Santé
La grande foire européenne aux vaccins anti-Covid
Pour avoir prôné le « hors du vaccin, point de salut » face à la Covid-19, les gouvernements des pays de l’Union Européenne sont secoués par des populations impatientes d’être vaccinées. Les vaccins n’arrivent pas en nombre suffisant. Les Français, naguère les plus réticents à se faire vacciner, s’indignent à présent de constater que les citoyens du Royaume Uni, désormais hors de l’UE, sont sept fois plus nombreux qu’eux à avoir reçu la piqûre réputée salvatrice. Leur colère et leur incompréhension sont montées d’un cran après l’annonce qu’un vaccin élaboré par un laboratoire nantais, Valneva, sera destiné en priorité au Royaume-Uni. Les Britanniques vont en recevoir 100 millions de doses tandis que les Français devront patienter, d’autant que Londres a pris une option de 90 millions de doses supplémentaires de ce vaccin… Alors que le Royaume Uni a passé sa commande à Valneva en septembre dernier, Paris et Bruxelles pour l’UE ont tardé à donner suite à l’offre du laboratoire nantais. Non seulement la France devra attendre que le Royaume Uni soit servi pour obtenir un vaccin élaboré sur son sol (mais fabriqué en Ecosse), mais à cause de la stratégie des achats communs par l’UE, il lui faudra pour en bénéficier attendre sagement son tour de distribution, ce qui nous mène à 2022… L’UE n’ayant commandé que 60 millions de doses de ce vaccin, chaque pays sera réduit à la portion congrue.
Alors que le Royaume uni est parvenu à vacciner 18% de sa population, les membres de l’UE n’en sont encore qu’à 3% en moyenne (2,8% pour la France). Ce n’est pas de nature à améliorer la popularité de l’Union européenne. Au total, tous vaccins confondus, l’UE n’a reçu à ce jour que 26 millions de doses bien qu’elle ait dépensé 2,15 milliards d’euros financés sur le budget européen et 750 millions apportés par les États membres pour aider les groupes pharmaceutiques à renforcer leurs capacités de production. La Commission européenne espère désormais recevoir 100 millions de doses d’ici la fin de ce premier trimestre, soit seulement la moitié de ce que stipulaient les contrats. La tension sur les vaccins est telle qu’Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont prononcés, le 2 février, en faveur d’une approbation du vaccin russe Spoutnik V, dont la sortie, cet été, avait été accueillie avec un scepticisme condescendant par les Européens. Une étude que venait de publier ce même 2 février la revue scientifique « The Lancet » atteste de l’efficacité à 91,6% de ce vaccin, plus facile à conserver que ceux de Pfizer ou de Moderna, offrant une meilleure couverture que celui d'AstraZeneca…et bien meilleur marché !
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’a reconnu devant les eurodéputés, mercredi 10 février, au cours d’une séance houleuse : la Commission a traîné pour signer les contrats avec les industries pharmaceutiques. La présidente a mis en cause la responsabilité de l’Agence européenne du médicament (EMA) qui a tardé à approuvé les vaccins. Ensuite, elle a confessé « l’optimisme » de la Commission dans le respect du calendrier des livraisons par les groupes pharmaceutiques. « Nous avons sous-estimé la difficulté liée à la production de masse », a avoué Ursula von der Leyen. Un mea culpa assorti de cette promesse : « Nous travaillerons aussi dur que possible pour atteindre notre objectif de faire vacciner 70% de la population adulte en Europe d’ici à la fin de l’été. » Ce délai est-il réaliste ? Ursula von der Leyen ne retombe-t-elle pas dans l’optimisme qu’on reproche non seulement à la Commission mais à elle personnellement ? Tenir un tel délai sera en tout cas un fameux défi à relever pour la « task force » que vient de créer la Commission pour « détecter les problèmes de production et aider à les résoudre » sous l’autorité du commissaire français Thierry Breton.
