’État islamique, a poursuivi le ministre de l’Intérieur, s’ajoute la « menace endogène », celle qui plane « dans nos murs », « nourrie par la propagande des groupes terroristes, inspirée par les vétérans du djihad, mais également par l'emprise des tenants d'un islam radical s'efforçant » d'avoir la main « sur nos quartiers ». Selon Gérald Darmanin, « la menace représentée par des individus adeptes d'un islam radical, sensibles à la propagande, mais non nécessairement liés à un groupe constitué, devient un défi croissant pour les services de renseignement qui assurent aujourd'hui le suivi de 8 132 individus inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). »
C’est l’action individuelle, ce « djihad du pauvre » (pour reprendre l’expression d’Éric Zemmour qui faisait sa rentrée sur Cnews, le 31 août), qui constitue la menace la moins prévisible. La tâche des services anti-terroristes est encore accrue par le suivi des « 505 détenus terroristes islamistes en lien avec la mouvance islamiste » actuellement détenus, plus les « 702 détenus de droit commun susceptibles de radicalisation », auxquels s’ajoutent ceux qui ont purgé leur peine ! C’est encore le ministre de l’Intérieur qui le dit : « Le défi sécuritaire est majeur pour les services de renseignement. En 2020, les prévisions de libération sont évaluées à 45 détenus condamnés pour des faits d'association de malfaiteurs terroristes (…). Ce chiffre connaîtra une nouvelle hausse en 2021 avec la sortie prévisionnelle de 63 terroristes islamistes condamnés. » Ces prévisions pourraient être aggravées par des actions de terroristes ayant passé la frontières mêlés à des immigrés pour fomenter de nouveaux attentats sur notre sol, comme en préparait la cellule démantelée à Brest fin janvier.
Peut-on vraiment laisser ces bombes humaines libres de leurs mouvements une fois purgées leurs peines sachant que le risque de récidive est estimé à « plus de 60% » ? Cette estimation a été citée le 31 août sur Europe 1 par François Molins, l'actuel procureur général près la Cour de cassation et ancien procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris au moment de l'attentat de Charlie Hebdo. Or nous restons dangereusement démunis sur le plan judiciaire. La loi expérimentale sur le terrorisme votée le 30 octobre 2017 pour sortir du régime de l'état d'urgence sous lequel la France vivait depuis le 14 novembre 2015, autorise de prendre à titre provisoire des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance. Elle est en vigueur jusqu'au 31 décembre et sera sans doute prolongée d'un semestre par le Parlement. Mais il faudra ensuite la pérenniser. Quelle sera alors la décision du Conseil constitutionnel ?
Les Français auraient du mal à comprendre que les « Sages » réitèrent l’« exploit » qu’ils ont accompli le 7 août, en pleine torpeur estivale, en censurant la proposition de loi instaurant des mesures de sûreté pour les détenus islamistes sortant de prison. Adoptée fin juillet, elle devait permettre à l'autorité judiciaire d'imposer aux personnes condamnées à au moins cinq ans de prison pour des faits de terrorisme, le port d'un bracelet électronique, l'obligation de pointer régulièrement auprès des forces de l'ordre, et l'interdiction de paraître dans certains lieux ou de rencontrer certaines personnes. Était-ce exorbitant au regard du péril encouru ? Même le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qu’offusque l’expression « ensauvagement de la société » reprise par Gérald Darmanin, et pour qui « le sentiment d'insécurité » est « de l'ordre du fantasme » (sic : Europe 1, 1er septembre), s’y était résigné… Mais pas les « Sages » dont on se demande s’ils vivent encore dans le même monde que nous.
À la menace d’actions d’envergure téléguidées par l’État islamique, a poursuivi le ministre de l’Intérieur, s’ajoute la « menace endogène », celle qui plane « dans nos murs », « nourrie par la propagande des groupes terroristes, inspirée par les vétérans du djihad, mais également par l'emprise des tenants d'un islam radical s'efforçant » d'avoir la main « sur nos quartiers ». Selon Gérald Darmanin, « la menace représentée par des individus adeptes d'un islam radical, sensibles à la propagande, mais non nécessairement liés à un groupe constitué, devient un défi croissant pour les services de renseignement qui assurent aujourd'hui le suivi de 8 132 individus inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). »
C’est l’action individuelle, ce « djihad du pauvre » (pour reprendre l’expression d’Éric Zemmour qui faisait sa rentrée sur Cnews, le 31 août), qui constitue la menace la moins prévisible. La tâche des services anti-terroristes est encore accrue par le suivi des « 505 détenus terroristes islamistes en lien avec la mouvance islamiste » actuellement détenus, plus les « 702 détenus de droit commun susceptibles de radicalisation », auxquels s’ajoutent ceux qui ont purgé leur peine ! C’est encore le ministre de l’Intérieur qui le dit : « Le défi sécuritaire est majeur pour les services de renseignement. En 2020, les prévisions de libération sont évaluées à 45 détenus condamnés pour des faits d'association de malfaiteurs terroristes (…). Ce chiffre connaîtra une nouvelle hausse en 2021 avec la sortie prévisionnelle de 63 terroristes islamistes condamnés. » Ces prévisions pourraient être aggravées par des actions de terroristes ayant passé la frontières mêlés à des immigrés pour fomenter de nouveaux attentats sur notre sol, comme en préparait la cellule démantelée à Brest fin janvier.
Peut-on vraiment laisser ces bombes humaines libres de leurs mouvements une fois purgées leurs peines sachant que le risque de récidive est estimé à « plus de 60% » ? Cette estimation a été citée le 31 août sur Europe 1 par François Molins, l'actuel procureur général près la Cour de cassation et ancien procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris au moment de l'attentat de Charlie Hebdo. Or nous restons dangereusement démunis sur le plan judiciaire. La loi expérimentale sur le terrorisme votée le 30 octobre 2017 pour sortir du régime de l'état d'urgence sous lequel la France vivait depuis le 14 novembre 2015, autorise de prendre à titre provisoire des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance. Elle est en vigueur jusqu'au 31 décembre et sera sans doute prolongée d'un semestre par le Parlement. Mais il faudra ensuite la pérenniser. Quelle sera alors la décision du Conseil constitutionnel ?
Les Français auraient du mal à comprendre que les « Sages » réitèrent l’« exploit » qu’ils ont accompli le 7 août, en pleine torpeur estivale, en censurant la proposition de loi instaurant des mesures de sûreté pour les détenus islamistes sortant de prison. Adoptée fin juillet, elle devait permettre à l'autorité judiciaire d'imposer aux personnes condamnées à au moins cinq ans de prison pour des faits de terrorisme, le port d'un bracelet électronique, l'obligation de pointer régulièrement auprès des forces de l'ordre, et l'interdiction de paraître dans certains lieux ou de rencontrer certaines personnes. Était-ce exorbitant au regard du péril encouru ? Même le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qu’offusque l’expression « ensauvagement de la société » reprise par Gérald Darmanin, et pour qui « le sentiment d'insécurité » est « de l'ordre du fantasme » (sic : Europe 1, 1er septembre), s’y était résigné… Mais pas les « Sages » dont on se demande s’ils vivent encore dans le même monde que nous.