
La France, ses fromages, ses comités Théodule
Combien sont-ils, au fait, ces comités Gustave, Hippolyte ou Théodule ? En analysant le projet de lois de finance 2019, Le Canard Enchaîné a compté 387 « commissions et instances consultatives placées directement auprès du Premier ministre ou des ministres ». Une inflation qui semble poursuivre celle des variétés de fromage, depuis la phrase attribuée à de Gaulle : on en répertorie aujourd’hui pas moins de 1800 ! Mais à la différence des fromages, nombre de commissions n’ont ni saveur, ni odeurs : leur activité est des plus réduites (ex. : la Commission interministérielle des données d'origine spatiale ne s'est pas réunie une seule fois en 2017) et leur coût n’en paraît que plus exorbitant (ex. : 310.000 euros pour l'Observatoire national de la politique de la ville, qui n'a tenu que deux réunions dans l’année). Comment ne pas soupçonner ces commissions d’être en effet des « fromages » pour certains de leurs membres ? Quant à leur fonction réelle, elle semble avoir été définie une fois pour toutes par Clemenceau : « Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission »…
Une chose est certaine : les contribuables devront payer pour ce Haut Conseil pour le climat comme pour les autres comités. Même lorsqu’ils emploient des bénévoles, ils requièrent locaux, logos, sites Internet, publications, secrétariat, agence de communication et autres postes dispendieux. En plus des taxes qui les fâchent, l’écologie faisait déjà peser sur les Français les coûts d’un ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, d’un ministre du Transport, Élisabeth Borne, flanqué de deux secrétaires d’État avec leurs cabinets, 28 corps de fonctionnaires rattachés, avec des administrateurs civils … beaucoup de monde ! Tellement que l’État s’avoue incapable de produire un décompte exact des personnes que l’écologie et tout ce qu’elle traîne dans son sillage lui font employer. Cerise sur le gâteau : il existe déjà un Conseil national de la transition écologique (CNTE)! Alors, pourquoi charger encore la barque avec ce Haut Conseil pour le climat ?