Islam
Les mises en garde d’un écrivain et journaliste algérien
Dans un long entretien au Figaro (7 avril), l’écrivain Kamel Daoud évoque son pays, l’Algérie, la colonisation, les migrants, l’islamisme. Retenons ici quelques idées forces concernant la montée en puissance de l'islamisme (laissons de côté l’interrogation sur la validité de la distinction islam/islamisme qui n’est pas discutée dans cette interview).
-L’islamisme est l’allié objectif des régimes dictatoriaux comme celui qui est au pouvoir en Algérie : « car il est plus facile de gouverner des croyants que des citoyens. Il y a en Algérie une sorte de deal à la pakistanaise avec une caste qui garde le pouvoir politique et délègue la gestion de l'espace public aux islamistes parce qu'ils permettent d'immobiliser la société. » Kamel Daoud dénonce un effet miroir : «Les islamistes expliquent qu'ils sont la solution car le régime est corrompu tandis que le régime se pose en rempart face aux islamistes … ». Cependant, prévient-il : « On ne peut pas jouer avec le diable car le diable gagne toujours à la fin. » (Heureusement, non, à la fin, il perd…mais après quels dégâts !)
Ses espoirs en un « mouvement coraniste » qu’il compare à l'émergence du protestantisme semblent décalés et utopiques. Kamel Daoud est plus réaliste quand il déplore le silence des musulmans de France qui « laissent le monopole de l'islam aux islamistes », la « myopie » et la « complaisance des élites françaises vis-à-vis de l'islamisme», ou encore quand il constate à propos du statut de la femme dans les pays islamiques : « La femme donne la vie. Si vous avez un rapport pathologique à la femme, c'est que vous avez un rapport pathologique à la vie. »
« La dimension totalitaire de cette idéologie est ignorée ou minorée » conclut-il. Elle est nourrie par « une vaste industrie produisant théologiens, lois religieuses, livres et politiques éditoriales et médiatiques agressives » qui trouvent un terreau fertile chez ceux qui ont « le sentiment d'être rejetés par la société, les échecs personnels ou l'ennui ». Terminons avec cet avertissement : « Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront dans les prochaines générations, nourris des mêmes livres. »
-L’islamisme est l’allié objectif des régimes dictatoriaux comme celui qui est au pouvoir en Algérie : « car il est plus facile de gouverner des croyants que des citoyens. Il y a en Algérie une sorte de deal à la pakistanaise avec une caste qui garde le pouvoir politique et délègue la gestion de l'espace public aux islamistes parce qu'ils permettent d'immobiliser la société. » Kamel Daoud dénonce un effet miroir : «Les islamistes expliquent qu'ils sont la solution car le régime est corrompu tandis que le régime se pose en rempart face aux islamistes … ». Cependant, prévient-il : « On ne peut pas jouer avec le diable car le diable gagne toujours à la fin. » (Heureusement, non, à la fin, il perd…mais après quels dégâts !)
Ses espoirs en un « mouvement coraniste » qu’il compare à l'émergence du protestantisme semblent décalés et utopiques. Kamel Daoud est plus réaliste quand il déplore le silence des musulmans de France qui « laissent le monopole de l'islam aux islamistes », la « myopie » et la « complaisance des élites françaises vis-à-vis de l'islamisme», ou encore quand il constate à propos du statut de la femme dans les pays islamiques : « La femme donne la vie. Si vous avez un rapport pathologique à la femme, c'est que vous avez un rapport pathologique à la vie. »
« La dimension totalitaire de cette idéologie est ignorée ou minorée » conclut-il. Elle est nourrie par « une vaste industrie produisant théologiens, lois religieuses, livres et politiques éditoriales et médiatiques agressives » qui trouvent un terreau fertile chez ceux qui ont « le sentiment d'être rejetés par la société, les échecs personnels ou l'ennui ». Terminons avec cet avertissement : « Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront dans les prochaines générations, nourris des mêmes livres. »