Politique
La liberté de l’information doit survivre au coronavirus !
Sélectionner les « sources d’information sûres et vérifiées » pour lutter contre « la propagation de fake news » : quelle idée judicieuse en pleine épidémie de rumeurs et de bobards sur le coronavirus ! Mais au fait, qui fera cette sélection et sous quelle houlette ? Pas d’inquiétude, le gouvernement veille à tout ! Il a choisi des médias « de référence » pour trier la bon grain de l’ivraie à propos des informations circulant sur la Covid-19. C’est un tweet triomphal de sa porte-parole, Sibeth Ndiaye (la même, alors Conseillère en communication de l’Elysée, affirmait en juillet 2017 : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le Président ») qui a annoncé l’initiative « désinfox coronavirus » du Service d’information du gouvernement (SIG), jeudi 30 avril.
Mais cette annonce n’a pas ravi la plupart des journalistes et des médias : vérifier les informations, n’est-ce pas le b.a.-ba du métier ? Elle est loin aussi de faire l’unanimité dans l’opinion publique. Depuis le début de l’épidémie, la défiance instinctive des Français envers la « vérité officielle » a été renforcée par une succession d’annonces contradictoires au sujet des masques, des tests, des appareils respiratoires, des lits disponibles, des traitements, ou du déconfinement. La crédibilité du gouvernement est en chute constante : selon la dernière enquête, plus de la moitié des Français (52%) ne feraient plus confiance au président de la République et au Premier ministre (52% également) pour les sortir de la crise (baromètre Kantar Onepoint de mai 2020).
On ne trouvera naturellement sur le SIG aucune sélection d’articles sur la pénurie de moyens de protection ou sur les contradictions du gouvernement. Quant aux médias dont les informations sont certifiées « sûres et vérifiées », ils cochent toutes les cases de la « bien-pensance » : Libération, Le Monde, 20 minutes… Inutile d’y chercher des quotidiens, des hebdomadaires ou des sites d’opposition, tel Le Figaro, Valeurs Actuelles, Marianne, Causeur, Atlantico ou Boulevard Voltaire…
Quelqu’un a-t-il lu Orwell à l’Elysée ou à Matignon ? Depuis cette annonce de « fact checking » gouvernemental, les réseaux sociaux honnis du pouvoir ne cessent de le renvoyer au « Miniver », le ministère de la Vérité, imaginé par le romancier anglais dans son prophétique « 1984 » (notons toutefois qu’en France, les révolutionnaires avaient déjà créé un « bureau de l’esprit public » en 1792, rappelle Arnaud Benedetti, professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne, dans l’interview en lien ci-dessous). N’en déplaise au Premier ministre qui a laissé cette semaine pointer son agacement contre le « Café du commerce » dans son discours à l’Assemblée nationale, ces réactions sont rassurantes : la crise du coronavirus aura renforcé les anticorps de l’opinion publique contre la « vérité officielle ». Reste que ce nouveau raté de la communication gouvernementale est d’une naïveté confondante…
Mais cette annonce n’a pas ravi la plupart des journalistes et des médias : vérifier les informations, n’est-ce pas le b.a.-ba du métier ? Elle est loin aussi de faire l’unanimité dans l’opinion publique. Depuis le début de l’épidémie, la défiance instinctive des Français envers la « vérité officielle » a été renforcée par une succession d’annonces contradictoires au sujet des masques, des tests, des appareils respiratoires, des lits disponibles, des traitements, ou du déconfinement. La crédibilité du gouvernement est en chute constante : selon la dernière enquête, plus de la moitié des Français (52%) ne feraient plus confiance au président de la République et au Premier ministre (52% également) pour les sortir de la crise (baromètre Kantar Onepoint de mai 2020).
On ne trouvera naturellement sur le SIG aucune sélection d’articles sur la pénurie de moyens de protection ou sur les contradictions du gouvernement. Quant aux médias dont les informations sont certifiées « sûres et vérifiées », ils cochent toutes les cases de la « bien-pensance » : Libération, Le Monde, 20 minutes… Inutile d’y chercher des quotidiens, des hebdomadaires ou des sites d’opposition, tel Le Figaro, Valeurs Actuelles, Marianne, Causeur, Atlantico ou Boulevard Voltaire…
Quelqu’un a-t-il lu Orwell à l’Elysée ou à Matignon ? Depuis cette annonce de « fact checking » gouvernemental, les réseaux sociaux honnis du pouvoir ne cessent de le renvoyer au « Miniver », le ministère de la Vérité, imaginé par le romancier anglais dans son prophétique « 1984 » (notons toutefois qu’en France, les révolutionnaires avaient déjà créé un « bureau de l’esprit public » en 1792, rappelle Arnaud Benedetti, professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne, dans l’interview en lien ci-dessous). N’en déplaise au Premier ministre qui a laissé cette semaine pointer son agacement contre le « Café du commerce » dans son discours à l’Assemblée nationale, ces réactions sont rassurantes : la crise du coronavirus aura renforcé les anticorps de l’opinion publique contre la « vérité officielle ». Reste que ce nouveau raté de la communication gouvernementale est d’une naïveté confondante…