Politique
La France va-t-elle affaiblir son armée et saborder son industrie de l’armement pour obéir à l’UE ?
À qui profite le « moralement correct » qui jette la suspicion sur la défense nationale, et l’opprobre sur l’industrie de l’armement ? La France, seul pays de l’UE ayant encore une défense digne de ce nom, est dans le collimateur des eurocrates aiguillonnés par Berlin avec le concours des écologistes, des socialistes et de l'extrême-gauche. Mais que cache ce pacifisme ? Ce paradoxe : outre-Rhin, les dirigeants sont acquis à l’OTAN, autrement dit au bouclier américain servi par le plus puissant complexe militaro-industriel du monde.
Les instances européennes multiplient les entraves à une défense nationale. Le 15 juillet, un arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE, siège à Luxembourg) a séparé les activités « ordinaires » des militaires, pour lesquelles le droit européen du travail doit s'appliquer, et les activités exceptionnelles (opérations), suivant en cela la Commission européenne et « l’exemple » allemand, au mépris de l’article 4 du traité de l'Union européenne stipulant que la sécurité nationale est de la seule compétence des États membres. Ainsi, sauf en opérations, les militaires seraient des « travailleurs » comme les autres, ce qui contredit la doctrine française selon laquelle les forces armées sont censées être disponibles « en tout temps et en tout lieu » (cf. LSDJ n°1355). Réduire nos soldats au statut de fonctionnaires ordinaires serait un rude coup porté à notre armée, la seule d’un pays membre de l’UE encore complète et constamment opérationnelle.
Il y a un an, une tribune du groupe Vauban réunissant une vingtaine de spécialistes de la Défense mettait en garde contre la « mort programmée de l’industrie d’armement française ». A présent, ces mêmes spécialistes constatent dans une nouvelle tribune (en lien ci-dessous) que les événements renforcent leurs craintes. Après l’arrêt de la Cour de Justice européenne du mois de juillet sur le temps de travail des militaires, un projet de directive de l’UE, le « Corporate Sustainability Reporting Directive », entend appliquer aux activités industrielles et commerciales de la Défense la « transparence » qui s'applique aux autres domaines financiers et commerciaux. Cela reviendrait à soumettre l'indépendance et l'efficacité de notre Défense aux ONG, avocats, fonds éthiques, agences de notation, etc. déjà à l’œuvre (une œuvre qui n’a rien de désintéressée) dans les activités commerciales et la gouvernance des sociétés. Leur « éthique » leur fera toujours préférer le financement des éoliennes à celui de la recherche, du développement, de la production et a fortiori de l’exportation de l'industrie d'armement, estiment les experts du groupe Vauban dans cette nouvelle tribune. Surtout, ajouterons-nous, si cette industrie est « made in France » !
Aux dirigeants français de sortir de leurs illusions : à Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg, Berlin pèse plus lourd que Paris. Or, sur la dissuasion nucléaire et le rôle de l'OTAN, les Français ne rallieront jamais les Allemands, estiment les experts du groupe Vauban. Ils rappellent que la ministre allemande de la Défense n’a pas hésité à critiquer publiquement et à trois reprises le Président français, pour affirmer que l'OTAN demeurait la pierre angulaire de la défense de l'Europe et que l'autonomie stratégique européenne était une illusion. S’agissant des coopérations d’armement (avion, char de combat), ils mentionnent aussi les rebuffades que Paris a reçues « sans broncher » de Berlin dont les intérêts stratégiques et économiques ne sont décidément pas ceux du « couple franco-allemand » dont on rêve encore sur les berges de la Seine.
Mais en définitive, s’interrogent les auteurs de cette tribune, « qu'ont donc réellement en tête les autorités européennes en torpillant ainsi coup sur coup les fondements humains et financiers d'un système de défense qu'en « même temps » elles prétendent bâtir (boussole stratégique, Fonds de défense, DG Défense, etc.) ? » Il se pourrait bien que la réponse à leur interrogation se trouve non seulement à Berlin, mais à Washington…
Les instances européennes multiplient les entraves à une défense nationale. Le 15 juillet, un arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE, siège à Luxembourg) a séparé les activités « ordinaires » des militaires, pour lesquelles le droit européen du travail doit s'appliquer, et les activités exceptionnelles (opérations), suivant en cela la Commission européenne et « l’exemple » allemand, au mépris de l’article 4 du traité de l'Union européenne stipulant que la sécurité nationale est de la seule compétence des États membres. Ainsi, sauf en opérations, les militaires seraient des « travailleurs » comme les autres, ce qui contredit la doctrine française selon laquelle les forces armées sont censées être disponibles « en tout temps et en tout lieu » (cf. LSDJ n°1355). Réduire nos soldats au statut de fonctionnaires ordinaires serait un rude coup porté à notre armée, la seule d’un pays membre de l’UE encore complète et constamment opérationnelle.
Il y a un an, une tribune du groupe Vauban réunissant une vingtaine de spécialistes de la Défense mettait en garde contre la « mort programmée de l’industrie d’armement française ». A présent, ces mêmes spécialistes constatent dans une nouvelle tribune (en lien ci-dessous) que les événements renforcent leurs craintes. Après l’arrêt de la Cour de Justice européenne du mois de juillet sur le temps de travail des militaires, un projet de directive de l’UE, le « Corporate Sustainability Reporting Directive », entend appliquer aux activités industrielles et commerciales de la Défense la « transparence » qui s'applique aux autres domaines financiers et commerciaux. Cela reviendrait à soumettre l'indépendance et l'efficacité de notre Défense aux ONG, avocats, fonds éthiques, agences de notation, etc. déjà à l’œuvre (une œuvre qui n’a rien de désintéressée) dans les activités commerciales et la gouvernance des sociétés. Leur « éthique » leur fera toujours préférer le financement des éoliennes à celui de la recherche, du développement, de la production et a fortiori de l’exportation de l'industrie d'armement, estiment les experts du groupe Vauban dans cette nouvelle tribune. Surtout, ajouterons-nous, si cette industrie est « made in France » !
Aux dirigeants français de sortir de leurs illusions : à Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg, Berlin pèse plus lourd que Paris. Or, sur la dissuasion nucléaire et le rôle de l'OTAN, les Français ne rallieront jamais les Allemands, estiment les experts du groupe Vauban. Ils rappellent que la ministre allemande de la Défense n’a pas hésité à critiquer publiquement et à trois reprises le Président français, pour affirmer que l'OTAN demeurait la pierre angulaire de la défense de l'Europe et que l'autonomie stratégique européenne était une illusion. S’agissant des coopérations d’armement (avion, char de combat), ils mentionnent aussi les rebuffades que Paris a reçues « sans broncher » de Berlin dont les intérêts stratégiques et économiques ne sont décidément pas ceux du « couple franco-allemand » dont on rêve encore sur les berges de la Seine.
Mais en définitive, s’interrogent les auteurs de cette tribune, « qu'ont donc réellement en tête les autorités européennes en torpillant ainsi coup sur coup les fondements humains et financiers d'un système de défense qu'en « même temps » elles prétendent bâtir (boussole stratégique, Fonds de défense, DG Défense, etc.) ? » Il se pourrait bien que la réponse à leur interrogation se trouve non seulement à Berlin, mais à Washington…