Reste aussi l’épineux problème des contrats : au cours de cette séance agitée de mercredi dernier, les eurodéputés ont de nouveau soulevé le manque de transparence de la Commission sur les contrats signés avec les groupes pharmaceutiques (cf. LSDJ n° 1182). Les parlementaires n’ont obtenu que l’assurance de pouvoir consulter ce jeudi 11 février le contrat passé avec le laboratoire britannique AstraZeneca, dont certains paragraphes, comme celui de l’allemand CureVac, resteront cachés, pour « des raisons de confidentialité et de protection des données » selon la justification précédemment avancée par la Commission. Ce dossier n’est donc pas près d’être refermé, d’autant que seuls deux groupes pharmaceutiques, AstraZeneca et CureVac, ont consenti à ce jour à cette consultation partielle. Johnson & Johnson, Sanofi-GSK, Pfizer-BioNTech et Moderna, les quatre autres laboratoires avec lesquels Bruxelles a négocié les commandes au nom des Vingt-Sept, refusent toujours que les eurodéputés aient accès aux contrats
Alors que le Royaume uni est parvenu à vacciner 18% de sa population, les membres de l’UE n’en sont encore qu’à 3% en moyenne (2,8% pour la France). Ce n’est pas de nature à améliorer la popularité de l’Union européenne. Au total, tous vaccins confondus, l’UE n’a reçu à ce jour que 26 millions de doses bien qu’elle ait dépensé 2,15 milliards d’euros financés sur le budget européen et 750 millions apportés par les États membres pour aider les groupes pharmaceutiques à renforcer leurs capacités de production. La Commission européenne espère désormais recevoir 100 millions de doses d’ici la fin de ce premier trimestre, soit seulement la moitié de ce que stipulaient les contrats. La tension sur les vaccins est telle qu’Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont prononcés, le 2 février, en faveur d’une approbation du vaccin russe Spoutnik V, dont la sortie, cet été, avait été accueillie avec un scepticisme condescendant par les Européens. Une étude que venait de publier ce même 2 février la revue scientifique « The Lancet » atteste de l’efficacité à 91,6% de ce vaccin, plus facile à conserver que ceux de Pfizer ou de Moderna, offrant une meilleure couverture que celui d'AstraZeneca…et bien meilleur marché !
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’a reconnu devant les eurodéputés, mercredi 10 février, au cours d’une séance houleuse : la Commission a traîné pour signer les contrats avec les industries pharmaceutiques. La présidente a mis en cause la responsabilité de l’Agence européenne du médicament (EMA) qui a tardé à approuvé les vaccins. Ensuite, elle a confessé « l’optimisme » de la Commission dans le respect du calendrier des livraisons par les groupes pharmaceutiques. « Nous avons sous-estimé la difficulté liée à la production de masse », a avoué Ursula von der Leyen. Un mea culpa assorti de cette promesse : « Nous travaillerons aussi dur que possible pour atteindre notre objectif de faire vacciner 70% de la population adulte en Europe d’ici à la fin de l’été. » Ce délai est-il réaliste ? Ursula von der Leyen ne retombe-t-elle pas dans l’optimisme qu’on reproche non seulement à la Commission mais à elle personnellement ? Tenir un tel délai sera en tout cas un fameux défi à relever pour la « task force » que vient de créer la Commission pour « détecter les problèmes de production et aider à les résoudre » sous l’autorité du commissaire français Thierry Breton.
Reste aussi l’épineux problème des contrats : au cours de cette séance agitée de mercredi dernier, les eurodéputés ont de nouveau soulevé le manque de transparence de la Commission sur les contrats signés avec les groupes pharmaceutiques (cf. LSDJ n° 1182). Les parlementaires n’ont obtenu que l’assurance de pouvoir consulter ce jeudi 11 février le contrat passé avec le laboratoire britannique AstraZeneca, dont certains paragraphes, comme celui de l’allemand CureVac, resteront cachés, pour « des raisons de confidentialité et de protection des données » selon la justification précédemment avancée par la Commission. Ce dossier n’est donc pas près d’être refermé, d’autant que seuls deux groupes pharmaceutiques, AstraZeneca et CureVac, ont consenti à ce jour à cette consultation partielle. Johnson & Johnson, Sanofi-GSK, Pfizer-BioNTech et Moderna, les quatre autres laboratoires avec lesquels Bruxelles a négocié les commandes au nom des Vingt-Sept, refusent toujours que les eurodéputés aient accès aux contrats