Islam
Islamisation au collège : les révélations d’un ancien principal
Libéré par la retraite de son devoir de réserve, Bernard Ravet vient de publier un livre consacré à son expérience de quinze ans dans « trois des collèges marseillais les plus difficiles ». Intitulé : Principal de collège ou Imam de la République?, et co-écrit par Emmanuel Davidenkoff, rédacteur en chef au Monde, spécialisé dans les questions d’éducation, son récit décrit la montée de l’islamisme et la solitude des chefs d'établissements et des enseignants.
La Figaro a publié les bonnes feuilles de ce témoignage saisissant. L’ancien professeur et directeur, qui a terminé sa carrière dans le quartier nord de Marseille, y décrit la progression de l’islam radical «imposant ses signes et ses normes dans l'espace scolaire, dans les cours de récréation, les cantines, les piscines» et, en parallèle, le désarroi voire la lâcheté de l’institution qui se plie à la loi du silence.
On y retrouve les «marqueurs» classiques de l’islam salafiste : mépris de la femme qui se manifeste par des insultes ou des jets de canettes sur celles, enseignantes ou élèves, qui portent une jupe ; mépris des «mécréants» auxquels, expliquent de jeunes dealers, «il n’est pas contraire à notre religion de vendre de la drogue » car si celle-ci tue, «elle ne tue que des mécréants» ; le poids croissant des interdits alimentaires à la cantine touchant non seulement le porc, mais toute viande non halal : «le refus de manger de la viande qui n'était pas halal était devenu la norme en 2013» ; et la pratique de plus en plus stricte du ramadan : si en 2000, la moitié de ses élèves le respectaient, «en 2013 nous étions à 90% ou 95%».
Il constate la fracture grandissante entre garçons et filles, la domination affichée des frères sur leurs sœurs, ou encore la difficulté croissante des garçons à accepter les remarques d’un professeur de l’autre sexe. Du côté des filles, c’est la guerre insidieuse du voile pour tester la résistance de l’institution : «… certaines tentent de forcer le passage, de retarder au maximum le moment d'enlever leur voile, de pénétrer d'un mètre, de deux mètres, dans l'enceinte du collège. Toujours grignoter du territoire. C'est une bataille pied à pied».
Une bataille d’autant plus difficile à gagner quand l’adversaire parvient à passer du côté de l’autorité : ainsi l’enquête qu’il a menée pour découvrir d’où provenait un livret prônant l’application rigoureuse de la charia (mutilation des voleurs, lapidation des femmes adultères etc.) le mène à Abdel, un surveillant du collège particulièrement apprécié pour son urbanité et son autorité sur les élèves…Alerté, le rectorat se dit impuissant : « Ce monsieur a signé un contrat pour six ans, on ne peut rien faire». Les RG, eux, se montreront plus coopératifs en révélant au principal qu’ils tiennent Abdel sous surveillance depuis plusieurs mois.
Finalement, si d’excellents rapports avec les commissariats de quartiers lui ont donné quelque réconfort, du côté de l’institution, il n’aura été soutenu que par certains collègues directeurs d’établissements confrontés aux mêmes difficultés et par son ami inspecteur général Jean-Pierre Obin, qui alertait déjà dans un rapport de 2004 sur «les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires».
Encore un défi à relever par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer (cf. LSDJ du 30 août).
La Figaro a publié les bonnes feuilles de ce témoignage saisissant. L’ancien professeur et directeur, qui a terminé sa carrière dans le quartier nord de Marseille, y décrit la progression de l’islam radical «imposant ses signes et ses normes dans l'espace scolaire, dans les cours de récréation, les cantines, les piscines» et, en parallèle, le désarroi voire la lâcheté de l’institution qui se plie à la loi du silence.
On y retrouve les «marqueurs» classiques de l’islam salafiste : mépris de la femme qui se manifeste par des insultes ou des jets de canettes sur celles, enseignantes ou élèves, qui portent une jupe ; mépris des «mécréants» auxquels, expliquent de jeunes dealers, «il n’est pas contraire à notre religion de vendre de la drogue » car si celle-ci tue, «elle ne tue que des mécréants» ; le poids croissant des interdits alimentaires à la cantine touchant non seulement le porc, mais toute viande non halal : «le refus de manger de la viande qui n'était pas halal était devenu la norme en 2013» ; et la pratique de plus en plus stricte du ramadan : si en 2000, la moitié de ses élèves le respectaient, «en 2013 nous étions à 90% ou 95%».
Il constate la fracture grandissante entre garçons et filles, la domination affichée des frères sur leurs sœurs, ou encore la difficulté croissante des garçons à accepter les remarques d’un professeur de l’autre sexe. Du côté des filles, c’est la guerre insidieuse du voile pour tester la résistance de l’institution : «… certaines tentent de forcer le passage, de retarder au maximum le moment d'enlever leur voile, de pénétrer d'un mètre, de deux mètres, dans l'enceinte du collège. Toujours grignoter du territoire. C'est une bataille pied à pied».
Une bataille d’autant plus difficile à gagner quand l’adversaire parvient à passer du côté de l’autorité : ainsi l’enquête qu’il a menée pour découvrir d’où provenait un livret prônant l’application rigoureuse de la charia (mutilation des voleurs, lapidation des femmes adultères etc.) le mène à Abdel, un surveillant du collège particulièrement apprécié pour son urbanité et son autorité sur les élèves…Alerté, le rectorat se dit impuissant : « Ce monsieur a signé un contrat pour six ans, on ne peut rien faire». Les RG, eux, se montreront plus coopératifs en révélant au principal qu’ils tiennent Abdel sous surveillance depuis plusieurs mois.
Finalement, si d’excellents rapports avec les commissariats de quartiers lui ont donné quelque réconfort, du côté de l’institution, il n’aura été soutenu que par certains collègues directeurs d’établissements confrontés aux mêmes difficultés et par son ami inspecteur général Jean-Pierre Obin, qui alertait déjà dans un rapport de 2004 sur «les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires».
Encore un défi à relever par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer (cf. LSDJ du 30 août).