Médias
La bataille pour le contrôle de Twitter s'intensifie
Le milliardaire Elon Musk (Tesla, SpaceX…) a « fait tapis » le 14 avril dernier face au conseil d’administration de Twitter. Il a mis sur la table près de 43 milliards de dollars « cash » pour acquérir l’influent réseau social. Et ce, quelques jours après avoir investi pour en devenir le premier actionnaire individuel avec 9,2% des parts... Comme on l’a vu précédemment (voir LSDJ 1558) Elon Musk a rejeté le deal offert par le conseil d’administration qui consistait à le rejoindre tout en s’engageant à ne pas augmenter ses parts au-delà de 15% du capital de l’entreprise. L’homme le plus riche du monde, selon les dernières estimations, y a vu – non sans raison – l’offre d’une cage dorée censée limiter son influence sur la stratégie de Twitter. Or, Elon Musk a été clair : son objectif n’est pas d’augmenter sa fortune mais de changer en profondeur un réseau social qui est devenu, selon lui, un outil de manipulation et de contrôle des opinions. Il se considère ni plus ni moins comme investi d’une mission pour protéger la liberté d’expression.
Il n’a pas tardé à dégainer provoquant de forts remous chez Twitter et l’inquiétude du pouvoir à Washington. Le conseil d’administration a réagi dès le 15 avril en annonçant avoir voté « à l’unanimité » une résolution donnant aux actionnaires actuels la possibilité d’acheter des parts supplémentaires à un prix fortement réduit (voir l’article du New York Post en lien). C’est ce qu’on appelle aux États-Unis une « poison pill » (« pilule empoisonnée ») qui est une stratégie de défense dont l’objectif est de rendre la société moins attractive aux prédateurs en diluant la valeur de ses actions. C’est souvent vu comme une parade désespérée car les risques sont grands… L’offre de Musk revenait à payer les actions 54,20 dollars l’unité alors que leur cours n’atteignait que 45,08 dollars à la fermeture de Wall Street le jeudi 14 avril au soir. Voilà qui risque de fortement déplaire à de nombreux actionnaires qui se voient privés d’une belle plus-value ! De plus, le conseil d’administration ne les a pas consultés renforçant la suspicion que la « poison pill » n’est pas motivée par la protection de leurs intérêts. C’est d’autant plus gênant dans le contexte des déclarations d’Elon Musk accusant Twitter de faire entrave à la liberté d’expression… Une action en justice contre le conseil d’administration n’est donc pas à exclure.
Il est peu probable que la justice américaine se prononce contre le conseil d’administration. La stratégie de défense classique est d’affirmer que le montant de l’offre n’est pas suffisant : Elon Musk offre 54,20 dollars l’action alors qu’elle valait 70 dollars il y a un an. Certes, les analystes financiers contesteraient facilement cet argument mais la justice évite de rentrer dans ce type de débat… Il reste que l’atmosphère parmi les actionnaires de Twitter risque d’être électrique, ce qui va mettre le conseil d’administration durablement sous pression. On cherche visiblement à gagner du temps pour permettre à un autre investisseur de présenter une offre concurrente à celle de Musk. Un autre investisseur beaucoup plus arrangeant et politiquement-correct que le fantasque Sud-Africain…
Faire baisser la valeur de leur société volontairement indique, de la part des membres du conseil, une volonté de faire fi de leurs intérêts financiers. Étrange comportement auquel nous ont peu habitués des rapaces comme Morgan Stanley, le Groupe Vanguard Inc. et Black Rock Inc. … Sans parler du milliardaire saoudien, le prince Alwaleed Bin Talal, qui a affiché son opposition à la tentative d’acquisition de Musk. Que cherchent-ils donc à combattre si leur résistance n’est pas motivée par un argument financier solide ? Clairement, la volonté exprimée sans détour par Elon Musk de transformer Twitter en un forum où la liberté d’expression serait garantie (dans la limite de la loi bien sûr) leur pose un gros problème…
Or, un dernier rebondissement alourdit cette suspicion. L’autorité des marchés financiers (la SEC) annonce enquêter sur les conditions de l’achat par Elon Musk des 9,2% de Twitter il y a quelques jours. Il est certain que l’attitude provoquante du richissime libertarien l’expose à l’ire de l’administration américaine. On ne peut pas s’empêcher de voir dans cette offensive des autorités publiques l’intervention de la cavalerie au secours du conseil d’administration de Twitter. Ils ont de quoi être inquiets : si Elon Musk devient propriétaire du réseau social, il n’hésitera pas à fouiller le nid de l’oiseau bleu et à divulguer ce qu’il y trouvera. Par exemple, la politique de censure imposée pendant la dernière élection présidentielle…
