Société
La liberté d’expression en France, ce serait une bonne idée !
La France, paradis de la liberté d’expression et de la presse ? Comparée à la Chine, assurément. Mais une brûlante actualité vient de nous rappeler que notre pays glisse sur la pente périlleuse d’un totalitarisme insidieux et multiforme.
D’abord cet inquiétant sondage IFOP publié à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de 2015 à Paris : non seulement 74% des musulmans français de moins de 25 ans font passer leurs convictions religieuses avant les « valeurs de la République » (à vrai dire, tout croyant place la loi divine au-dessus de celle des hommes mais un chrétien « rend à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »), mais surtout 26% de ces jeunes musulmans se refusent à condamner l’attentat de Charlie Hebdo. Ils sont en outre 45% à considérer que l’islam est incompatible avec les valeurs de la société française. De fait, le « blasphème » en islam, qu’il touche Allah, Mahomet ou le Coran, est puni de mort ! De quoi tétaniser nombre de politiques et leurs relais médiatiques en les rendant beaucoup moins « Charlie »… Du coup, les mêmes se rattrapent en réservant leurs coups aux auteurs de « fake news » et aux « racistes ».
Ces prétendus défenseurs de la liberté d’expression n’ont pas de mots assez durs pour fustiger ceux qui selon eux ont « dérapé », fussent-ils des confrères journalistes. Libé, Le Monde, France Inter et autres médias de la bien-pensance, docteurs autoproclamés en « fact checking » (en bon français : dépistage de bobards), exigent le boycott des contrevenants et parfois l’obtiennent : le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles vient d’être évincé de la chaîne LCI pour avoir publié cet été un dessin de Danièle Obono, députée de la France Insoumise, enchaînée comme une esclave. On peut juger ce dessin de mauvais goût (loin pourtant des abysses où se complaît Charlie Hebdo) sans pour autant déchirer ses vêtements en réclamant l’ostracisme des coupables ! Notons que beaucoup de ceux qui ont poussé ces cris d’orfraie (« infâme ! », « nauséabond ! ») n’avaient pas pris la peine de lire l’article illustré par ce dessin qui était tout le contraire d’une apologie de l’esclavage (exemple, Gérard Leclerc, éditorialiste politique sur Cnews, pris en flagrant délit d’ignorance par Charlotte d’Ornellas). Les mêmes n’avaient pas cillé quand Eric Zemmour avait été caricaturé en nazi (Télérama, 2019), Marine Le Pen en étron (Charlie Hebdo, 2016) et Nadine Morano en enfant trisomique (Charlie Hebdo, 2015).
Il est vrai que le mauvais exemple vient de haut. Au Liban, le président de la République qui affirmait la veille : « Un président de la République en France n'a jamais à qualifier le choix éditorial d’une rédaction », a littéralement « pété les plombs » le lendemain, 2 septembre, en apostrophant publiquement le grand reporter Georges Malbrunot (ancien otage au Liban) pour des article publiés dans Le Figaro le 31 août et le 1er septembre : « Ce que vous avez fait est grave, non professionnel et mesquin ! », lui a lancé Emmanuel Macron. Ces articles révélaient notamment que le président français avait pris langue avec Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, organisation classée comme terroriste par de nombreux pays (la branche militaire du Hezbollah est notamment tenue pour responsable de l’explosion de l’immeuble « Drakkar » où périrent 58 parachutistes français et plusieurs civils libanais à Beyrouth en 1983, d’une série d’attentats en France ayant fait 14 morts et 303 blessés entre décembre 1985 et septembre 1986, et sa responsabilité est fortement soupçonnée dans l’explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août dernier). « Sur la forme, c'est inacceptable d'être attaqué comme ça, a commenté Georges Mabrunot après l’algarade que lui a infligée Emmanuel Macron. Sur le fond, j'ai dit au président que mes sources étaient sûres. Il m'a reproché d'avoir gêné son action, moi je fais mon métier de journaliste. » Un président de la République peut être amené à rencontrer des gens peu fréquentables ; à lui et à ses services de s’assurer que la rencontre s’effectuera en toute discrétion. Mais s’emporter publiquement contre un journaliste qui a vendu la mèche, non, un président de la République ne devrait pas faire cela. C’est aussi (et entre autres) l’avis de Françoise Degois, éditorialiste « engagée à gauche » sur LCI et Sud Radio (en lien ci-dessous).
