La CEDH critiquée en Europe mais félicitée en pays musulmans
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La CEDH critiquée en Europe mais félicitée en pays musulmans

Par Philippe Oswald. Synthèse n°595, Publiée le 07/03/2019
Ces jours-ci, la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) fait beaucoup parler d’elle. L’agression au couteau de deux gardiens de prison à Condé-sur-Sarthe par un islamiste assassin d’un octogénaire, a remis en lumière le rôle de la CEDH dans la suppression des fouilles au corps en 2009. L’arme avec laquelle le prisonnier est passé à l’action lui avait été fournie par sa femme qui lui rendait visite. C’est parce que la France avait été condamnée par la CEDH au nom des Règles Pénitentiaires Européennes (RPE) qu’elle avait renoncé aux fouilles au corps pour les visiteurs des prisonniers. C’est encore la CEDH qui a interdit à la France d’expulser vers l’Algérie, son pays d’origine, un condamné pour terrorisme, Kamel Daoudi, déchu de sa nationalité française en 2002, sorti de prison en 2008 et placé depuis en rétention administrative… Une situation ubuesque !

Mais si elle est la cible de critiques en France et en Europe, la CEDH reçoit au contraire une pluie d’éloges du monde musulman. Le 25 octobre dernier, la CEDH a condamné une conférencière autrichienne qui avait « dénigré » Mahomet en qualifiant d’acte de « pédophilie » son union avec une fillette de 9 ans, Aïcha. Cette conférencière entendait dénoncer la pratique du mariage des filles prépubères dans la culture musulmane, à l’exemple de Mahomet. Mais la CEDH y a vu « une violation malveillante de l’esprit de tolérance à la base de la société démocratique » susceptible de « mettre en danger la paix religieuse ». 

Cette condamnation a été saluée comme une « décision majeure et historique » par le vice-chancelier de l’université Bahauddin Zakariya, au Pakistan. Le premier ministre pakistanais a également félicité la CEDH « de ne pas autoriser les actes de blasphème sous couvert de liberté d’expression ». Au Caire, L’Observatoire de l’islamophobie de la prestigieuse Université Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a exprimé sa satisfaction devant cette décision visant à « réduire les problèmes d’islamophobie » alors, souligne L’Observatoire, que « le nombre de musulmans en Europe pourrait atteindre 14 % en 2050 ». Le Secrétaire général de la plus grande fédération mondiale d’écoles coraniques a fait chorus, et s’est saisi de l’occasion pour réclamer aux Nations Unies une législation mondiale « condamnant toute personne qui commet un blasphème contre les livres divins ou les personnes sacrées de toutes religions ».

 Ce jugement de la CEDH (« arrêt E.S. contre Autriche ») fera-t-il l’objet d’un appel devant la Grande Chambre ? La Cour doit en décider dans les prochaines semaines. Ce sera une décision cruciale pour la liberté d’expression alors que se développe une campagne mondiale menée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI) en faveur d’une limitation universelle de la liberté d’expression en matière religieuse, appuyée principalement par l’Egypte et le Pakistan, explique Gregor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), dans cet article publié par Valeurs Actuelles (en lien ci-dessous). 
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La CEDH critiquée en Europe mais félicitée en pays musulmans
Blasphème contre Mahomet : Al-Azhar et le Pakistan se félicitent de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme
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