Elon Musk conserve un atout redoutable face à ce « contre bluff » du conseil d’administration : il pourrait vendre ses parts et causer une chute brutale de la valeur financière de Twitter. Il a parlé d’un « plan B » … Avis de tempête autour du nid du petit oiseau bleu…
Il n’a pas tardé à dégainer provoquant de forts remous chez Twitter et l’inquiétude du pouvoir à Washington. Le conseil d’administration a réagi dès le 15 avril en annonçant avoir voté « à l’unanimité » une résolution donnant aux actionnaires actuels la possibilité d’acheter des parts supplémentaires à un prix fortement réduit (voir l’article du New York Post en lien). C’est ce qu’on appelle aux États-Unis une « poison pill » (« pilule empoisonnée ») qui est une stratégie de défense dont l’objectif est de rendre la société moins attractive aux prédateurs en diluant la valeur de ses actions. C’est souvent vu comme une parade désespérée car les risques sont grands… L’offre de Musk revenait à payer les actions 54,20 dollars l’unité alors que leur cours n’atteignait que 45,08 dollars à la fermeture de Wall Street le jeudi 14 avril au soir. Voilà qui risque de fortement déplaire à de nombreux actionnaires qui se voient privés d’une belle plus-value ! De plus, le conseil d’administration ne les a pas consultés renforçant la suspicion que la « poison pill » n’est pas motivée par la protection de leurs intérêts. C’est d’autant plus gênant dans le contexte des déclarations d’Elon Musk accusant Twitter de faire entrave à la liberté d’expression… Une action en justice contre le conseil d’administration n’est donc pas à exclure.
Il est peu probable que la justice américaine se prononce contre le conseil d’administration. La stratégie de défense classique est d’affirmer que le montant de l’offre n’est pas suffisant : Elon Musk offre 54,20 dollars l’action alors qu’elle valait 70 dollars il y a un an. Certes, les analystes financiers contesteraient facilement cet argument mais la justice évite de rentrer dans ce type de débat… Il reste que l’atmosphère parmi les actionnaires de Twitter risque d’être électrique, ce qui va mettre le conseil d’administration durablement sous pression. On cherche visiblement à gagner du temps pour permettre à un autre investisseur de présenter une offre concurrente à celle de Musk. Un autre investisseur beaucoup plus arrangeant et politiquement-correct que le fantasque Sud-Africain…
Faire baisser la valeur de leur société volontairement indique, de la part des membres du conseil, une volonté de faire fi de leurs intérêts financiers. Étrange comportement auquel nous ont peu habitués des rapaces comme Morgan Stanley, le Groupe Vanguard Inc. et Black Rock Inc. … Sans parler du milliardaire saoudien, le prince Alwaleed Bin Talal, qui a affiché son opposition à la tentative d’acquisition de Musk. Que cherchent-ils donc à combattre si leur résistance n’est pas motivée par un argument financier solide ? Clairement, la volonté exprimée sans détour par Elon Musk de transformer Twitter en un forum où la liberté d’expression serait garantie (dans la limite de la loi bien sûr) leur pose un gros problème…
Or, un dernier rebondissement alourdit cette suspicion. L’autorité des marchés financiers (la SEC) annonce enquêter sur les conditions de l’achat par Elon Musk des 9,2% de Twitter il y a quelques jours. Il est certain que l’attitude provoquante du richissime libertarien l’expose à l’ire de l’administration américaine. On ne peut pas s’empêcher de voir dans cette offensive des autorités publiques l’intervention de la cavalerie au secours du conseil d’administration de Twitter. Ils ont de quoi être inquiets : si Elon Musk devient propriétaire du réseau social, il n’hésitera pas à fouiller le nid de l’oiseau bleu et à divulguer ce qu’il y trouvera. Par exemple, la politique de censure imposée pendant la dernière élection présidentielle…
Elon Musk conserve un atout redoutable face à ce « contre bluff » du conseil d’administration : il pourrait vendre ses parts et causer une chute brutale de la valeur financière de Twitter. Il a parlé d’un « plan B » … Avis de tempête autour du nid du petit oiseau bleu…