Économie
La fin des véhicules thermiques, un suicide européen
C’est sans doute l’équivalent automobile du concept de lâcher la proie pour l’ombre. Et ce par pure idéologie. Déjà, en 2015, le Dieselgate initié par l’Agence Américaine de protection de l’Environnement (EPA) portait un premier coup de boutoir à l’industrie automobile européenne. Vu d'outre-Atlantique, les procès et affaires sont toujours une façon efficace de s’attaquer aux concurrents vous faisant de l’ombre. Mais l’approbation par le parlement européen de la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035 devrait être bien pire encore.
Dans seulement treize ans, seuls les véhicules électriques seront autorisés à la vente sur le Vieux continent, au nom de la réduction de la consommation d’énergies fossiles. Soit, mais est-ce bien raisonnable tant en termes d’économie que d’écologie ? "On ne se base pas sur une décision technologique, mais politique, a pour sa part dénoncé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA). On demande à une filière européenne n°1 mondial, facteur de souveraineté, où l’on maîtrise toute la chaine de valeur, d’arrêter presque du jour au lendemain", précisait-il récemment sur l’antenne de Sud Radio. Le premier impact de cette décision européenne sera sur l’emploi : l’industrie automobile européenne produit 7% du PIB et emploie 10% de de la main d’œuvre manufacturière. Ce sont 100 000 emplois qui sont directement menacés au sein de la filière industrielle française.
À cela s’ajoute, surtout, le remplacement d’une dépendance aux producteurs de pétroles par une dépendance minière. "Aujourd’hui, on ne fabrique pas de batteries en France. On a lancé trois gigafactories, mais pour l’instant, elles sont importées de Chine, rappelle Luc Châtel. En termes de souveraineté, nous allons devenir dépendants de la Chine, de la Russie, du Congo, du Cameroun sur l’extraction des métaux rares." Non seulement l’extraction du lithium est tout sauf respectueuse de l’environnement, mais en plus la Chine a littéralement fait main basse sur les gisements à travers le monde, en sus de ceux présents sur son propre territoire. Or les métaux rares et semi rares sont très concentrés à la surface du globe. La moitié des réserves de cobalt se trouve en RDC. Brésil, Chine et Turquie possèdent les deux tiers des réserves de graphite, l’Argentine et le Chili les trois quarts des réserves de lithium…
Cette décision européenne ouvre aussi un boulevard aux marques automobiles chinoises à bas prix. En effet, le prix de vente moyen – et la marge pour le constructeur – d’un véhicule électrique est actuellement trop élevé pour le commun des clients. En arrêtant de produire des véhicules thermiques, les constructeurs européens vont ainsi laisser le champ libre aux marques chinoises et à leurs petits modèles. Des véhicules produits en Chine, majoritairement à partir d’énergie générée par… des centrales à charbon ! "Grâce au boulevard que nous venons de leur offrir, ce sont près de 80 labels chinois qui pourraient, à relativement brève échéance, débarquer sur l’Ancien continent !", soulignait une tribune récemment publiée par Capital.
Dans quelques années, y aura-t-il assez de clients pour acheter des voitures électriques coûtant 50% plus cher que les thermiques, accessoirement très rentables pour les marques, qui gagnent plus en vendant moins de véhicules ? Disposera-t-on d’assez de bornes de recharge pour tant de voitures ? Et, dans le nouveau contexte d’économie de guerre engendré par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, disposera-t-on seulement d’assez d’électricité décarbonée pour les faire rouler ? En 2030, après une décennie à marche forcée vers le tout électrique, il sera de toutes façons trop tard pour faire marche arrière.
Dans seulement treize ans, seuls les véhicules électriques seront autorisés à la vente sur le Vieux continent, au nom de la réduction de la consommation d’énergies fossiles. Soit, mais est-ce bien raisonnable tant en termes d’économie que d’écologie ? "On ne se base pas sur une décision technologique, mais politique, a pour sa part dénoncé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA). On demande à une filière européenne n°1 mondial, facteur de souveraineté, où l’on maîtrise toute la chaine de valeur, d’arrêter presque du jour au lendemain", précisait-il récemment sur l’antenne de Sud Radio. Le premier impact de cette décision européenne sera sur l’emploi : l’industrie automobile européenne produit 7% du PIB et emploie 10% de de la main d’œuvre manufacturière. Ce sont 100 000 emplois qui sont directement menacés au sein de la filière industrielle française.
À cela s’ajoute, surtout, le remplacement d’une dépendance aux producteurs de pétroles par une dépendance minière. "Aujourd’hui, on ne fabrique pas de batteries en France. On a lancé trois gigafactories, mais pour l’instant, elles sont importées de Chine, rappelle Luc Châtel. En termes de souveraineté, nous allons devenir dépendants de la Chine, de la Russie, du Congo, du Cameroun sur l’extraction des métaux rares." Non seulement l’extraction du lithium est tout sauf respectueuse de l’environnement, mais en plus la Chine a littéralement fait main basse sur les gisements à travers le monde, en sus de ceux présents sur son propre territoire. Or les métaux rares et semi rares sont très concentrés à la surface du globe. La moitié des réserves de cobalt se trouve en RDC. Brésil, Chine et Turquie possèdent les deux tiers des réserves de graphite, l’Argentine et le Chili les trois quarts des réserves de lithium…
Cette décision européenne ouvre aussi un boulevard aux marques automobiles chinoises à bas prix. En effet, le prix de vente moyen – et la marge pour le constructeur – d’un véhicule électrique est actuellement trop élevé pour le commun des clients. En arrêtant de produire des véhicules thermiques, les constructeurs européens vont ainsi laisser le champ libre aux marques chinoises et à leurs petits modèles. Des véhicules produits en Chine, majoritairement à partir d’énergie générée par… des centrales à charbon ! "Grâce au boulevard que nous venons de leur offrir, ce sont près de 80 labels chinois qui pourraient, à relativement brève échéance, débarquer sur l’Ancien continent !", soulignait une tribune récemment publiée par Capital.
Dans quelques années, y aura-t-il assez de clients pour acheter des voitures électriques coûtant 50% plus cher que les thermiques, accessoirement très rentables pour les marques, qui gagnent plus en vendant moins de véhicules ? Disposera-t-on d’assez de bornes de recharge pour tant de voitures ? Et, dans le nouveau contexte d’économie de guerre engendré par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, disposera-t-on seulement d’assez d’électricité décarbonée pour les faire rouler ? En 2030, après une décennie à marche forcée vers le tout électrique, il sera de toutes façons trop tard pour faire marche arrière.