International
Iran : la révolte s'amplifie
Les manifestations qui secouent l'Iran (LSDJ 236) ont commencé jeudi 28 décembre à Mashhad, la deuxième ville du pays, qui abrite le plus grand lieu de pèlerinage chiite en Iran. Mais en quatre jours, elles se sont étendues à de nombreuses villes. Déclenchées par une révolte contre les conditions économiques, elles tournent à la contestation du régime, analyse le journal suisse Le Temps (2 janvier).
Selon Clément Therme, chercheur à l'International Institute for Strategic Studies (IISS), trois décisions ont mis le feu aux poudres : - les spoliations bancaires liées à la fermeture de plusieurs établissements de crédit endettés ; - l'augmentation de 50 % en un an de denrées alimentaires de base, telles les œufs ; - le financement par l'Etat des fondations religieuses islamiques -dépenses révélées le 10 décembre lors de la présentation du budget par le président Hassan Rohani. A travers lui et le « guide suprême », l'ayatollah Ali Khamenei, c'est la politique de la République islamique qui est à présent ouvertement contestée par les manifestants. D'où le net durcissement du ton présidentiel en ces premiers jours de janvier à l'encontre des protestataires qualifiés de « petite minorité qui […] insulte les valeurs sacrées révolutionnaires ».
« Le régime est extrêmement inquiet, note Clément Therme. Pour l'instant, ce sont majoritairement les classes populaires qui se mobilisent, mais les autorités ont très peur que les classes moyennes de Téhéran les rejoignent. L'édifice serait alors en danger. » On pourrait donc assister à l'entrée en action des Gardiens de la révolution et des redoutables milices des bassidjis ("volontaires islamiques") à la solde du régime. 450 personnes ont déjà été arrêtées depuis samedi à Téhéran et au moins 21 ont été tuées dans plusieurs villes du pays.
Le président américain Donald Trump (qui continue de sanctionner l'Iran sur le plan économique, empêchant les entreprises françaises, notamment, d'y investir) a ouvertement pris le parti des contestataires en affirmant que « le temps du changement est venu ». Le gouvernement français, lui, s'est contenté d'exprimer sa « préoccupation face au nombre important des victimes et des arrestations » et de réclamer le respect de la liberté d'expression. Hasard embarrassant du calendrier : vendredi prochain, 5 janvier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian doit se rendre à Téhéran afin de préparer la visite d'Emmanuel Macron qui devrait avoir lieu d'ici l'été 2018. Ce serait la première visite d'un président de la République française en Iran depuis 1976.
Selon Clément Therme, chercheur à l'International Institute for Strategic Studies (IISS), trois décisions ont mis le feu aux poudres : - les spoliations bancaires liées à la fermeture de plusieurs établissements de crédit endettés ; - l'augmentation de 50 % en un an de denrées alimentaires de base, telles les œufs ; - le financement par l'Etat des fondations religieuses islamiques -dépenses révélées le 10 décembre lors de la présentation du budget par le président Hassan Rohani. A travers lui et le « guide suprême », l'ayatollah Ali Khamenei, c'est la politique de la République islamique qui est à présent ouvertement contestée par les manifestants. D'où le net durcissement du ton présidentiel en ces premiers jours de janvier à l'encontre des protestataires qualifiés de « petite minorité qui […] insulte les valeurs sacrées révolutionnaires ».
« Le régime est extrêmement inquiet, note Clément Therme. Pour l'instant, ce sont majoritairement les classes populaires qui se mobilisent, mais les autorités ont très peur que les classes moyennes de Téhéran les rejoignent. L'édifice serait alors en danger. » On pourrait donc assister à l'entrée en action des Gardiens de la révolution et des redoutables milices des bassidjis ("volontaires islamiques") à la solde du régime. 450 personnes ont déjà été arrêtées depuis samedi à Téhéran et au moins 21 ont été tuées dans plusieurs villes du pays.
Le président américain Donald Trump (qui continue de sanctionner l'Iran sur le plan économique, empêchant les entreprises françaises, notamment, d'y investir) a ouvertement pris le parti des contestataires en affirmant que « le temps du changement est venu ». Le gouvernement français, lui, s'est contenté d'exprimer sa « préoccupation face au nombre important des victimes et des arrestations » et de réclamer le respect de la liberté d'expression. Hasard embarrassant du calendrier : vendredi prochain, 5 janvier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian doit se rendre à Téhéran afin de préparer la visite d'Emmanuel Macron qui devrait avoir lieu d'ici l'été 2018. Ce serait la première visite d'un président de la République française en Iran depuis 1976.