D’abord cet inquiétant sondage IFOP publié à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de 2015 à Paris : non seulement 74% des musulmans français de moins de 25 ans font passer leurs convictions religieuses avant les « valeurs de la République » (à vrai dire, tout croyant place la loi divine au-dessus de celle des hommes mais un chrétien « rend à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »), mais surtout 26% de ces jeunes musulmans se refusent à condamner l’attentat de Charlie Hebdo. Ils sont en outre 45% à considérer que l’islam est incompatible avec les valeurs de la société française. De fait, le « blasphème » en islam, qu’il touche Allah, Mahomet ou le Coran, est puni de mort ! De quoi tétaniser nombre de politiques et leurs relais médiatiques en les rendant beaucoup moins « Charlie »… Du coup, les mêmes se rattrapent en réservant leurs coups aux auteurs de « fake news » et aux « racistes ».
Ces prétendus défenseurs de la liberté d’expression n’ont pas de mots assez durs pour fustiger ceux qui selon eux ont « dérapé », fussent-ils des confrères journalistes. Libé, Le Monde, France Inter et autres médias de la bien-pensance, docteurs autoproclamés en « fact checking » (en bon français : dépistage de bobards), exigent le boycott des contrevenants et parfois l’obtiennent : le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles vient d’être évincé de la chaîne LCI pour avoir publié cet été un dessin de Danièle Obono, députée de la France Insoumise, enchaînée comme une esclave. On peut juger ce dessin de mauvais goût (loin pourtant des abysses où se complaît Charlie Hebdo) sans pour autant déchirer ses vêtements en réclamant l’ostracisme des coupables ! Notons que beaucoup de ceux qui ont poussé ces cris d’orfraie (« infâme ! », « nauséabond ! ») n’avaient pas pris la peine de lire l’article illustré par ce dessin qui était tout le contraire d’une apologie de l’esclavage (exemple, Gérard Leclerc, éditorialiste politique sur Cnews, pris en flagrant délit d’ignorance par Charlotte d’Ornellas). Les mêmes n’avaient pas cillé quand Eric Zemmour avait été caricaturé en nazi (Télérama, 2019), Marine Le Pen en étron (Charlie Hebdo, 2016) et Nadine Morano en enfant trisomique (Charlie Hebdo, 2015).
Il est vrai que le mauvais exemple vient de haut. Au Liban, le président de la République qui affirmait la veille : « Un président de la République en France n'a jamais à qualifier le choix éditorial d’une rédaction », a littéralement « pété les plombs » le lendemain, 2 septembre, en apostrophant publiquement le grand reporter Georges Malbrunot (ancien otage au Liban) pour des article publiés dans Le Figaro le 31 août et le 1er septembre : « Ce que vous avez fait est grave, non professionnel et mesquin ! », lui a lancé Emmanuel Macron. Ces articles révélaient notamment que le président français avait pris langue avec Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, organisation classée comme terroriste par de nombreux pays (la branche militaire du Hezbollah est notamment tenue pour responsable de l’explosion de l’immeuble « Drakkar » où périrent 58 parachutistes français et plusieurs civils libanais à Beyrouth en 1983, d’une série d’attentats en France ayant fait 14 morts et 303 blessés entre décembre 1985 et septembre 1986, et sa responsabilité est fortement soupçonnée dans l’explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août dernier). « Sur la forme, c'est inacceptable d'être attaqué comme ça, a commenté Georges Mabrunot après l’algarade que lui a infligée Emmanuel Macron. Sur le fond, j'ai dit au président que mes sources étaient sûres. Il m'a reproché d'avoir gêné son action, moi je fais mon métier de journaliste. » Un président de la République peut être amené à rencontrer des gens peu fréquentables ; à lui et à ses services de s’assurer que la rencontre s’effectuera en toute discrétion. Mais s’emporter publiquement contre un journaliste qui a vendu la mèche, non, un président de la République ne devrait pas faire cela. C’est aussi (et entre autres) l’avis de Françoise Degois, éditorialiste « engagée à gauche » sur LCI et Sud Radio (en lien ci-dessous).