International
Jair Bolsonaro, la colère du Brésil
Le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro a été élu haut la main président du Brésil, face à son adversaire de gauche Fernando Haddad. Il prendra ses fonctions en janvier prochain. Pourquoi a-t-il été élu ? Parce que l’ex-capitaine de l’armée devenu député de Rio incarne la colère d’un peuple brésilien qui s’est senti trahi et abandonné.
Trahi d’abord, par le Parti des Travailleurs (PT). Face à lui, et alors que l’ancien président Lula est en prison, l’universitaire Fernando Haddad représentait un parti miné par la corruption, dont la politique économique a amené le pays à subir une récession historique et à compter plus de 13 millions de chômeurs. Le gigantesque scandale de corruption du “Lava Jato” a, depuis 2014, touché tous les grands partis de gouvernement, à commencer par le PT et le parti social-démocrate PSDB, qui se partageaient le pouvoir depuis près d'un quart de siècle.
Abandonné, ensuite, car les Brésiliens se sentent laissés à l’abandon par un État incapable d’endiguer la vague criminelle actuelle : attaques sur les routes et dans les rues, trafic de drogues, fusillades, guerre des gangs… Malgré le déploiement de l’armée à Rio, au total, on a recensé près de 64.000 victimes l’an passé au Brésil. Face à cela, Jair Bolsonaro, renforcé en cela par l’agression dont il a lui-même été victime en pleine campagne, prône la tolérance zéro, la généralisation du port d'armes et l'impunité des policiers. Son "un bon bandit est un bandit mort" a séduit un peuple aux abois.
Celui qui sera le prochain président du Brésil aura aussi été activement soutenu durant la campagne par les églises évangéliques, en pleine croissance dans le pays. En effet, alors qu’ils ne représentaient que 10% de la population brésilienne en 1991, ils en représentent le quart aujourd’hui. Selon les estimations, le vote évangélique au Brésil aurait pu représenter jusqu’à 20% du total des voix, et aurait été massivement en faveur de Jair Bolsonaro. En effet, les plus grandes communautés évangéliques du pays ont milité en faveur de sa candidature, qu’il s’agisse du pasteur Silas Malafaia ou du pasteur Edir Macedo, par ailleurs propriétaire de la chaîne de télévision Record. Reste à voir maintenant si le président nouvellement élu suivra les propositions du "manifeste à la Nation" transmis par le front parlementaire évangélique, qui représente plus d'un tiers des sièges à la chambre des Députés.
Trahi d’abord, par le Parti des Travailleurs (PT). Face à lui, et alors que l’ancien président Lula est en prison, l’universitaire Fernando Haddad représentait un parti miné par la corruption, dont la politique économique a amené le pays à subir une récession historique et à compter plus de 13 millions de chômeurs. Le gigantesque scandale de corruption du “Lava Jato” a, depuis 2014, touché tous les grands partis de gouvernement, à commencer par le PT et le parti social-démocrate PSDB, qui se partageaient le pouvoir depuis près d'un quart de siècle.
Abandonné, ensuite, car les Brésiliens se sentent laissés à l’abandon par un État incapable d’endiguer la vague criminelle actuelle : attaques sur les routes et dans les rues, trafic de drogues, fusillades, guerre des gangs… Malgré le déploiement de l’armée à Rio, au total, on a recensé près de 64.000 victimes l’an passé au Brésil. Face à cela, Jair Bolsonaro, renforcé en cela par l’agression dont il a lui-même été victime en pleine campagne, prône la tolérance zéro, la généralisation du port d'armes et l'impunité des policiers. Son "un bon bandit est un bandit mort" a séduit un peuple aux abois.
Celui qui sera le prochain président du Brésil aura aussi été activement soutenu durant la campagne par les églises évangéliques, en pleine croissance dans le pays. En effet, alors qu’ils ne représentaient que 10% de la population brésilienne en 1991, ils en représentent le quart aujourd’hui. Selon les estimations, le vote évangélique au Brésil aurait pu représenter jusqu’à 20% du total des voix, et aurait été massivement en faveur de Jair Bolsonaro. En effet, les plus grandes communautés évangéliques du pays ont milité en faveur de sa candidature, qu’il s’agisse du pasteur Silas Malafaia ou du pasteur Edir Macedo, par ailleurs propriétaire de la chaîne de télévision Record. Reste à voir maintenant si le président nouvellement élu suivra les propositions du "manifeste à la Nation" transmis par le front parlementaire évangélique, qui représente plus d'un tiers des sièges à la chambre des Députés.