Santé
Justice pour les médecins sacrifiés !
Selon l’Ordre des médecins, une quarantaine de médecins sur près de 83 000 en activité, dont une trentaine de praticiens libéraux, sont morts en France de la Covid-19. « Un chiffre sans doute en-dessous de la réalité, explique son vice-président, Jean-Marcel Mourgues, à France Info (en lien ci-dessous), car les conseils départementaux de l’Ordre ne sont pas systématiquement prévenus par les familles de la cause du décès. » Une autre évaluation de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) estime à 46 le nombre de médecins libéraux décédés depuis le 1er mars. Au total, plus de 2 800 médecins généralistes auraient été contaminés par le virus, selon l’enquête de France Info. De son côté, SOS Médecins estime que 16% des 1 300 médecins regroupés dans ses 63 associations ont été contaminés par le coronavirus, dont 20% en région parisienne. Ces généralistes et ces urgentistes ont été encore plus exposés que les médecins des hôpitaux et des établissements de santé dont 10% ont été contaminés.
Fatalité d’une pandémie ? Non, accusent leurs familles et nombre de leurs collègues. Malgré leurs demandes répétées et des promesses que les autorités sanitaires leur prodiguaient, ces praticiens n’ont pas reçu à temps les protections nécessaires à leur sécurité et à celles de leurs patients, en particulier les fameux masques FFP2. Néanmoins, n’écoutant que leur devoir, ils ont continué à consulter au lieu de fermer leur cabinet. L’un de ceux qui sont sortis de l’anonymat grâce au témoignage d’un proche, le docteur Ali Djemoui, généraliste à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), mort de la Covid-19 le 2 avril à 59 ans, avait reçu 1 400 patients en un mois, à raison de plus d’une cinquantaine par jour, six jours sur sept. « L’hôpital était débordé et les renvoyait vers nous, les généralistes. On ne pouvait pas les refuser… » a témoigné sa veuve, qui travaillait à ses côtés. Malgré des mails répétés à la Sécurité sociale, ils n’avaient reçu ni gants, ni gel, ni masque FFP2, précise-t-elle. Même témoignage de la fille du docteur Didier Benovici, 68 ans, père de six enfants et quatre fois grand-père, mort à Paris de la Covid-19 le 2 mai. Il n’avait obtenu en tout et pour tout que cinquante masques chirurgicaux, moins protecteurs que les masques FFP2. Son frère, médecin généraliste comme lui mais exerçant à Vincennes, a succombé lui aussi à la Covid-19 après trois semaines en réanimation. La famille envisage de porter plainte contre l’État pour « faute lourde ».
On recense de nombreux cas semblables dans les régions les plus touchées par l’épidémie, en particulier l’Oise et le Grand Est, où les généralistes ont été parmi les premiers à recevoir des patients atteints de la Covid-19, sans disposer de moyens de protection. Tous ces médecins qui n’ont pas voulu laisser tomber leurs malades, ont été victimes de la charge virale accumulée après des journées harassantes de plus de 12 heures au cours desquelles ils consultaient jusqu’à une cinquantaine de malades. C’est surtout l’absence de masques FFP2, réservés en priorité aux hôpitaux, que déplorent les généralistes. Tel Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (lui-même convalescent de la Covid-19), ils estiment qu’étant en première ligne, ils auraient dû être prioritaires ou du moins être traités à égalité avec leurs collègues hospitaliers. Ces médecins libéraux sont d’autant plus amers que le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait assuré à leurs représentants, reçus le 21 février au ministère de la Santé, qu’ils allaient recevoir un kit de protection comprenant des masques FFP2. En réalité, les masques qu’ils finirent par recevoir au cours du mois de mars n’étaient que des masques chirurgicaux, pas assez protecteurs, et en nombre notoirement insuffisants.
À ce jour, plus de 70 plaintes ont été déposées par des citoyens agissant seuls ou en groupe, contre le gouvernement, pour sa gestion de la crise. S’agissant des médecins libéraux, trois membres du collectif C19, soutenus par plus de 600 personnels de santé, ont porté plainte contre le Premier ministre Édouard Philippe, contre Olivier Véran, le ministre de la Santé, contre Agnès Buzyn, à laquelle ce dernier a succédé en pleine crise épidémique. Ils ont saisi la Cour de justice de la République.
Fatalité d’une pandémie ? Non, accusent leurs familles et nombre de leurs collègues. Malgré leurs demandes répétées et des promesses que les autorités sanitaires leur prodiguaient, ces praticiens n’ont pas reçu à temps les protections nécessaires à leur sécurité et à celles de leurs patients, en particulier les fameux masques FFP2. Néanmoins, n’écoutant que leur devoir, ils ont continué à consulter au lieu de fermer leur cabinet. L’un de ceux qui sont sortis de l’anonymat grâce au témoignage d’un proche, le docteur Ali Djemoui, généraliste à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), mort de la Covid-19 le 2 avril à 59 ans, avait reçu 1 400 patients en un mois, à raison de plus d’une cinquantaine par jour, six jours sur sept. « L’hôpital était débordé et les renvoyait vers nous, les généralistes. On ne pouvait pas les refuser… » a témoigné sa veuve, qui travaillait à ses côtés. Malgré des mails répétés à la Sécurité sociale, ils n’avaient reçu ni gants, ni gel, ni masque FFP2, précise-t-elle. Même témoignage de la fille du docteur Didier Benovici, 68 ans, père de six enfants et quatre fois grand-père, mort à Paris de la Covid-19 le 2 mai. Il n’avait obtenu en tout et pour tout que cinquante masques chirurgicaux, moins protecteurs que les masques FFP2. Son frère, médecin généraliste comme lui mais exerçant à Vincennes, a succombé lui aussi à la Covid-19 après trois semaines en réanimation. La famille envisage de porter plainte contre l’État pour « faute lourde ».
On recense de nombreux cas semblables dans les régions les plus touchées par l’épidémie, en particulier l’Oise et le Grand Est, où les généralistes ont été parmi les premiers à recevoir des patients atteints de la Covid-19, sans disposer de moyens de protection. Tous ces médecins qui n’ont pas voulu laisser tomber leurs malades, ont été victimes de la charge virale accumulée après des journées harassantes de plus de 12 heures au cours desquelles ils consultaient jusqu’à une cinquantaine de malades. C’est surtout l’absence de masques FFP2, réservés en priorité aux hôpitaux, que déplorent les généralistes. Tel Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (lui-même convalescent de la Covid-19), ils estiment qu’étant en première ligne, ils auraient dû être prioritaires ou du moins être traités à égalité avec leurs collègues hospitaliers. Ces médecins libéraux sont d’autant plus amers que le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait assuré à leurs représentants, reçus le 21 février au ministère de la Santé, qu’ils allaient recevoir un kit de protection comprenant des masques FFP2. En réalité, les masques qu’ils finirent par recevoir au cours du mois de mars n’étaient que des masques chirurgicaux, pas assez protecteurs, et en nombre notoirement insuffisants.
À ce jour, plus de 70 plaintes ont été déposées par des citoyens agissant seuls ou en groupe, contre le gouvernement, pour sa gestion de la crise. S’agissant des médecins libéraux, trois membres du collectif C19, soutenus par plus de 600 personnels de santé, ont porté plainte contre le Premier ministre Édouard Philippe, contre Olivier Véran, le ministre de la Santé, contre Agnès Buzyn, à laquelle ce dernier a succédé en pleine crise épidémique. Ils ont saisi la Cour de justice de la République.