International
La France exporte (bien) ses armes
Les ventes d’armes françaises se portent bien, et même très bien. Et ce même si, pour la première fois depuis le début du siècle, le volume des exportations d'armes dans le monde a cessé d'augmenter entre 2011 et 2020, selon les chiffres de l’Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm. Et à cet art de la vente d'armes, la France reste sur le podium mondial : en 2020, elle aura été le troisième vendeur d'armes au monde, avec 8,2% des ventes, derrière les Etats-Unis (37%) et la Russie (20%). Et ce devant l’Allemagne (5,5%) et la Chine (5,2%).
Qui sont les principaux clients d’armes françaises ? Selon les données connues, entre 2016 et 2020, il s’agissait du Qatar, de l'Inde et de l'Égypte, qui représentent à eux trois près de 60% des exportations de l'Hexagone. La compétition entre pays du Moyen-Orient fait aussi les (bonnes) affaires de la France, plusieurs États du Golfe rivalisant d’esprit belliqueux. Pour autant, malgré le mauvais usage potentiel fait de ces armes, notamment par l’Arabie Saoudite au Yemen, pas question de transparence sur le sujet. Comme le disait la ministre des Armées Florence Parly le 1er juin 2020, « nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s'appliquent aux exportations d'armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. Nous ne ferons aucune concession sur ce cadre rigoureux, pas plus que sur l'exigence de transparence vis-à-vis des Français. »
En effet, la France n’autorise aucun contrôle des ventes d’armes par le Parlement, ce qui constitue une exception en Europe. Pas question par exemple, comme sur le renseignement, de créer une délégation parlementaire permanente sur le sujet, et pas même que le Parlement soit informé du processus d'attribution de licences d'exportation. En France, les ventes d'armes sont décidées par l'Élysée, avec les services du Premier ministre, qui préside la commission pour l'Étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG). Quant au rapport annuel au parlement sur le sujet, il ne donne que des informations partielles et guère détaillées. Difficile, voire impossible, dans ces conditions de savoir à quoi les armes exportées par la France peuvent bien servir, encore moins de vérifier si la vieille habitude des rétrocommissions sur le montant des ventes vers le milieu politique existe encore ou non. Mais, même si ce n’est pas là le but premier de ce secret stratégique sur les exportations d’armement par la France, c’en est également l’une des conséquences.
Qui sont les principaux clients d’armes françaises ? Selon les données connues, entre 2016 et 2020, il s’agissait du Qatar, de l'Inde et de l'Égypte, qui représentent à eux trois près de 60% des exportations de l'Hexagone. La compétition entre pays du Moyen-Orient fait aussi les (bonnes) affaires de la France, plusieurs États du Golfe rivalisant d’esprit belliqueux. Pour autant, malgré le mauvais usage potentiel fait de ces armes, notamment par l’Arabie Saoudite au Yemen, pas question de transparence sur le sujet. Comme le disait la ministre des Armées Florence Parly le 1er juin 2020, « nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s'appliquent aux exportations d'armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. Nous ne ferons aucune concession sur ce cadre rigoureux, pas plus que sur l'exigence de transparence vis-à-vis des Français. »
En effet, la France n’autorise aucun contrôle des ventes d’armes par le Parlement, ce qui constitue une exception en Europe. Pas question par exemple, comme sur le renseignement, de créer une délégation parlementaire permanente sur le sujet, et pas même que le Parlement soit informé du processus d'attribution de licences d'exportation. En France, les ventes d'armes sont décidées par l'Élysée, avec les services du Premier ministre, qui préside la commission pour l'Étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG). Quant au rapport annuel au parlement sur le sujet, il ne donne que des informations partielles et guère détaillées. Difficile, voire impossible, dans ces conditions de savoir à quoi les armes exportées par la France peuvent bien servir, encore moins de vérifier si la vieille habitude des rétrocommissions sur le montant des ventes vers le milieu politique existe encore ou non. Mais, même si ce n’est pas là le but premier de ce secret stratégique sur les exportations d’armement par la France, c’en est également l’une des conséquences.
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Irsem