Politique
La « laïcité républicaine » coincée entre le laïcisme et l’islam
Confrontée à l’athéisme militant de ceux qui la tournent en laïcisme et à un islam de plus en plus revendicatif, la « laïcité républicaine » se trouve désarmée, analyse Christophe Geffroy dans cet article du mensuel La Nef (octobre 2017).
Entre l’Etat et l’Eglise catholique, le consensus qui a grosso modo fonctionné jusqu’aux années 70-80 est fragilisé par le retour d’un laïcisme offensif. Cette idéologie consiste à promouvoir une « morale laïque » via l’Education nationale : un de ses ministres, Vincent Peillon, la chargeait d’« arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ». Ses successeurs ont poursuivi sur cette lancée notamment en militant pour une sexualité précoce, la banalisation de l’homosexualité, et l’enseignement de la théorie du genre. Jean-Michel Blanquer est heureusement sur un autre registre mais il aura fort à faire pour que le navire change de cap…
Dans le même temps, les revendications de musulmans en nombre croissant mettent à nu la fragilité de cette laïcité penchant vers un individualisme libertaire dont l’unique règle est la satisfaction des désirs individuels. Comment une démocratie privée de référence à un bien commun fondé sur la loi morale naturelle, pourrait-elle répondre aux défis de l’islam ? Se refusant à distinguer dans ce qu’elle appelle « la religion », et donc incapable d’un jugement de valeur, elle abandonne concrètement les musulmans au communautarisme et à la charia.
Conclusion : ce n’est pas en aggravant toujours plus la sécularisation que la République pourra relever le double défi de l’individualisme libertaire et du communautarisme islamique. Il lui faut au contraire renouer avec une laïcité ouverte à la transcendance et capable de reconnaître l’identité chrétienne des racines culturelles de la France.
Entre l’Etat et l’Eglise catholique, le consensus qui a grosso modo fonctionné jusqu’aux années 70-80 est fragilisé par le retour d’un laïcisme offensif. Cette idéologie consiste à promouvoir une « morale laïque » via l’Education nationale : un de ses ministres, Vincent Peillon, la chargeait d’« arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ». Ses successeurs ont poursuivi sur cette lancée notamment en militant pour une sexualité précoce, la banalisation de l’homosexualité, et l’enseignement de la théorie du genre. Jean-Michel Blanquer est heureusement sur un autre registre mais il aura fort à faire pour que le navire change de cap…
Dans le même temps, les revendications de musulmans en nombre croissant mettent à nu la fragilité de cette laïcité penchant vers un individualisme libertaire dont l’unique règle est la satisfaction des désirs individuels. Comment une démocratie privée de référence à un bien commun fondé sur la loi morale naturelle, pourrait-elle répondre aux défis de l’islam ? Se refusant à distinguer dans ce qu’elle appelle « la religion », et donc incapable d’un jugement de valeur, elle abandonne concrètement les musulmans au communautarisme et à la charia.
Conclusion : ce n’est pas en aggravant toujours plus la sécularisation que la République pourra relever le double défi de l’individualisme libertaire et du communautarisme islamique. Il lui faut au contraire renouer avec une laïcité ouverte à la transcendance et capable de reconnaître l’identité chrétienne des racines culturelles de la France.
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