Éducation
Insultés, agressés, les professeurs dénoncent la passivité de leur hiérarchie
Cette fois, trop, c’est trop ! Le braquage d’une enseignante avec un pistolet (heureusement factice), le 18 octobre, par un lycéen de Créteil qui voulait l’obliger à ne pas mentionner son énième absence du cours, a fait déborder la coupe ! Filmée par un autre élève et devenue aussitôt virale sur les réseaux sociaux, la scène a engendré le hashtag #Pasdevague, devenu le #MeToo des professeurs. Avec #Pasdevague, ils ciblent leur hiérarchie dont ils dénoncent l’inaction ou la mollesse face aux violences de toutes sortes qu’ils subissent de la part d’élèves et parfois aussi de parents.
#Pasdevague est un raz-de-marée sur Twitter. Des centaines d’enseignants se plaignent de crier dans le désert quand ils dénoncent les insultes, menaces, bousculades, crachats, coups parfois, dont ils sont victimes de la part de lycéens ou même d’écoliers, voire de « grands frères » et de parents. Trop de chefs d’établissement se contentent de leur prodiguer de bonnes paroles quand ils ne mettent pas en cause l’autorité et l’objectivité du plaignant ou de la plaignante ! Même s’il paraît entendre les doléances du professeur et s’il compatit à ses souffrances, un proviseur n’a pas forcément intérêt à ce qu’elles remontent aux autorités académiques : lui-même et son établissement risquent d’être mal notés… Quand malgré tout, une sanction est prise contre l’élève, elle est généralement enrobée de tous les édredons convenus pour les « quartiers difficiles » : le conseil de discipline renâcle à exclure le ou la coupable.
Le Figaro (22 octobre) propose un florilège édifiant de #Pasdevague sur Twitter : un jour d’exclusion seulement pour un élève de 4e qui avait boxé un remplaçant après avoir « déjà insulté plusieurs adultes et mordu un autre prof! Réaction du directeur SEGPA [Sections d'Enseignement Général et Professionnel Adapté]: c’est le prof qui a provoqué et ne savait pas gérer la classe .... #Pasdevague » Autre exemple : « Un élève de 3ème me pète les clignotants arrières de ma moto ! Le chef d'établissement me demande de ne pas porter plainte et le collège remboursera la réparation ! #Pasdevague ». Ou encore : « On m'a craché dessus et on m'a menacé de me "castagner à la sortie". Punition : aucune. Je porte plainte. CDE [le chef d’établissement]: "Bon j'ai posé 3 jours d'exclusion, mais vous êtes dans le répressif, pas dans l'éducatif... #Pasdevague » On voit ici clairement que l’idéologie gauchiste qui imprègne encore largement le corps enseignant et leurs syndicats a favorisé la situation qu’on déplore aujourd’hui. Pas question de punir sévèrement un « socialement proche » comme on disait jadis en URSS : une victime du capitalisme, du racisme et de « l’exclusion » !
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a réagi promptement. Interrogé par Le Parisien, il se dit « scandalisé » par la scène qui a déclenché #Pasdevague, cautionne ce hashtag, et invite les enseignants à signaler de tels faits en leur assurant qu’ils auront le soutien de l'institution. Il appelle les chefs d’établissement à organiser des conseils de disciplines « dès que nécessaire » : «trop longtemps, ajoute le ministre, on a considéré que leur nombre était le reflet de la qualité de l’établissement, au risque de mettre des événements sous le tapis». Il annonce aussi la mise en place, avec le ministre de l’Intérieur, d’un comité stratégique dont la fonction sera de coordonner l’ensemble des acteurs en matière de sécurité à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements. Enfin, il «encourage l’interdiction» du smartphone non seulement au collège mais au lycée, comme le permet la loi. Une mesure qui a toutes les chances -ou les risques- de ne jamais être appliquée…Quant à l’efficacité du « comité stratégique », gardons-nous d’en préjuger, mais espérons contre toute espérance qu’il sera l’exception qui confirme la règle !
#Pasdevague est un raz-de-marée sur Twitter. Des centaines d’enseignants se plaignent de crier dans le désert quand ils dénoncent les insultes, menaces, bousculades, crachats, coups parfois, dont ils sont victimes de la part de lycéens ou même d’écoliers, voire de « grands frères » et de parents. Trop de chefs d’établissement se contentent de leur prodiguer de bonnes paroles quand ils ne mettent pas en cause l’autorité et l’objectivité du plaignant ou de la plaignante ! Même s’il paraît entendre les doléances du professeur et s’il compatit à ses souffrances, un proviseur n’a pas forcément intérêt à ce qu’elles remontent aux autorités académiques : lui-même et son établissement risquent d’être mal notés… Quand malgré tout, une sanction est prise contre l’élève, elle est généralement enrobée de tous les édredons convenus pour les « quartiers difficiles » : le conseil de discipline renâcle à exclure le ou la coupable.
Le Figaro (22 octobre) propose un florilège édifiant de #Pasdevague sur Twitter : un jour d’exclusion seulement pour un élève de 4e qui avait boxé un remplaçant après avoir « déjà insulté plusieurs adultes et mordu un autre prof! Réaction du directeur SEGPA [Sections d'Enseignement Général et Professionnel Adapté]: c’est le prof qui a provoqué et ne savait pas gérer la classe .... #Pasdevague » Autre exemple : « Un élève de 3ème me pète les clignotants arrières de ma moto ! Le chef d'établissement me demande de ne pas porter plainte et le collège remboursera la réparation ! #Pasdevague ». Ou encore : « On m'a craché dessus et on m'a menacé de me "castagner à la sortie". Punition : aucune. Je porte plainte. CDE [le chef d’établissement]: "Bon j'ai posé 3 jours d'exclusion, mais vous êtes dans le répressif, pas dans l'éducatif... #Pasdevague » On voit ici clairement que l’idéologie gauchiste qui imprègne encore largement le corps enseignant et leurs syndicats a favorisé la situation qu’on déplore aujourd’hui. Pas question de punir sévèrement un « socialement proche » comme on disait jadis en URSS : une victime du capitalisme, du racisme et de « l’exclusion » !
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a réagi promptement. Interrogé par Le Parisien, il se dit « scandalisé » par la scène qui a déclenché #Pasdevague, cautionne ce hashtag, et invite les enseignants à signaler de tels faits en leur assurant qu’ils auront le soutien de l'institution. Il appelle les chefs d’établissement à organiser des conseils de disciplines « dès que nécessaire » : «trop longtemps, ajoute le ministre, on a considéré que leur nombre était le reflet de la qualité de l’établissement, au risque de mettre des événements sous le tapis». Il annonce aussi la mise en place, avec le ministre de l’Intérieur, d’un comité stratégique dont la fonction sera de coordonner l’ensemble des acteurs en matière de sécurité à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements. Enfin, il «encourage l’interdiction» du smartphone non seulement au collège mais au lycée, comme le permet la loi. Une mesure qui a toutes les chances -ou les risques- de ne jamais être appliquée…Quant à l’efficacité du « comité stratégique », gardons-nous d’en préjuger, mais espérons contre toute espérance qu’il sera l’exception qui confirme la règle !